Salut, comment allez-vous ?

N : On va très bien.

S : On va bien, merci.

Ça fait assez longtemps que vous n’avez pas joué avec Covenant. Qu’est-ce qui vous a donné envie de recommencer ?

N : Ça s’est fait très simplement. Nous avons repris contact car nous n’étions plus en relation depuis un bon moment. Nous avons voulu réessayer et ça a pris direct. Nous sommes des amis et on s’entend super bien. On s’est dit « On devrait recommencer à jouer, pour essayer » et tout le monde à dit oui. C’est comme ça que ça a recommencé.

Pourquoi vous avez choisi de faire votre premier concert au Eindhoven Metal Meeting, au Pays-Bas ?

N : C’est du pur hasard. On a un très bon agent qui s’occupe de tout. Quand tous ces festivals nous ont annoncés, c’était une surprise pour tout le monde, y compris pour nous. [Rires] On a juste reçu un message nous demandant si on voulait y jouer et nous avons répondu : « ouais, allons-y !».

S : On ne s’attendait pas à ce genre d’accueil.

N : Absolument pas.

S : Pour moi, c’est énorme. On ne peut pas comprendre l’impact qu’a eu notre musique sur les gens jusqu’à ce qu’on soit sur scène. Tu entends des trucs, tu reçois des messages mais avant de jouer à Eindhoven, avant d’être sur le bateau, je ne sais pas…, l’impact est vraiment visible.

N : C’était une belle surprise de voir une telle passion chez les fans.

S : De pouvoir jouer ces concerts, c’est incroyable. Donc oui, on a cet agent qui s’occupe de tout.

N : Alors non, on ne choisit rien, mais on a une petite part de responsabilité, on peut dire oui ou non. Pour le moment, on a dit oui à des festivals. 70k était trop énorme pour dire non. Parce que ça semble putain d’étrange et bizarre, et Covenant est étrange. Alors, venir ici, c’est comme un endroit décadent, pour les riches. Les personnes pauvres ne peuvent pas venir ici. C’est un peu comme dans l’Empire romain avant qu’il ne chute, avec tout le monde bourré et fou, avec des gens nus partout, de la musique de dingue, beaucoup de bonne nourriture.

S : De la bonne compagnie.

N : Des supers groupes et autres trucs comme ça, alors ce n’était pas un problème de dire « oui ».

Vous avez quelques concerts prévus pour 2025, est-ce qu’il y en aura d’autres ?

N : Beaucoup. Il y n’y a eu que quelques annonces mais nous avons d’autres dates que nous ne pouvons pas encore dévoiler. On doit être à 20-30 concerts autour du monde. On a confirmé pour le Candelabrum Metal Fest au Mexique. Je sais que notre manager travaille pour le Japon, la Nouvelle-Zélande et l’Australie, l’Europe, l’Amérique du Sud et l’Amérique du Nord. Partout dans le monde, enfin… en occident et en Asie.

Est-ce que Covenant aura de nouveaux titres à présenter ?

N : Oh oui, on travaille dessus. Il y a quelques critères pour qu’on se remette à faire de la musique ensemble. C’est pas « on fait quelques concerts et on se casse ». On travaille sur de nouveaux titres. Pour le moment, on a quelques démos que nous devons mettre ensemble. On espère pouvoir sortir quelque chose cette année.

A quoi peut-on s’attendre ?

N : Qu’est-ce qu’on peut attendre ? C’est assurément du metal. Tout le monde écoute d’autres styles de musique, quoiqu’ils disent. Même, si tu as des enfants, t’entends des trucs genre Doctor Seuss.

S : Oh oui… (désespérée)

N : Dont tu peux t’inspirer et d’autres trucs chelous.

S : Tant que ce n’est pas des Télétubbies. [Rires]

N : [Rires] C’est un peu trop… après tout, qui sait ? Pour moi, en tant que membre fondateur de Covenant, j’ai commencé le groupe quand j’avais environ 13 ans et, comme je l’ai dit dans une autre interview, je n’aime pas me répéter. Je pourrais faire comme Kiss et faire le même album pendant 40 ans, mais je ne peux pas. Jusqu’à maintenant, ça sonne toujours metal. C’est un mix des 4 albums de Covenant avec une prépondérance d’old school, plus extrême. C’est tout ce que je peux en dire jusqu’à maintenant. Ça sera plus sombre, peut-être même plus metal. Ça ne sera pas comme Nexus Polaris parce que je ne veux pas faire Nexus 2, Nexus 3, Nexus 4, Nexus 5 mais ce sera similaire. On a aussi ajouté des éléments du premier album, un peu plus black metal.

