Reckless Love
Turborider
Genre Hard FM Glam
Pays Finlande
Label AFM Records
Date de sortie 25/03/2022

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Turborider est donc le cinquième et dernier album de Reckless Love. Il fait suite à InVader sorti… six ans auparavant. Cette longue attente n’a pas empêché les Finlandais de gagner du galon. La notoriété des Scandinaves s’est peu à peu exportée en-dehors des frontières européennes. C’était juste avant qu’une étrange pandémie ne s’abatte sur le monde et c’était en Australie. Deux longues années se sont écoulées depuis lors, mais les Finlandais ne semblent pas avoir perdu le goût du voyage, se dit-on à l’écoute de Turborider dont les mélodies semblent être particulièrement taillées pour les States.

L’album débute avec Turborider, le titre éponyme dont les riffs accrochent immédiatement l’auditeur grâce à quelques pistes de claviers qui viennent les appuyer. Fort heureusement, les soli de Pepe Reckless sont incisifs et permettent au morceau de ne pas sombrer dans la pop soap. Car qu’on le veuille ou pas, la musique de Reckless Love est catchy avec un côté pop omniprésent qui pourrait vite taper sur le système de celles et ceux qui recherchent du rock pur et dur. Il y a même parfois un côté « dansant » dans la musique de Reckless Love comme pourrait en attester ’89 Sparkle. Il faut pouvoir s’en accommoder même si l’écoute reste très agréable…

Le titre de ce neuvième morceau n’a sans doute pas été choisi au hasard, tant les références aux eighties qu’il évoque sont nombreuses. Le groupe a débuté sa carrière comme cover band des Guns ‘n Roses mais, vu l’absence de succès, s’est vite distingué avec ses propres compositions en s’éloignant de plus en plus du rock agressif, privilégiant les claviers et la mélodie à l’overdrive des guitares. Après vingt années d’existence, le groupe s’est sensiblement amélioré en terme de production. Tout est bien ficelé et placé au bon endroit. Like A Cobra en est la parfaite illustration avec ses ponts de guitares qui nappent une rythmique aux sonorités de boîte à rythmes. On est clairement plus proche des Sigue Sigue Sputnik que de Wrathchild même si les soli de Pepe Reckless sont splendides… Chacun appréciera… Ce n’est cependant pas pour cela que la musique de ce Turborider manque de consistance. Eyes of a Maniac est un des morceaux les plus pop de l’album, mais parmi les plus accrocheurs aussi, avec son introduction mid-tempo…

Le titre Outrun n’est pas sans rappeler le jeu vidéo des années 80 du même nom au cours duquel il fallait piloter un beau cabriolet décapotable au travers des palmiers californiens sans décoiffer la dulcinée qui se trouvait à vos côtés. C’est un peu la même course en avant qui anime nos musiciens finlandais. Chaque refrain est appuyé par des chorus percutants qui obligent l’auditeur à taper du pied et à retenir cet air qui s’installe progressivement dans les esprits.

Et l’apparition de Bark at the Moon du célèbre Ozzy Osbourne devient même le point culminant de l’album, tant son interprétation est d’excellente facture. On se rend rapidement compte que les musiciens qui composent ce groupe ne sont pas dénués de qualités. La voix d’Olli Herman (ex-Crashdïet) colle à la perfection au sublime jeu de guitare de Pepe Reckless. Et c’est finalement ce qui est sans doute le plus perturbant dans cette histoire car, dès la première écoute des onze titres, on retient plus facilement la reprise d’Ozzy que le reste de l’album. Il faudra donc réécouter Turborider à plusieurs reprises pour prendre pleine conscience de la profondeur de ses compositions…