En plus de dix ans d’existence, le Forest Fest a su s’imposer comme l’indispensable institution estivale de la sphère black/death metal européenne, rassemblant chaque année quelques centaines d’amateurs de metal extrême venus profiter du cadre idyllique de la forêt de Chevenez autant que de la musique. Pour certains d’entre eux, le festival est devenu un rendez-vous régulier, autant sur scène qu’en face — la frontière entre les deux s’effaçant d’ailleurs bien souvent. Ceci, grâce à une affiche se renouvelant d’année en année tout en restant fidèle à sa ligne directrice, qui fait cohabiter quelques valeurs sûres en tête d’affiche aux côtés d’une multitude de groupes émergents, toujours dans un esprit underground. Pour cette année et la douzième édition, ladite affiche prend une direction orientée presque exclusivement vers le black metal, assez loin de précédentes éditions incluant plusieurs groupes de death et de thrash, qui plus est, faisant la part belle aux groupes originaires de pays francophones — le Québec notamment. L’on peut affirmer sans trop d’incertitudes que l’association organisatrice La Horde Séquane a su viser juste avec ces choix de programmation, puisque l’événement affiche sold-out quelques jours avant son lancement le 12 juillet !
Ce Forest Fest édition 2024 est le deuxième pour moi… et le deuxième pour lequel j’arrive trop tard pour la prestation d’ouverture, la faute aux aléas du trajet et à la pluie battante à l’arrivée qui retarde notre installation au camping, ce pour quoi je présente toutes mes excuses à Old Black. Pour mes compagnons de route et moi-même, le festival commence donc avec Sépulcre, deuxième de la petite quantité de groupes français que compte l’affiche. Le quatuor venu de Bretagne propose un death metal assez lourd et dense aux accents doom qui comporte son lot d’accélérations et passages bruts de décoffrage, ceux-ci apportant une variété bienvenue au rythme. Une musique, en somme, à l’image de la météo du jour, comme nous aurons tous l’occasion de le constater à nos dépens… Pour le moment, les quatre musiciens profitent des quarante minutes de set qui leur sont accordées pour jouer le jeu à fond, en particulier le bassiste LB qui semble vivre sa meilleure vie. Le tout est porté par un son plus que correct qui fait ressortir le relief de l’ensemble, quoique les voix additionnelles se trouvent quelque peu noyées dans la masse. À cette heure-ci, le public n’est pas encore au complet, toutefois les spectateurs déjà présents se montrent déjà forts réceptifs à ce que leur sert Sépulcre et réservent au groupe un accueil très encourageant — et largement mérité.
Après quelques semaines bien remplies, la tournée européenne des Québécois d’Ossuaire et Délétère trouve aujourd’hui son point final sur la scène du Forest Fest, la tâche d’amorcer cette conclusion revenant aux premiers. Contrairement à certains de mes camarades de fest lyonnais, j’ai choisi de ne pas assister à la date de la veille au Rock’n’Eat ; je ne suis donc que d’autant plus curieuse de découvrir ce que donnent les représentants du « metal noir québécois » sur scène… En guise de premier acte, Ossuaire fait démonstration de sa capacité à aller à l’essentiel, concentrant son approche sur des riffs simples et mélodiques et une ambiance très terre-à-terre. Cette sobriété se reflète jusque dans l’apparence des quatre musiciens, tout de noir et de patches vêtus et au maquillage de la même couleur sans fioritures. Malheureusement pour moi, la sauce poutine a bien du mal à prendre, le set semblant rester à l’état d’introduction sans jamais réellement prendre son envol. J’en attribue la principale raison, bien que cela ne reste que mon avis, à un tempo tournant globalement autour du mid et ne variant que peu, de même pour la composition des morceaux. Couplé au peu de mobilité des musiciens, tout ceci réuni finit par renvoyer l’impression d’un set linéaire et d’Ossuaire l’image d’un groupe qui se contient et n’ose pas pousser sa musicalité au-delà de ce qu’il sait déjà faire… Ceci étant dit, je me dois de reconnaître au quatuor de vraies forces dans sa constance et son sérieux ainsi que dans le jeu d’expressions de son chanteur Hérésiarque, dont les regards dramatiques qu’il lance à l’audience alpaguent cette dernière pour ne plus la lâcher. À réécouter en version studio à tête reposée, pour découvrir Ossuaire de façon différente…
Histoire de poursuivre sur cette lancée et faire les choses dans l’ordre, Délétère succède sur les planches, bien décidé à donner à la tournée une conclusion en bonne et due forme. Le groupe originaire de la ville de Québec officie dans un black metal rapide, offensif et qui se passe fort bien d’orchestrations pour être épique à souhait ! Les cinq hommes n’ont alors aucun mal à happer un public qui, par ailleurs, ne cesse de s’étoffer, dans un set qui démarre en trombe sur Chasse obscène, également ouverture de leur dernier brûlot en date, sorti fin 2023, Songes d’une nuit souillée. Du rythme soutenu à la parfaite combinaison entre une batterie agressive et mitraillée et les mélodies omniprésentes de la guitare lead, tout comme le charisme vocal et scénique du frontman Patrice Hamel alias Thorleïf, tous les ingrédients d’un set aux petits oignons — cuisinés à la québécoise bien sûr. Par ailleurs, certaines de ces mélodies, par exemple celles de Foutredieu ou encore plus celles de Seule affamée, peuvent évoquer Aorlhac, avec qui Délétère a partagé l’affiche la veille au Rock’n’Eat… Un constat qui prête à sourire, toutefois pas autant que les expressions typiquement québécoises que lance Thorleïf à son public entre deux morceaux, le classique « tabarnak » en tête ! « La prochaine parle de sexe et de violence », proclame-t-il au moment d’annoncer un des morceaux. En vérité, il m’est bien difficile de savoir lequel tant ces deux thématiques se font constantes dans l’univers du groupe… non que cela soit un mal. S’il est un souci à relever, il se situe au niveau des claviers samplés, qui saturent, de même que la guitare lead par moments. Rien de nature cependant à nuire à l’amusement des musiciens ainsi que des spectateurs, qui se lancent vers la fin dans les premiers mosh pits du jour. À tous ceux qui souhaiteraient découvrir Délétère sur scène, un seul avertissement est de mise : attaque ta tuque avec d’la broche !
