Dirkschneider
Balls to the Wall Reloaded
Genre heavy metal
Pays Allemagne
Label Reigning Phoenix Music
Date de sortie 28/02/2025

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Quand on lui a demandé s’il était prévu de célébrer les 40 ans d’existence de l’album Balls to the Wall, Udo Dirkschneider s’est mis en quête d’un projet qui pourrait réunir stars anciennes et actuelles de la scène metal pour qui cette galette avait réellement compté. Véritable pierre angulaire dans la discographie d’Accept, Balls to the Wall a influencé une horde de métalleux. Udo a d’ailleurs eu l’embarras du choix lorsqu’il a fallu coucher une liste d’invités sur sa liste. Accompagné de son comparse Peter Baltes qui jouait aussi de la basse au sein d’Accept à l’époque, le projet de l’ancien chanteur et fondateur d’Accept était de réenregistrer les chansons originales sans les dénaturer mais en partageant son micro avec d’autres voies du metal qui portent.

Le premier à s’y coller n’est autre que Joakim Brodén (Sabaton). Et comme l’album respecte scrupuleusement l’ordre original, l’iroquois pousse la gueulante sur le titre-phare Balls to the Wall. Le bougre prend du plaisir et cela s’entend lorsqu’il se permet de pousser de manière impromptue un petit gloussement de joie. Malheureusement, la prestation de l’homme à la crête a du mal à soutenir la comparaison avec celle d’Udo qui n’a même pas besoin de forcer sur ses vocalises pour faire admirer toute sa puissance vocale alors que son comparse suédois semble être parfois au bout de ses limites. Même si les chœurs ont été réduits à leur plus simple expression par rapport à la version originale, le morceau est superbement interprété et laisse augurer d’une suite alléchante.

L’arrivée de Biff Byfford sur London Leatherboys est, elle, d’un tout autre calibre. Le chanteur de Saxon s’accorde parfaitement avec la voix d’Udo sans essayer de l’imiter mais en se mêlant subtilement à l’ensemble. Les guitares d’Andrey Smirnov et Fabian Dee Dammers font merveille. Cette paire de guitaristes est juste sublime et cela s’apprécie dès les premiers riffs de Fight It Back sur lequel le contraste entre la voix aiguë de Mille Petrozza (Kreator) et celle plus grave d’Udo donne à l’auditeur une coloration musicale intéressante. Une fois encore le crieur de Kreator reste dans son registre et soutient Udo admirablement. C’est Nils Molin de Dynazty et d’Amaranthe qui attaque d’entrée de jeu le classique Head Over Heels. Sa voix risque de raviver certains souvenirs auprès des nostalgiques du regretté Ronnie James Dio d’autant qu’il faudra patienter près de deux minutes pour entendre Udo le rejoindre. Un véritable bijou marqué, à nouveau, par le superbe jeu des guitaristes. Les lignes de Losing More Than You Ever Had avec Michael Kiske (Helloween) réservent aussi leur lot de surprises. On y appréciera aussi le jeu de batterie de Sven Dirschneider, le fils d’Udo, particulièrement efficace. On n’a pas le temps de souffler que Love Child déboule avec une Ylva Eriksson (Brothers of Metal) tout en puissance. Il s’agit du premier des deux duos de l’album avec une chanteuse. L’autre sera interprété avec l’inévitable Doro Pesch sur le superbe Winter Dreams qui ponctue l’album et qui servira de clip vidéo pour promouvoir la sortie de ce superbe hommage. Entre ces deux incursions féminines, on notera aussi les passages de Danko Jones sur Turn Me On et de Tim Ripper Owens sur Guardian of the Night. Mais le passage le plus marquant est, à n’en point douter, celui de Dee Snider sur Loosers and Winners. Le duel auquel se livrent les deux chanteurs est de très très haute voltige. Le chevelu de Twisted Sister démontre une puissance vocale qu’on ne lui prêtait que trop rarement. Un moment de pure jouissance auditive avec un jeu de guitare aussi incisif qu’un scalpel.

Accept n’aurait pas pu rêver aussi bel hommage. D’autant qu’il est interprété par deux de ses membres dissidents…