Wolven (Dominic Nudo), basse, guitare, programmation, chant
Tu as commencé la musique très tôt dans ta vie et tu es multi-instrumentiste. Qu’est-ce qui t’a donné envie de te diversifier de la sorte ?
J’ai commencé avec la basse. Cet instrument me paraissait cool, les grosses cordes, l’instrument est massif. Après avoir vu Jason Newsted de Metallica live quand j’avais onze ans, j’ai tout de suite eu le goût d’en jouer. Le désir de me diversifier en devenant multi-instrumentiste m’est venu par nécessité. J’avais quitté mes groupes de musique et j’avais le désir de composer et d’être «auto suffisant». Je me suis mis plus sérieusement à la guitare et j’ai ajouté les clavier et orchestrations aussi comme cordes à mon arc.
Quel est ton instrument préféré et pourquoi ?
Mon instrument préféré restera toujours la basse. C’est l’instrument sur lequel je suis le plus à l’aise. Curieusement, toutes mes idées de compositions commencent sur la guitare… allez comprendre!!
Quel est ton style de musique préféré et pourquoi ?
Mon style préféré est sans surprise le métal. J’aime ce style sous toutes ses formes ou presque. J’affectionne particulièrement le death métal et le métal mélodique. J’écoute aussi du black métal symphonique. Le fil conducteur est la mélodie. J’aime le death metal brutal et le black métal plus cru, mais à petites doses. Il faut que ce soit mélodique. J’aime la musique classique ainsi que le jazz. J’adore aussi le rock progressif. Mon groupe préféré tous styles confondus est RUSH. Ce groupe représente tout ce que j’aime en musique : paroles, arrangements, technique, virtuosité… tout y est! Les années 70 étaient riches en musique progressive. Mes musiciens préférés viennent de cette époque… Geddy Lee, Chris Squire, sans oublier le dernier génie musical du vingtième siècle selon moi, Frank Zappa. Geddy Lee et Chris Squire font partie de mes bassistes préférés avec Steve Harris et Cliff Burton.
Que peux-tu exprimer à travers le métal, que tu ne peux aussi bien exprimer ailleurs ?
Le métal pour moi est très émotionnel. Il est un exutoire extraordinaire. À travers cette musique, je peux vraiment mettre en lumière le côté sombre qui est à l’intérieur de tous. Nous avons tous un côté plus obscur en nous. Le côté noir des choses m’a toujours attiré. Ça me vient naturellement. Avouons le, c’est beaucoup plus cool de parler de démons et de fin du monde que de parler d’amour et papillons!
Tu es un professionnel de la musique et des technologies audio-visuelles. Cela t’amène-t-il à adopter une approche particulière lorsque tu travaille pour tes propres groupes ou projets ?
Le fait de travailler comme ingénieur du son en cinéma et télévision m’a permis d’appliquer la méthodologie dans mon studio lorsque je compose et enregistre ma musique. Dans ce métier, les détails sont importants, alors cette rigueur m’aide à être organisé et méticuleux. L’envers de cela est que j’ai toujours l’impression de travailler, je dois donc prendre des moments de recul à l’occasion et réévaluer certains trucs.
Tu sembles fonctionner en solo, même si «Wolven» est un nom de groupe. Tu n’est pas tenté par l’idée de groupe au sens de «collectivité» ?
En effet, Wolven est un projet solo. Quelques musiciens gravitent autours de moi mais je suis le seul maître à bord quand on en vient aux paroles et à la composition. Cela ne veut pas dire que je ne laisse pas les autres s’exprimer. Je ne suis pas soliste, alors les guitaristes que j’engage pour les solos de guitare ont vraiment le champs libre point de vue composition. Plus souvent qu’autrement, je suis satisfait du premier coup quand j’entends ce qu’ils m’envoient. Même chose pour les mélodies vocales, je laisse le champs libre aux chanteurs. À moins que j’aie une idée de mélodie vocale à laquelle je tiens particulièrement, mais sinon, la liberté d’expression est importante pour moi.
Aimes-tu travailler sur divers projets en parallèle, ou Wolven est-il ta priorité totale ?