La Pologne a fourni au monde quelques bons représentants du black metal à thématique occultiste, dont certains que l’on ne présente plus ; à ce titre, Black Altar — bien que désormais basé à Londres — vient porter cette thématique au-delà des frontières, ainsi que des conventions, j’en veux pour preuve sa présence dans ce coin perdu de la Suisse romande à l’orée d’une forêt. Le groupe montre en tout cas d’emblée qu’il porte bien son nom au travers de son décor, un grand autel satanique orné de crânes et de bougies. Un tel attirail a de quoi évoquer, comme le souligne une spectatrice avant le début du set en évoquant les éventuelles réactions des non connaisseurs, « une ambiance black metal un peu cliché ». Ces mots suffisent en vérité, et à peu de choses près, à résumer la prestation de Black Altar dans son ensemble. Le groupe joue un black metal somme toute classique et sans grandiloquence, qui rend un hommage respectueux aux codes du genre et assez rapide et catchy pour accrocher une bonne partie du public. Sur ce point, je reconnais être un peu surprise, moi qui m’attendais à quelque chose de lent et atmosphérique à la façon d’une messe noire ! C’est tout de même bien ce genre de cérémonie qui se déroule sur la scène du Forest Fest et devant nos yeux, à laquelle ses interprètes injectent un sens du spectacle dont ils ne manquent pas. À eux deux, Khrul et Shadow mènent le jeu, l’un derrière l’autel, l’autre à côté ; le premier, qui n’officie qu’en live avec le groupe depuis seulement deux ans, se révèle un véritable showman dont on imagine bien les expressions derrière son masque. Quant au second, bien qu’en retrait, il n’en demeure pas moins, de par son statut de fondateur, le pilier sur qui repose en grande partie la prestation de Black Altar, si ce n’est sa carrière ; du reste, ses parties vocales occupent une place presque aussi importante que celles de son comparse. En résulte un set maîtrisé qui tient bien la route, très fluide dans son déroulement et facile aux oreilles, bien que traînant un tantinet en longueur sur sa fin.
En parlant de pays où bon nombre de groupes de black metal trouvent leurs racines, l’Islande fait figure honorable, quoi que peu présente à l’affiche des concerts et fests. Fort heureusement, La Horde Séquane remédie à ce problème en accordant une place honorable sur l’affiche du Forest Fest à l’archipel volcanique, qui se voit représenté par deux groupes que sont Misthyrming, tête d’affiche du soir, et Naðra, dont vient justement le tour de fouler les planches. Deux formations qui ont beaucoup en commun, à commencer par certains de leurs membres — pas moins de trois pour être précise, guitaristes et bassiste pour l’être encore davantage —, ainsi que par la peinture noire qui recouvre les musiciens. Les similitudes avec Misthyrming se manifestent cependant au-delà de ces considérations de surface, comme le public du Forest Fest a tôt fait de le constater. Avant tout, c’est l’énergie volcanique éruptive qui se retrouve dans la performance de Naðra, chaotique et déstructurée dans ses sonorités et l’attitude de ses interprètes. Sur le plan musical, Naðra se distingue de son cadet par des morceaux dans leur ensemble moins rapides, plus longs et progressifs et marqués de nombreuses ruptures de rythme, ainsi que par un ton évoquant une mélancolie plus empreinte de tristesse que de colère ou de rage. Cependant, s’il est un élément du groupe qui fait la différence à lui seul, il s’agit bien du chanteur Örlygur Sigurðarson, ou plus simplement Ö. Torse et pieds nus, passant tout le temps du set ou presque un verre à la main, il apparaît comme sauvage, à l’image de sa performance entre cris de douleurs et expressions aux yeux écarquillés. Son collègue bassiste Gústaf Evensen rivalise avec lui, roulant des yeux tel un possédé. À l’inverse, Dagur Gíslason a.k.a D. G. étonne par son calme et son apparente réserve… préserve-t-il son énergie pour le moment où il montera sur scène en tant que frontman de Misthyrming ? La suite nous le dira. Dans tous les cas, échauffement ou pas, ce show de Naðra trouve son grain de folie dans son caractère imprévisible et montre qu’en dépit de sa discrétion, le groupe a beaucoup à offrir.
