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Pour Gods of Pangaea, son deuxième album solo, Charlie Griffiths, guitariste de Haken, désireux de mettre en lumière sa musique plutôt que son nom, a décidé de la présenter sous le pseudonyme de Tiktaalika. Cet album prolonge le voyage musical et conceptuel initié en 2022 avec son acclamé premier opus.
Connu pour sa virtuosité technique et sa vision musicale avant-gardiste, le guitariste confirme ici tout son talent d’auteur-compositeur puisqu’il s’est chargé de toutes les musiques et de tous les textes.
Même si on reconnait la patte de Griffith, ce deuxième effort solo marque une progression par rapport au premier album en se démarquant par une approche nettement plus portée sur la puissance des riffs.
Si la virtuosité de Griffiths est indéniable, ce qui impressionne ici est la maturité de composition dont il fait preuve. Les morceaux comme Mesozoic Mantras ou Lost Continent révèlent une construction soignée où la technique sert toujours l’émotion et le propos musical. On reconnaît l’influence de son travail avec Haken, mais orientée vers des territoires plus personnels et plus âpres.
La section rythmique, précise et inventive, composée de Darby Todd (Devin Townsend) à la batterie et de Conner Green (Haken) à la basse, fournit une fondation solide sur laquelle les guitares, souvent agressives comme sur le thrash de Tyrannicide aux accents megadethien ou sur Fault Lines, mélange de Metallica et d’Annihilator, peuvent déployer leur expressivité.
Les différentes voix, tantôt agressives, tantôt plus mélodiques, ajoutent une dimension qui enrichit l’expérience d’écoute. Charles Griffith s’est entouré des plus talentueux vocalistes du circuit, tels Tommy Rogers (Between the Buried And Me), Danïel De Jongh (Textures), Rody Walker (Protest The Hero) ou encore Vladimir Lalić (Organised Chaos).
La production est exemplaire et parfaitement équilibrée malgré la densité des arrangements, ce qui permet d’apprécier simultanément la puissance de l’ensemble et les subtilités des détails.
Ce deuxième album témoigne d’une vision musicale large qui, tout en s’inscrivant dans la tradition du metal progressif technique, parvient à développer une voie personnelle par l’apport permanent de références à l’âge d’or du metal, créant ainsi un pont entre le passé et le présent.
Gods of Pangaea représente une nouvelle étape dans le parcours créatif de Charlie Griffiths, dont la vision artistique mérite toute votre attention dans le paysage du metal progressif actuel.