J’ai un deuxième projet sur lequel je travaille depuis des années: The Armageddon Process. Un genre d’opéra rock qui mélange métal et musique orchestrale avec trois personnages. Le tout se passe pendant la deuxième guerre mondiale. Ça devrait voir le jour sous peu, il me reste les voix à terminer. Je suis toujours ouvert à l’idée de collaborer avec d’autres musiciens. J’ai une chaîne YouTube sur laquelle je fais des covers divers à la basse. J’ai collaboré avec des musiciens du Brésil sur deux chansons, c’était pas mal cool à faire! J’ai une collaboration qui s’en vient dans quelques semaines sur une chanson d’Iron Maiden, j’ai vraiment très hâte de montrer ça!
Avec Wolven, tu sors un nouveau single : «Into the Fires of Torment I Walk» avec le vocaliste Tim «Ripper» Owens (ex-Judas Priest, ex-Iced Earch, ex-Malmsteen,…) en guise d’invité. Comment s’est mise en place votre collaboration ?
Je suis Ripper sur les réseaux sociaux et j’ai vu une annonce passée dans laquelle il voulait collaborer avec divers groupes pour faire des guest vocals. Je lui ai envoyé un message avec des liens Spotify de ma musique en lui demandant d’écouter ce que je faisais et que s’il aimait ça, de me revenir. J’ai reçu une réponse rapide! Je lui ai envoyé le texte et une mélodie vocale de base, trente-six heures plus tard, j’avais le résultat final de ses voix. Il va sans dire que j’ai été époustouflé par sa performance! Je suis très fier d’avoir ce grand chanteur sur une de mes chansons!
Peux-tu nous expliquer la signification de ce titre et de la vidéo qui l’illustre ?
Le chanson se veut une histoire du genre «Alone vs. the world» Un genre d’anti-héros qui laisse ses démons intérieurs sortir afin de punir ceux qui l’ont opprimé. Il ravage tout sur son passage, n’épargne personne, même si cela signifie tout détruire autour de lui et qu’en fin de compte, il se retrouve seul au monde. Il veut assouvir sa soif de vengeance et quand il y parvient, les dommages sont si grands qu’il ne reste plus personne pour partager sa victoire. Je crois que la lyric video exprime bien ce sentiment:
Le single annonce un nouvel album dont la sortie est prévue pour l’automne. Celui-ci est-il déjà terminé et que peux-tu déjà nous en dire ?
L’album se nommera «Pandemic», un titre bien à-propos par rapport à la situation dans laquelle on vit. La musique est terminée, j’ai reçu mes solos de guitare. Il me reste les voix à compléter ainsi que quelques textes. C’est un album qui pousse les choses encore un peu plus loin. Je n’aime pas refaire deux fois le même album. Il comporte des pièces beaucoup plus progressives. Il se veut sombre, teinté de sujets apocalyptiques, pas d’histoires d’amour, je vous le jure!
Sur base de quels critères assembles-tu un groupe en vue de te produire en live ?
Évidemment, si un jour Wolven se produit live, il faudrait avoir des musiciens solides. Je ne cherche pas à ce qu’ils reproduisent à la note près tous les solos. Je suis de l’école qui considère que si tu veux avoir la performance d’un album en concert, et bien écoute l’album à la maison!! Une expérience live devrait comporter des éléments de surprise, un chaos contrôlé. Alors, il me faudra un chanteur solide et un soliste capable de dextérité et de mélodie. J’ai déjà un batteur, il est excellent! Nous avons été dans plusieurs groupes ensemble, alors la chimie est déjà installée. Pour ce qui est de moi, je ne sais pas si je serai guitariste ou bassiste, mais il est certain que j’occuperai le poste de growler.
Compte tenu de la situation sanitaire qui perdure, à quoi Wolven sera-t-il occupé en attendant la parution de l’album ?
Je serai occupé à terminer mon album «Pandemic». Il me reste encore du travail pour le compléter. J’ai déjà un autre chanteur avec qui je vais travailler. Cet album se voudra un album de collaborations, ce qui rend le processus très excitant. Merci beaucoup pour cette interview! Ce fut très plaisant à faire!!