Pour son tout premier concert, Omegaeternum s’est lui aussi vu accorder une place de choix dans la programmation du Forest Fest, juste avant les deux têtes d’affiche du soir ; un véritable honneur pour ce groupe encore fraîchement formé. En dépit de ce jeune âge, le quatuor se révèle déjà fort de l’expérience passée et, dans certains cas, présente, de ses quatre membres au sein d’autres formations. Parmi ces derniers, les fans des Chants de Nihil auront notamment reconnu l’emblématique bassiste Youenn « ÖberKommander » et le batteur Sistre. En pleine préparation de la sortie de son premier album prévue pour l’automne prochain, Omegaeternum nous en présente les premiers extraits ; des extraits qui, au vu de leurs atouts plus que solides, promettent de bien belles choses pour cet opus à venir… L’expérience du chanteur et guitariste Sorghal avec son ancien groupe Nehëmah se fait ressentir en premier, dans les sonorités et l’atmosphère presque funéraire appuyée par les samples et par le rythme de valse à trois temps des morceaux. Le second guitariste, Arawn, se fait plus discret, tout à son sérieux et à sa concentration, et livre depuis le côté gauche de la scène un travail très complémentaire à celui de son camarade, comprenant entre autres d’indispensables arpèges. J’apprécie pour ma part particulièrement le jeu de batterie très intense de Sistre… du moins le temps que les conditions météo me le permettent. Ce beau moment se voit effectivement vite gâché par la pluie, présente dès le début du set et qui se met bientôt à tomber en trombes, forçant une bonne partie des spectateurs à partir se mettre à l’abri là où ils peuvent en trouver. Tant et si bien que, pour la santé de mon boîtier et celle de mes nerfs, je me vois contrainte d’aller m’abriter aux côtés d’autres festivaliers sous la bâche d’un stand de merchandising et de suivre le reste du set d’Omegaeternum à distance, me gâchant ainsi quelque peu la découverte. Dans tous les cas, je n’attends plus que celle de l’album !
Première tête d’affiche de ce premier jour de Forest Fest, Ancient Rites est descendu des Flandres pour nous conter des histoires venues des quatre coins de l’Europe ; en somme, un peu à l’image du public rassemblé devant la scène et sous un ciel nocturne qui s’est apaisé… pour le moment. « It’s good to see the old spirits! » commente le frontman et fondateur Gunther Theys face à l’enthousiasme d’un public qui, bien que rincé par la pluie, se montre plus que motivé à écouter lesdites histoires, que le groupe a, pour certaines, tirées de ses vieilles archives. En effet, le commentaire du meneur ne pouvait pas mieux s’appliquer à la setlist de ce soir, qui prend des airs de rétrospective remontant jusqu’au tout premier EP sorti en 1992, Evil Prevails…, ainsi qu’aux deux premiers albums. Peut-être la période la plus « extrême » de la carrière d’un groupe qui a largement eu le temps de passer par plusieurs styles depuis sa formation en 1988… Parmi eux, celui qui prédomine dans la discographie comme dans la performance de ce soir n’est pourtant pas le black ; plutôt un bon heavy/thrash comme Metallica ou Megadeth savaient en produire en période 90’s, aux riffs puissants et mélodies harmonieuses. Dans la même lignée, et au-delà de son allure de sage à cheveux blancs, Gunther Theys se révèle un véritable conteur, ceci grâce à une voix le plus souvent claire, plus proche d’un Bruce Dickinson que d’un Attila Csihar, et dont il montre qu’elle n’a rien perdu de sa puissance au fil des années. De cette manière, le show d’Ancient Rites prend l’allure d’une authentique leçon de metal old-school au sens noble du terme, qui trouve sa petite touche de jeunesse dans le jeu des « nouveaux » membres du groupe — notamment le guitariste Jory Hogeveen qui semble s’amuser comme un fou — ainsi que de légèreté dans les interventions du frontman, certaines dans un français approximatif. Le tout, pour la grande joie d’un public qui reçoit cette leçon avec les honneurs qui lui sont dus et se montre perspicace lorsqu’il s’agit de deviner les titres avant leur annonce. Même la pluie qui s’est un temps remise à tomber ne suffit pas à gâcher la fête !
