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Quatre années auront été nécessaires à Fractal Universe pour concevoir le successeur de The Impassable Horizon, un opus dont le succès à sa sortie était pleinement justifié.
Le groupe français fait son grand retour avec The Great Filter, une œuvre dont la thématique centrale explore le paradoxe de Fermi – cette contradiction entre la probabilité théorique d’émergence de la vie dans notre galaxie et l’absence de preuves d’existence extraterrestre. L’album aborde également des problématiques contemporaines comme notre dépendance à la technologie ou l’obsolescence programmée qui nous pousse à la surconsommation.
Tout en s’inscrivant musicalement dans la continuité artistique de son prédécesseur, The Great Filter marque une évolution dans le son du groupe. En effet, sa musique se fait plus progressive sans toutefois sacrifier la puissance caractéristique du death metal qui se retrouve un peu partout sur l’album.
Si cette orientation, qui accorde plus d’espace aux voix claires et aux passages purement progressifs que sur les albums précédents du groupe, est assez évidente (l’atmosphérique The Equation of Abundance en est un bel exemple), le growl, les rythmiques lourdes et les gros riffs sont toujours bien présents. Ils surgissent régulièrement pour créer une dynamique de contrastes au sein et entre les neuf morceaux que contient l’album.
Les musiciens nous proposent donc une collection de titres où cohabitent avec succès death metal, metal progressif et passages de pur rock progressif. Leur quête permanente de mélodies accrocheuses offre à certaines compositions (The Void Above, A New Cycle) une accessibilité presque immédiate, tandis que les quelques incursions inspirées d’un saxophone aux sonorités jazzy rehaussent la dimension créative de l’ensemble.
La force de Fractal Universe s’illustre dans son aptitude à fusionner les divers éléments qui composent sa personnalité en une œuvre cohérente et fluide, magnifiée par une maîtrise technique et une virtuosité instrumentale impressionnante qui ne cherchent jamais à s’imposer au détriment de la composition.
The Great Filter, s’il risque par le chant clair et ses incursions progressives, de dérouter les fans de death metal purs et durs, devrait, en revanche, satisfaire les amateurs du genre ouverts à d’autres sonorités ainsi que les fans de progressif désireux d’élargir leurs horizons musicaux.