S : Et on va plus chanter ensemble.

N : C’est vrai qu’on a prévu de plus chanter tous les deux. D’avoir une Sarah plus impliquée. Pour finir, je pense que les gens seront agréablement surpris. Mais n’attendez surtout pas Nexus partie 2. Ca sera similaire parce que ce sont les mêmes putains de membres qui ont fait les deux albums. On a juste un nouveau guitariste parce que l’ancien guitariste fondateur du groupe [Blackheart, Psy Coma] a eu des problèmes et ne peut plus être musicien professionnel, donc on a pris le guitariste d’Arcturus [Knut Magne Valle]. Tous ceux qui ont écouté Arcturus savent qu’il est un magnifique guitariste, qu’il va amener Covenant à un autre niveau, apporter un nouveau style. Ça ne sera pas Nexus 2, ça ne sera pas Animatronic, pas non plus SETI, mais ce sera un mix de tout ça avec des éléments en plus, mais ce sera plus metal.

Pour les concerts déjà planifiés, est-ce que vous allez faire Nexus Polaris en entier ou est-ce que ça sera comme hier ?

N : Ça sera plus long ! En plus, hier, on a eu des soucis techniques, le genre de petits trucs à la con qui arrivent tout le temps en festival. On a dû couper 20 minutes de concert ici, 10 minutes là. Pendant notre premier concert, on a joué la moitié de notre premier album. Pour les prochains concerts, on va jouer, en gros, les 3 premiers albums. On va faire Nexus Polaris en entier, la moitié d’Animatronic et la moitié de notre premier album en incluant quelques chansons de SETI que l’on n’a pas eu le temps de répéter pour l’instant, parce que tout s’est enchainé très vite, tout le monde était très impatient de jouer en live, mais il y aura aussi des titres de cet album. Pour certains concerts, il se pourrait qu’on fasse des titres du prochain album pour voir comment les fans réagissent.

Comment vous sentiez-vous avant de monter sur scène au Eindhoven Metal Fest ? Est-ce que vous étiez stressés ?

N : Non, ce n’était pas stressant parce que nous sommes entourés par notre équipe, une très bonne équipe, des bons gars, un bon manager qui sont là pour nous enlever notre stress, pour qu’on puisse se concentrer sur notre musique. On avait quand même tous des papillons dans le ventre et les nerfs un peu tendus mais, une fois que les premières notes ont été jouées, tout s’est envolé.

S : Nous n’avions pas joué ensemble depuis 15 ans, ça faisait très longtemps.

N : Même plus pour certain.

S : C’est vrai pour Jamie [Astennu].

N : Mais tout est parti en un instant. Dès la première note de guitare de Sulphur Feast, tout était comme ça devait être.

Est-ce que vous avez déjà le nom du prochain album ?

N : Non, en tout cas, ça ne sera pas Artical Arctica [rires]. C’est un tout nouvel album et j’ai de nouvelles idées. J’ai une trentaine de paroles prêtes. Ce ne sera pas la fin de Covenant. Je dirais plutôt que c’est un nouveau départ.

Quand vous composez un album, comment choisissez-vous les chansons que vous y mettez et celle que vous laissez de côté ?

N : Ça dépend de ce que j’aime, c’est aussi simple que cela. Je suis quelqu’un de très égoïste sous plein d’aspects. Quand on écrit de la musique ensemble, on doit tous être d’accord sur ce qu’on apprécie mais, par exemple, pour SETI, on a enregistré 14 morceaux mais on en a gardé que 10 ou 12. Le reste peut sortir plus tard comme bonus tracks ou pas du tout. Pour choisir les chansons : quand tu as une chanson terminée, tu en entends la fin et tu sens ce qui doit venir après. Cela devient alors facile d’ordonner les chansons.

C’est un voyage en somme ?