Après ces quelques heures mouvementées et marquées par les caprices de la météo, vient le temps pour Misthyrming de faire déferler une ultime tempête — volcanique — sur la forêt de Chevenez. Quelques mois après ma découverte du groupe en ouverture de la dernière journée de l’Inferno Festival, qui a constitué un de mes meilleurs souvenirs de cet événement, il va sans dire que je brûle de retrouver sur scène l’impétueux quatuor islandais… tout comme il va sans dire que ce dernier ne tarde pas à me donner raison ! Tout comme à Oslo, Misthyrming sert à son public une bonne leçon de black metal sombre, rapide, qui trouve son équilibre entre ses aspects agressifs et mélodieux et chargé à bloc d’une rage bouillante et viscérale. Le groupe est bien aidé en cela par une setlist intelligemment construite, qui regroupe les titres les mieux adaptés au live de sa carrière, tout en privilégiant l’excellent deuxième album, Algleymi. Toutefois, et cela s’explique peut-être par la configuration plus intimiste du lieu, je ressens cette rage de manière différente, plus intense et empreinte de folie décomplexée. Il en est de même en ce qui concerne l’attitude scénique des musiciens, plus particulièrement le batteur Magnús Skúlason alias M.S, qui livre une performance encore plus survoltée qu’à l’Inferno — accompagnée de rictus encore plus grinçants. Quant à D.G, il confirme mon hypothèse comme quoi son calme relatif lors du set de Naðra dissimulait le fait qu’il se réservait pour le moment de retrouver son rôle de frontman, qu’il joue avec une énergie explosive. Les gerbes d’étincelles qui jaillissent ponctuellement à l’avant de la scène complètent à merveille la performance du quatuor et son aspect visuel par ailleurs très axé sur les basses lumières… pas le plus évident à photographier, mais un véritable bonheur que d’y assister ! Tant et si bien que le public en redemande… demande à laquelle Misthyrming répond en jouant deux morceaux supplémentaires, dépassant ainsi de quelques minutes le temps de set alloué. Le groupe prouve par là, en plus de son talent, qu’il sait être à l’écoute de son public, public qui de son côté semble pris d’un regain de motivation grâce à ce set… dommage pour certains d’entre nous que cela tombe à l’heure d’aller se coucher !
Mes concerts préférés du 12 juillet : Délétère, Ancient Rites, Misthyrming
Une (relative) bonne nuit de sommeil plus tard, et après quelques cafés pour se remettre d’aplomb, voilà le Forest Fest reparti pour une seconde journée quant à elle davantage centrée sur le black metal atmosphérique — et, les dieux de la météo soient loués, sur le beau temps. Cela commence à midi avec les locaux de Causam, qui du haut de leurs seuls quatre ans d’existence ont déjà deux albums à leur actif. Deux albums dont les extraits plongent les premiers spectateurs de la journée dans une ambiance envoûtante, véhiculée en bonne partie par les mélodies d’une guitare lead omniprésente qu’assure le guitariste Arawan sans relâche et avec talent. Le tempo se fait globalement modéré, appuyé par une rythmique solide comportant son lot de blasts çà et là, de même que la performance du frontman Surt, ce dernier privilégiant la sobriété plutôt que l’agressivité dans son approche vocale tout comme dans son jeu de scène. En outre, Causam exploite l’esthétique pagan dans sa direction artistique au travers d’accessoires en ossements animaux et du sang sur le visage des musiciens, des éléments qui évoquent un rite sacrificiel et ajoutent une touche visuelle agréable à l’œil à l’identité du groupe. La prestation en ressort ainsi comme très maîtrisée et soignée sur tous les plans, bien aidée en cela par l’excellente cohésion dont font montre les quatre membres du groupe, ceci en dépit des changements de line-up l’ayant affecté dans les débuts de sa formation. Début de journée oblige, le temps de set alloué à Causam n’est que d’une demi-heure ; une durée trop limitée pour faire à ses deux albums l’honneur qu’ils méritent, largement suffisante toutefois pour attirer au groupe un public qui ne tarde pas à s’étoffer au fil de l’avancée du set. Aussi pour donner envie d’en découvrir davantage…
Second groupe au programme de la journée, Boötes Void est descendu tout droit des contrées bavaroises — et non d’une galaxie très lointaine comme le laisse croire son nom. Toujours en dépit de ce que laisse croire ledit nom, c’est un black metal certes atmosphérique et un peu planant, mais qui reste très terre-à-terre dans son approche et sa thématique axée sur le paganisme, que proposent les cinq musiciens. Dissimulés derrière de beaux masques dont le design évoque des crânes décorés, le quintet délivre des morceaux aux mélodies hypnotiques teintées d’un tantinet de mélancolie portées par des guitares réverbérées, dont l’écoute a de quoi susciter le désir de fermer les yeux et de se laisser transporter dans le Grand Vide dont le groupe porte le nom — ou simplement dans la forêt. La même mélancolie se retrouve dans la voix du chanteur Jonas Müller alias Boötes, aiguë et un peu plaintive dans la grande tradition du black metal. La constance est de mise, autant dans le tempo que les codes d’écriture qui restent globalement les mêmes d’un morceau à l’autre. Néanmoins, et heureusement, la monotonie n’est pas à redouter. Ceci grâce, d’une part, à une section rythmique très en forme à laquelle le jeu mixte d’une bassiste aux doigts fins et agiles, tantôt avec, tantôt sans médiator, apporte une diversité de couleurs et confère à la musicienne le statut de pilier du groupe du haut de son tout menu gabarit, d’autre part à des musiciens très mobiles et dynamiques qui savent investir l’espace et se montrer expressifs mêmes sous les masques, Boötes en tête. Une découverte fort sympathique !
