Accept
Humanoid
Genre heavy metal
Pays Allemagne
Label Napalm
Date de sortie 26/04/2024

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On a bien failli y laisser des plumes quand nous avons écouté pour la première fois Humanoid. Certes, le travail du producteur Andy Sneap est toujours aussi minutieux mais, autant l’écrire sans fioritures, les trois premières compositions d’Humanoid sont d’une affligeante banalité. Le single Humanoid traite de l’émergence de l’intelligence artificielle et donne la fâcheuse impression d’être un titre générique du groupe, taillé justement par l’intelligence artificielle pour l’intelligence artificielle, tellement il manque de relief et d’originalité. Il faut, en effet, s’armer de patience, pour enfin se surprendre à vouloir taper du pied sur Man Up, avec ses beaux accords de guitare d’entrée de jeu. La section rythmique est, enfin, à la hauteur du statut d’un groupe de la trempe d’Accept. Même s’il est différent d’Udo, Mark Tornillo laisse apprécier toute la puissance et la profondeur de sa voix. La superposition de riffs de guitare sur The Reckoning, second single extrait de l’album, renforce encore ce sentiment. Wolf Hoffmann, seul membre fondateur encore de la partie, s’en donne à cœur joie pour installer sa marque de fabrique, et c’est bigrement efficace. Sans aucun doute le meilleur passage de l’album. Nobody Gets Out Alive est sans aucun doute plus léger mais semble être taillé pour la scène. Ses mélodies sont accrocheuses à souhait et sa structure, plus simple, fait mouche. Les chœurs sur le refrain font le reste.

Malheureusement, la jouissance sera de courte durée et cassée par Ravages of Time, une ballade aux harmonies déjà entendues à mille et une reprises au moins. Unbreakable, aux riffs tellement prévisibles, ne permettra pas à l’ensemble de retrouver la vigueur que le titre Mind Games tentera de lui rendre grâce à une partition vocale de Tornillo d’excellente facture. Mais cela reste tout de même trop court pour s’extasier. Finalement, la force de cet album réside, sans aucun doute, dans la juxtaposition des trois jeux de guitare de Wolf Hofmann, Philip Shouse et Uwe Lulis, notamment sur l’excellent et soutenu Southside of Hell qui ponctue cette galette de onze titres. Mais, malheureusement, l’originalité fait trop souvent défaut pour que nous puissions qualifier autrement cet album que d’œuvre assez moyenne dans son ensemble…