Shakra, Baby Killed the Roses
Nieuwe Nor, Heerlen (NL)
Date 23 mai 2025
Chroniqueur Oli de Wacken
Photographe Paul Collin
https://nieuwenor.nl

Souvent, au Nieuwe Nor, la chance est donnée à des groupes locaux ou régionaux, néerlandais en tout cas, d’ouvrir pour les pointures internationales qui foulent régulièrement les planches de la salle. Ce soir, c’est ainsi pour nous l’occasion de découvrir Baby Killed the Roses, groupe de hard rock classique aux influences provenant en grande partie des 70’s. S’il nous est évidemment difficile, comme à l’ensemble de l’assistance, de nous raccrocher à tel ou tel titre que nous connaîtrions pour rentrer pleinement dans une ambiance au demeurant sympathique, force est de constater que la musique proposée par le trio est empreinte de passion et de savoir-faire. Une belle entrée en matière.

On a beau se creuser, on ne comprend toujours pas pourquoi un groupe de la qualité de Shakra, bien que populaire en ses contrées helvétiques, ne soit pas davantage reconnu à l’international, alors qu’il n’a pas de leçons à recevoir — et surtout pas de la part de Gotthard — en matière de hard rock bien torché. Mais passons, et concentrons-nous sur le présent qui voit le groupe, toujours représenté par le frontman Mark Fox, célébrer ses trente ans d’existence en tournant sans nouvel album à défendre.

En ouverture, le bien nommé et très carré Hello, extrait de High Noon (2016) fédère immédiatement l’assistance. L’ensemble du concert bénéficiera d’ailleurs d’une bonne ambiance, malgré le peu de monde présent. Chaque titre de Shakra, et c’est là la force du groupe, possède un élément catchy, qu’il s’agisse d’un riff, d’un pont, d’un refrain ou de quelque autre élément que ce soit. Les musiciens savent composer de bons titres et il est d’autant plus dommage qu’ils ne bénéficient pas de plus de notoriété, on ne le répétera jamais assez.

Mark Fox s’adresse au public après le troisième titre, mais chacune de ses interventions se fera en allemand. Certes, nous ne sommes pas loin de la frontière germano-néerlandaise et les spectateurs sont peut-être majoritairement allemands, alors tant pis pour les autres. Mais nous comprendrons quand même — bien que nous le sachions déjà, et le backdrop l’indique aussi —, que le groupe célèbre ses trente ans. Mark annonce le prochain titre et la machine repart de plus belle.

La setlist est sensiblement remaniée par rapport à la tournée précédente. En effet, l’avantage, pour Shakra, est de ne pas être prisonnier d’une trop longue série de classiques à jouer obligatoirement, ce qui lui permet de varier les plaisirs en ne proposant pas éternellement le même concert, contrairement à tant d’autres groupes à la carrière déjà bien remplie. Mark Fox assure le show et le bassiste bouge pas mal, alors que les guitaristes sont plus discrets, en particulier le soliste Thom Blunier, qui joue la plupart du temps les yeux mi-clos.

Sans réels temps forts mais sans le moindre accroc, cette date de Shakra a satisfait les fans, friands de bon hard rock servi avec brio par des musiciens et compositeurs talentueux.