Je n’ai aucun mal à l’affirmer, la présence de Lunar Tombfields à l’affiche du Forest Fest compte parmi les principales raisons m’ayant motivée à demander mon accréditation. C’est donc avec un enthousiasme non dissimulé que je me dirige vers la scène lorsque vient le tour de cette étoile montante du black metal atmosphérique français de briller sous les rayons de celle qui éclaire la Terre, en son zénith en ce début d’après-midi. Venu faire la promotion de son second opus An Arrow to the Sun sorti il y a quelques mois, le groupe prend place sur fond de l’ouverture de ce dernier, sur laquelle le frontman M récite un texte dont le sens m’échappe avant d’enchaîner sur Solar Charioteer. D’emblée, un premier constat s’impose, pour mon plus grand plaisir : depuis la sortie de son premier album The Eternal Harvest en 2022 et les premières prestations live ayant suivi, le quatuor a gagné en assurance, comme le montrent l’aisance avec laquelle ses trois membres mobiles se meuvent dans l’espace scénique ainsi que celle d’Äzh derrière les fûts. Cette nouvelle aisance peut facilement se voir attribuée à l’expérience acquise aux côtés de Rüyyn, les deux groupes ayant des membres de live en commun, expérience dont Lunar Tombfields a aussi adopté le maquillage en peinture noire… Autre constat, celui-ci agréable aux oreilles : les morceaux du second album passent plus que bien sur scène, davantage même que ceux du premier car mieux calibrés pour cela, moins longs et plus directs tout en comportant leur juste lot de moments contemplatifs sous forme de passages instrumentaux, le tout mis en avant grâce au très bon calibrage sonore. En première ligne, M en impose du haut de son petit gabarit ; par ailleurs, son chant aux accents DSBM, plus déclamé que crié, s’il peut en dérouter certains, apporte d’autant plus de personnalité et de vivacité à la prestation dans son ensemble. De cette manière, en dépit de son nom évoquant la nuit, Lunar Tombfields s’impose comme un des rayons de soleil de ce Forest Fest, dont la prestation donne un coup de boost à la motivation pour la suite.
Par la suite, un retour aux groupes locaux s’opère dans le running order avec la prestation de Malphas, qui n’a pas dû faire bien longue route depuis Lausanne pour arriver jusqu’ici ; un moment qui représente pour moi l’occasion de vérifier si tout le bien que j’ai pu entendre du groupe est fondé. Coupons tout de suite court au suspense : la réponse est évidemment positive. Adepte, à l’image de bien d’autres groupes du Forest Fest, du corpse paint bichrome et des éclaboussures de sang sur le visage de ses membres, Malphas l’est aussi des longues introductions qui laissent le public suspendu à un fil au-dessus du vide… vide qui donne directement sur une fosse aux serpents. Son black metal est true à souhait, sale, sombre, poisseux et dont chaque instant transpire le mal et la mort, de même que de nombreuses inspirations de grands noms du genre, Mayhem étant la première à venir à l’esprit. Muni d’une setlist principalement centrée sur son troisième opus Flesh, Blood & Cosmic Storms sorti en 2023, le groupe exploite au maximum les atouts d’une performance scénique et ceux de tous ses membres pour donner aux morceaux la mise à l’honneur qu’ils méritent, bien servis en cela par un son qui met chacun d’entre eux en avant. La basse de Näbugring, notamment, en ressort particulièrement puissante, de même que la virtuosité des leads que se partagent les deux guitaristes Xezbeth et Raven. Parmi les musiciens, deux se font particulièrement remarquer : en première ligne, le tout nouveau chanteur Szivilisz, qui fait montre d’une aisance remarquable bien qu’intégré depuis seulement quelques mois au groupe ; au fond, le batteur J. se démarque non seulement par son apparence très simple par rapport aux autres — étant le seul à ne pas être maquillé —, aussi et surtout par son jeu de batterie impressionnant et son visage juvénile prenant des expressions parfois farfelues. Par ailleurs, les deux guitaristes vont jusqu’à assurer le chant sur tout un morceau à eux deux, prouvant ainsi qu’ils ne sont pas non plus en reste en matière de performance vocale. Tous ensemble et avec toutes ces cartes en main, les membres de Malphas livrent ainsi une performance diablement efficace, forte de morceaux portés par d’excellentes montées en puissance, ceci en dépit des quelques erreurs de rythme qui la ponctuent çà et là.
