Nous regrettons que des impératifs professionnels nous aient fait louper le concert d’Alcest, et ce d’autant plus que le dernier album du duo formé par Neige et Winterhalter, Les chants de l’aurore (2024), nous avait laissé une fort belle impression. Heureusement, l’honneur est sauf puisque Paul, l’un de nos photographes, était déjà en poste, et vous offre cette superbe série de clichés.
The HU, bien assimilé par les uns, demeure une curiosité pour les autres. Si la suspicion d’un coup de marketing basé sur l’origine mongole du combo peut logiquement venir à l’esprit, il apparaît clairement, à voir les musiciens sur scène, qu’ils n’ont de leçons de metal à recevoir de personne et que le feu de paille qu’il était permis d’entrevoir lorsque le groupe est apparu à la face du monde s’est vite transformé en un brasier dont l’incandescence n’est pas prête à retomber.
Le metal de The HU, tantôt martial — qui a dit Rammstein ? —, tantôt groovy, et toujours efficace, ne contient finalement que quelques éléments traditionnels, bienvenus et pas envahissants pour un sou. Une reprise de The Trooper d’Iron Maiden, chantée dans la langue natale du groupe, constitue une sympathique curiosité, qui n’occulte cependant en rien le reste de cette belle performance. The HU a démontré que ses talents scéniques couplés à la belle tenue de sa musique sont aptes à conquérir même les sceptiques.
Heilung, en concert, n’est pas spécialement aisé à chroniquer. Peut-on d’ailleurs parler de concert, alors que le groupe lui-même appelle ses spectacles des rituels ? Aussi, doit-on vraiment parler de groupe, ou plutôt de troupe théâtrale ? En effet, au gré de la représentation, en plus des musiciens et des vocalistes, apparaissent nombre de figurants, ou appelons-les peut-être « acteurs », présentant de véritables scènes se rapportant aux sujets véhiculés par les compositions musicales. Sujets empreints de paganisme qui n’ont sans doute pas de secrets pour les aficionados, mais qui restent, du moins partiellement, nébuleux aux yeux des néophytes, qui n’ont pas nécessairement besoin ou envie de se perdre dans le monde de ces civilisations nordiques anciennes pour se laisser transporter par ce spectacle tant visuel que sonore, tour à tour guerrier et planant, joué à l’aide d’instruments traditionnels. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : Heilung propose un voyage dans un monde ancestral irréel, fantasmé, auquel le public, composé d’amateurs de black metal, de pagan, mais aussi de gens ordinaires, adhère massivement. Les fans se sont d’ailleurs déplacés en masse, donnant ainsi un superbe coup d’envoi au South of Heaven Open Air, dont les festivités commencent officiellement le lendemain.