Ugly Kid Joe
Rad Wings of Destiny
Genre hard rock
Pays États-Unis
Label Metalville
Date de sortie 21/10/2022

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Les titres Everything About You ou Cats in the Cradle ont porté Ugly Kid Joe vers des sommets de notoriété qui ont rapidement dépassé les attentes de ce groupe de potes qui avaient juste envie de s’éclater. Mais les gars ont pris de la bouteille et la déconnade semble être devenue beaucoup plus sérieuse qu’auparavant dans le sens strict du terme. Ceux qui espéraient retrouver un groupe de rock primaire risquent de se sentir assez vite désemparés. Les gamins immatures ont désormais laissé la place à un véritable groupe de musiciens confirmés comme en témoigne ce Rad Wings of Destiny, sorti sept longues années après son prédécesseur.

Même si le titre de cet album renvoie à d’évidentes références « Priestiennes » (Sad Wing of Destiny), la musique d’Ugly Kid Joe se distancie de plus en plus de celle de Judas Priest. En effet, même si hormis le batteur, le groupe a conservé son line-up originel, les harmonies de Whitfield Crane et de ses acolytes se veulent nettement moins électriques qu’auparavant. Et pourtant, le cinquième album studio des Américains ouvre sur That Ain’t Livin’, un titre qui laisse augurer de bien belles choses puisque ses riffs acérés ne sont pas sans rappeler les heures de gloire d’AC/DC. Cette orientation musicale ne fera pourtant pas long feu.

Il y a toujours eu une grande diversification musicale dans les compositions d’Ugly Kid Joe. Et peut-être encore plus actuellement que naguère, les Américains s’aventurent sur différents terrains de jeu. Ainsi, Not Like the Other sonne un peu comme le glam rock de la fin des années 70 avec des harmonies plus pop que rock.

Everything’s Change et Kill the Pain ont des connotations, quant à eux, plus folk avec des passages acoustiques appuyés. Les nouvelles compositions sont plutôt midtempo comme en témoigne la surprenante reprise des Kinks, Lola, brillamment interprétée avec le même sens de l’autodérision qui avait fait le succès du groupe naguère.

Drinkin’ and Drivin’ apporte une note un peu plus grave par ses paroles qui se veulent être une ode à celles et ceux qui, égoïstement, reprennent le volant en état d’ivresse. Mais la musique se rapproche cette fois plus de la folk ou du country, comme sur Long Road qui clôture cet album.

Ugly Kid Joe a pondu un disque honnête dans lequel l’inspiration de chacun des musiciens trouve sa place. Malheureusement, cet album, s’il est bon dans l’ensemble, manque un peu de cette fraîcheur juvénile qui faisait d’Ugly Kid Joe, un groupe atypique, fun et déjanté… Et cela même si les Américains ont fait à nouveau appel à la production de Mark Dodson, celui-là même qui avait produit leur célébrissime album America’s Least Wanted…