Autre groupe que j’avais très hâte de revoir — et photographier — : Aorlhac, et, au vu de la densité de population face à la scène, j’en déduis que l’ensemble du Forest Fest partage le même enthousiasme. Parmi les spectateurs, j’ai depuis un moment reconnu Wynter Ärvn et Xavier Chautard, anciens guitariste et batteur du groupe et titulaires d’une carte de fidélité au Forest Fest, venus encourager leurs anciens camarades et leurs remplaçants, Alexandre « Lenos » Thiong-Sion et Kampen Turbokot. Autant ne pas y aller par quatre chemins et affirmer tout de suite que le groupe justifie d’emblée cet enthousiasme général ! Venu, comme Misthyrming et Nadra, d’une région volcanique — à l’activité toutefois un peu moindre —, Aorlhac en a lui aussi ramené l’énergie. En soi, aucune surprise n’est à relever au niveau de la setlist, qui ne comporte pour le moment rien d’inédit ni d’annonciateur d’un prochain album à venir. Cependant, force est de constater que près de trois ans après leur sortie, les extraits de Pierres brûlées sont toujours aussi efficaces, en particulier lorsqu’il s’agit de faire danser au rythme des vents d’Auvergne. À cet effet, le black metal mélodique aux accents folk du groupe n’en finit plus de faire ses preuves, de même que la capacité des musiciens à interagir avec l’espace scénique comme avec le public. Fondateurs comme nouveaux venus, tous donnent leur maximum ; à commencer par Spellbound, qui, en bon meneur qui se respecte, n’hésite jamais à en faire des tonnes. Sa théâtralité décomplexée produit son effet, tout comme sa voix très maladive par moments et au grain plus proche du hardcore que du pur black metal. De la même manière, la complicité qu’il partage avec son partenaire de longue date NKS, quant à lui plus réservé mais non moins excellent musicien, est on ne peut plus touchante à voir. De manière plus globale, j’ai personnellement plaisir à observer la différence flagrante entre la concentration des instrumentistes à cordes NKS, Alex et Lenos — ce dernier ne se laissant d’ailleurs pas perturber par la rupture d’une corde de sa guitare en plein milieu du premier titre — et l’exubérance de Spellbound et Kampen, le second ne cessant de sourire. Sur scène comme en face, tout le monde passe un excellent moment, ceci faisant d’Aorlhac un des groupes les plus plaisants à voir jouer — et à photographier !
Après Délétère et Ossuaire la veille, vient le moment pour Gevurah de faire ses preuves en tant que troisième représentant du « metal noir québécois » — un peu moins francophone que ses prédécesseurs cependant, la thématique spiritualiste et luciférienne du groupe étant véhiculée par des textes en anglais. À l’instar de Black Altar la veille, le groupe appuie cette thématique jusque dans son décor de scène incorporant un chandelier aux branches tordues et des bâtonnets d’encens, que le frontman Xavier Berthiaume alias X. B. allume dans une gestuelle évoquant celle d’un rite religieux avant de prendre place derrière le micro. Le reste de la prestation se place dans la droite lignée de cette ouverture, à savoir théâtral et très premier degré, n’hésitant pas à tomber dans tous les excès possibles et imaginables. Sur le plan musical, cela se traduit par un enchaînement de morceaux tous aussi rapides et intenses les uns que les autres, aux riffs en tremolo pickings et autres arpèges évoquant Watain et autres grands noms du black metal occulte, soutenus par une rythmique tout aussi dense que le reste, frappée par un batteur infatigable. Sur le plan visuel, nos yeux sont comblés par quatre musiciens couverts de sang façon Carrie de Brian de Palma qui donnent leurs tripes et leur cœur quasiment au sens littéral. Hormis la bassiste Noircevr qui affiche un sérieux très féminin, les musiciens nous gratifient de leurs plus belles expressions à gueule tordue, en particulier X. B. Ce dernier, en retrait derrière la batterie dans ses autres projets musicaux, profite d’être au premier plan pour se lâcher à fond et livre une performance très punk, autant dans l’état d’esprit que dans son style de chant, braillard et maladif. Plus qu’une simple cérémonie, Gevurah célèbre une grande messe sanglante, ce devant des fidèles qui l’accueillent avec le respect qui lui est dû.