N : Oui, exactement. C’est un « story album » comme les autres mais je ne dirais pas un « concept album » parce que ce ne sont pas des albums concepts mais une histoire. Quand je me mets à écrire des paroles, j’ai une idée précise de ce que je veux faire. J’ai des tonnes de pages de texte et je sais quel texte va avec quelle chanson. Par exemple Jihad sur Animatronic, avec une forte influence du Moyen Orient, je l’ai écrite alors que j’étais en studio avec Dimmu Borgir, pour enregistrer Spiritual Black Dimensions, en train d’attendre pour ma ligne de basse, je joue avec Peter Tägtgren d’Hypocrisy sur son synthé. Je fais tin tin tin tin et je me dis que ça sonne très oriental et qu’est-ce qui est oriental ? Le putain de Jihad.

Est-ce que tu écris la musique seul ou tout le monde participe ?

N : Pour notre prochain album, tout le monde est impliqué. C’était déjà comme ça sur Nexus. Pour Animatronic, SETI et le premier album, c’était principalement moi et Psy Coma, un fondateur de Covenant. Mais, pour Nexus, tout le monde a apporté ses idées. C’est pour cela que le nouvel album sera similaire. Ce sont les mêmes membres qui participent. Je crois qu’il y a beaucoup d’attentes pour ce nouvel album. Je pense que beaucoup de personnes vont être déçues au départ, comme c’est souvent le cas avec un nouvel album mais, avec un peu de chance, ils vont l’aimer par la suite. Je pense que, pour le nouvel album, nous allons sortir 2 ou 3 singles avant l’album. Ça aide à faire baisser la pression, on n’est pas bloqué dans une certaine manière de penser : on doit faire ça, autrement les fans vont être énervés ou déçus. Nous voulons être libres de faire ce que nous voulons, comme ce fut le cas avec Nexus. Sinon, ça aurait pu sonner comme un nouveau Mayhem parce qu’Hellhammer était là, ou un nouveau Dimmu Borir parce qu’Astennu et moi étions là, ou beaucoup d’inspiration de Therion ou Cradle of Filth. Pour le nouvel album, on participe tous, c’est très important pour moi.

Quelles sont vos sources d’inspiration pour ce nouvel album ?

N : Pour les paroles, je peux dire que toute la merde qui se passe dans notre putain de monde est une inspiration. J’ai toujours été dans le futurisme. Des choses que j’écrivais en 1991 arrivent aujourd’hui, j’ai toujours aimé voir ce qui allait arriver, imaginer vers quoi l’humanité avance. Je ne suis certainement pas un prophète ou quoi que ce soit, mais il m’est assez facile de voir vers quoi on va. Pour les paroles, c’est ça, avec de la philosophie et mes opinions. Pour la musique, il y a vraiment de tout mais la principale est le metal. Même si on est inspiré par de la musique alternative comme Dead can Dance, du goth rock comme The Cure ou Iron Maden, même Rammstein ou des trucs plus vieux comme Laibach ou d’autres comme ça, on est inspiré et on met notre touche perso donc ça sera toujours metal, toujours. Vous n’entendrez jamais un album de Mortal chez Covenant. [Rires].

Est-ce que tu écris les paroles seul ?

N : Oui.

Mais vous allez chanter plus ensemble ?

N : Oui, elle a une superbe voix et un immense talent. Les gens ont l’air de vouloir l’entendre plus.

S : On travaille plus ensemble, les deux faces d’une même pièce.

N : Mais ce sera toujours dans le style de Covenant !

Est-ce que vous avez un message pour vos fans suisses ?

N : Pour les suisses, on vous dira quand on reviendra parce que je n’arrive plus à me souvenir quand était la dernière fois, ça fait si longtemps. Je me réjouis de revenir et jouer pour vous.

S : Est-ce qu’on n’a pas joué avec Benediction et Hypocrisy la dernière fois ?

N : Peut-être, je ne sais plus. Il arrive souvent que je ne me souvienne même pas avoir été là jusqu’à ce que je vois une photo ou une vidéo. Dans tous les cas, je ne peux plus attendre !

Merci beaucoup

N : Pas de problème, avec grand plaisir

S : Merci à vous.

Leurs prochaines dates de concert :

10.05.2025 : Zürich, Dynamo CH

04.06.2025 : Gdansk, Mystic Festival PL

22.06.2025 : Clisson, Hellfest FR

31.07.2025 : Râsnov, Rockstadt Extreme Festival RO

06.08.2025 : Jaromer, Brutal Assault CZ

18.09.2025 : Istanbul, IF Performance Hall Beşiktaş TR

19.09.2025 : Londres, Cosmic Void Festival UK

Et d’autres dates en Amérique du Sud.