Le groupe qui succède sur les planches tranche quelque peu, pour ne pas dire radicalement, avec ce que l’affiche proposait jusque-là. Plutôt que dans du black metal au sens large, Necrowretch officie en effet dans un « black/death bien méchant », comme je l’entends dans une discussion à côté de moi. Une expression a priori un tantinet simpliste, en réalité synonyme dans ce cas précis d’une association entre puissance et mélodies comme il en existe rarement dans ce genre. Habillés de tenus « civiles » et dépourvus de maquillage sur une scène de son côté dépourvue d’éléments de décor, les quatre musiciens jouent une musique dont la richesse tranche radicalement avec la simplicité de leur apparence. Le rythme des morceaux et, par là même, du set, est haletant, marqué dans les deux cas par de multiples changements de tempo, passant du binaire au ternaire comme du mid au blast rapide en un tournemain. Ayant apporté dans ses bagages son excellent dernier opus, Swords of Dajjal, sorti cette année, Necrowretch y consacre la plus grande partie de sa setlist et prouve par là qu’il sait y faire lorsqu’il s’agit d’immerger ses auditeurs dans des atmosphères empreintes de mysticisme, immersion à laquelle les nombreux passages instrumentaux contribuent en bonne partie. Parmi eux, j’accorde une mention particulière à la guitare acoustique arabisante de The Fifth Door et au sublime instrumental Daeva. Voilà le public du Forest Fest embarqué dans un voyage initiatique des plus sombres au milieu du désert, mené par des musiciens qui mettent beaucoup de cœur et de passion à la tâche, leur meneur Vlad en tête de cortège. Le chanteur et guitariste aux cheveux d’or se laisse habiter par sa performance et les créatures qu’il évoque par son chant démoniaque, jouant beaucoup de ses mains desquelles il se frappe la tête et la poitrine à répétition tel un possédé, et s’impose comme un des frontmen les plus marquants de tout le festival. Muni de ses nombreux atouts dont ses membres usent avec brio, Necrowretch livre un set extrêmement bien construit et prenant de bout en bout, dont le seul défaut réside dans la thématique « satanique » un tantinet cliché et exploitée d’une manière qui ne s’encombre pas de subtilité. En quelques mots, qui se démarque et marque les esprits. Pour moi, c’est un coup de cœur inespéré.
Nocturnal ayant dû annuler sa venue en catastrophe pour raisons médicales — tout comme en 2022, ce qui n’est pas loin de laisser penser qu’une malédiction poursuit le groupe allemand — et La Horde Séquane n’ayant pas pu trouver de remplacement de dernière minute, Merrimack récupère le créneau horaire initialement dévolu à ce dernier — non sans quelques minutes de retard dues à des balances prenant plus de temps que prévu. Ce sur quoi, le groupe débarque sur scène sur fond d’une introduction très longue, bien trop pour que le but revendiqué ne soit pas de jouer avec les nerfs du public, avant d’enchaîner sur un premier titre. Dès cette ouverture qui rentre déjà bien dans le lard, Merrimack nous fait comprendre de manière on ne peut plus transparente ses intentions : frapper là où ça pique et avec la précision que l’on est en droit d’attendre des vétérans qu’il compte dans ses rangs. Nous avons en effet ici affaire à un des groupes les plus chevronnés de l’affiche, du haut de ses six albums — dont le dernier en date, Of Grace and Gravity, est sorti cette année — et de l’expérience scénique qui y est associée, et qui nous en fait profiter d’une manière pour le moins… déroutante. Le quintet comptant dans ses rangs plusieurs fidèles du Forest Fest, ces derniers se sentent comme à la maison et le font savoir en se mouvant sur la scène et à travers les morceaux comme des poissons dans l’eau… tout en ne faisant dans le même temps rien pour que le public ressente la même aisance. La musique de Merrimack a effectivement quelque chose qui provoque une sensation de malaise, sans pour autant que je parvienne à mettre le doigt sur un élément précis. Serait-ce le rythme en forme de montagnes russes, passant sans crier gare de passages agressifs à d’autres plus atmosphériques et doom ? Ou bien la voix perçante du chanteur Vestal qui transperce les tympans et l’âme ? Couplée à son maquillage cendreux qui lui donne une allure cadavérique et à sa gestuelle vindicative, notamment lorsqu’il mime un égorgement ou se frappe la tête, elle a de quoi donner froid dans le dos… Le manque de cohésion visuelle entre les membres du groupe — le bassiste Daethorn étant celui qui dénote le plus, sans maquillage et en T-shirt d’un de ses autres groupes Ritualization — impacte tout de même quelque peu l’immersion.« Nous souhaitons dédier ce morceau à nos amis de Gevurah », déclare Vestal au moment d’annoncer le dernier titre, un extrait du petit dernier intitulé Sublunar Despondency. Si le message de ce morceau m’échappe, il ne fait nul doute pour moi que les Québécois auront apprécié cet hommage personnel qui conclut le set de manière fort chaleureuse.
Darkspace investit de suite la scène pour effectuer ses balances pour un début de set prévu à 20 h 50… du moins sur le papier. En effet, au retard du set de Merrimack s’ajoute la durée des balances, particulièrement exigeantes et qui prennent donc un temps conséquent, de sorte que les aiguilles dépassent 21 h 30 lorsque le set s’apprête enfin à démarrer. Cette minutie extrême fait paraître l’attente interminable, mais trouve une explication plus que légitime dans la configuration du groupe aussi minimaliste que son site internet : se passant de batteur au profit d’une boîte à rythme, cette configuration comporte son lot d’incertitudes sur le plan technique et ne tolère donc aucune approximation. Le « cosmic black metal » tel que le conçoit Darkspace y est aussi pour beaucoup, aussi dense et complexe que l’immensité spatiale qui constitue sa source d’inspiration… et tout aussi difficile d’accès que cette dernière, bien loin de la facilité d’écoute d’un Vorga ou d’un Midnight Odyssey. De cette manière, en dépit de la proximité et de l’intimisme que confère le cadre de la forêt, les trois hommes paraissent bien lointains, comme isolés sur la scène dans leurs grands manteaux noirs d’êtres littéralement venus d’une autre planète… Ceci étant dit, les adeptes de ce genre, parmi lesquelles votre dévouée live reporter, n’ont pas de mal à se laisser emporter et perdre dans ce voyage fait de morceaux qui se fondent les uns dans les autres, couplant guitares incisives et basse (très) lourde sur fond de samples d’outre-espace hypnotiques. Une fois accepté le fait que certaines choses sont et resteront au-delà de la compréhension humaine et passée outre la barrière de la langue fictive, je prends aussi le temps d’apprécier la complémentarité entre les voix de Wroth et Zhaaral, l’une grave et presque parlée, l’autre plus haute et aux cris évoquant ceux d’un oiseau — moins présente cependant. Pour sûr, la minutie apportée aux balances porte ses fruits. Le tout est de ne pas perdre sa concentration… ce qui finit fatalement par m’arriver, éprouvée que je suis par ces deux jours ; c’est donc assise en retrait que je profiterai de la seconde moitié du set. Même à distance, ses 70 minutes paraissent comme un moment hors du temps, dont la fin semble arriver de nulle part pour nous laisser un peu sonnés face au retour à la réalité, mais rêveurs, et laisse surtout présager un retour en force de Darkspace après une absence de dix ans.
Après ces deux journées et soirées dédiées au black metal, la mission de clôturer le Forest Fest revient à Whoredom Rife ; une tâche que le groupe norvégien qualifiera plus tard de « challenging » sur ses réseaux sociaux. Ceci dit, rien d’insurmontable ni de nature à effrayer de sombres lurons tels ces cinq-là, d’autant plus lorsque leur bande compte dans ses rangs un géant au sens propre du terme en la personne du chanteur Kjel Rambech. L’homme impressionne à première vue par sa taille immense et son faciès d’ogre, au-delà par son incroyable prestance vocale et scénique, ne tenant pas une seconde en place et posant souvent les pieds sur la barrière qui sépare la scène du public, comme pour aller à la rencontre de ce dernier. Sa voix moyennement perchée typiquement black, assez loin du growl profond que l’on pourrait lui attribuer en le voyant, est soutenue par une instrumentation constituée quasi-exclusivement de tremolo picking et de blast beats au niveau rythmique, aussi sombre et pesante que la nuit qui est maintenant tombée depuis un moment, et dont l’atmosphère possède un charme étrange qui a de quoi captiver… Sur bien des points, la prestation de Whoredom Rife rappelle celle de Misthyrming la veille, en particulier au niveau de l’énergie qui s’en dégage ; en outre, et un peu plus surprenant, les mélodies des extraits du nouvel album sorti en mai dernier, Den vrede makt — notamment du morceau homonyme —, arborent un aspect un chouïa mélancolique qui rappelle quant à lui Insomnium… une lointaine influence de voisins nordiques ? Dans tous les cas, qu’il s’agisse de ces morceaux récents ou d’autres qui le sont un peu moins, les irréductibles spectateurs qui n’ont pas encore succombé à la fatigue relèvent le défi aux côtés de Norvégiens en leur montrant un soutien sans faille. Si un tel dévouement suscite mon admiration, je dois reconnaître pour ma part être forcée de déclarer forfait après avoir pris les photos et assisté aux premiers titres, l’accumulation de fatigue conduisant mes jambes et mon cerveau à flancher… Cela ne m’empêche pas, ceci dit, de transmettre par la pensée mes félicitations à Whoredom Rife pour avoir relevé avec brio ce défi qui était celui de conclure le festival. À une prochaine fois ; peut-être à l’Inferno ?
Mes concerts préférés du 13 juillet : Lunar Tombfields, Gevurah, Necrowretch
Ainsi se conclut, dans la sueur et le sang, cette douzième édition du Forest Fest. La sueur, la mienne, le sang, celui de la communauté qu’il continue de rassembler d’année en année, unie pour le pire et, ici, pour le meilleur autour d’une passion commune pour le black metal et d’une affiche qui a tenu toutes ses promesses. Un grand bravo à La Horde Séquane pour l’organisation et aux musiciens pour leurs prestations ! À ce propos, je me dois d’attribuer une mention très honorable à l’ingénieur du son, que j’ai vu s’investir au maximum tout au long du fest aux côtés de ceux des groupes pour fournir au public un travail sonore de premier calibre. Enfin, pour la petite nouvelle qui fait plaisir, l’association prépare un nouvel événement, le Witch’s Hollow Festival, dont les premières affiches étaient visibles sur les lieux… de quoi susciter la curiosité. En attendant, merci pour tout, et à la prochaine !