Ex Deo
Year of the Four Emperors (EP)
Genre death metal symphonique/mélodique
Pays Canada
Label Reigning Phoenix Music
Date de sortie 10/01/2025

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Ex Deo est un supergroupe de death metal symphonique composé de Maurizio Iacono au chant, Stéphane Barbe à la guitare lead, Jean-François Dagenais à la guitare rythmique, James Payne à la batterie et Dano Apekian à la basse. Les quatre premiers constituent actuellement Kataklysm, les vétérans québécois du melodeath. Les orchestrations sont ici réalisées par Clemens Wijers, claviériste de Carach Angren, qui avait déjà contribué aux deux précédents opus.

Après avoir abordé les origines de Rome avec Romulus, le règne fascinant de Caligula dans l’album Caligvla, les guerres puniques avec The Immortal Wars ou encore le principat de Néron dans The Thirteen Years of Nero, Ex Deo s’attaque désormais à la fameuse « année des quatre empereurs », l’année 69 de notre ère. Il s’agit d’une période hautement troublée, caractérisée par la guerre civile, les luttes de pouvoir et l’instabilité politique. Après la mort de Néron, différents généraux se firent nommer empereurs par leurs armées respectives, ce qui engendra de sérieux conflits de succession. Cette fameuse année se termina par l’accession au pouvoir de Vespasien, qui ramena un certain équilibre au sein de la ville éternelle.

Year of the Four Emperors, comme la plupart des albums précédents, est organisé chronologiquement. Il suit les événements de l’année 69 et chaque titre correspond au nom d’un empereur, racontant les complots et les conflits qui sévissaient à Rome. L’EP commence donc par Galba, long de plus de six minutes. Les riffs, assez classiques et caractéristiques du death metal, sont soutenus par de petites touches symphoniques, ce qui renforce le côté épique du morceau. Vient ensuite Otho, plus lent que son prédécesseur. La voix gutturale et menaçante de Maurizio Iacono, accompagnée par des backing vocals plus aigües, se marie parfaitement avec l’atmosphère du groupe. Des riffs lead mélodiques gardent le tempo tout au long du morceau, ce qui peut malheureusement s’avérer quelque peu répétitif à la longue.

Le groupe continue sur sa lancée avec Vitellius. Celui-ci débute par une ambiance sombre et le tic tac d’une horloge — bien cela soit anachronique, les horloges n’existant pas à cette époque. Cependant, Ex Deo se rattrape et délivre un performance magistrale avec des couplets imposants ainsi qu’un interlude au piano absolument magnifique et rempli d’émotion. S’en suit un speech rejoint bientôt par des orchestrations grandioses. Vespasian clôt finalement ce chapitre de l’histoire romaine d’une manière on ne peut plus épique. Un refrain mélodique et orchestral, des riffs galopants et lourds, une batterie énergique, tout ce qu’Ex Deo fait de mieux. Nous avons même droit à un breakdown Fleshgod Apocalypse-esque avec une voix d’opéra l’agrémentant, bonne surprise.

En somme, Year of the Four Emperors est un EP solide, constant et qui représente bien Ex Deo : du death metal symphonique et imposant sur fond d’histoire ancienne. Les forces du groupe résident clairement dans cette dimension épique et magistrale. Les riffs, quoique répétitifs par moments, sont mélodiques, simples et efficaces. Les orchestrations de Clemens Wijers, comme toujours excellentes, ajoutent de la profondeur et élèvent la musique du groupe qui peut parfois laisser l’auditeur sur sa faim. L’ajout de James Payne, un véritable monstre derrière le drumkit, est un gros avantage, et son jeu, qui mériterait un peu plus d’agressivité, correspond à ce qui est attendu d’Ex Deo. Sur quatre morceaux, trois contiennent un discours à voix parlée, en latin ou en anglais, ce qui est le bienvenu en petite quantité, mais qui brise trop fortement la tension ou le rythme de certains titres.

On se réjouit d’entendre encore plus de nouvelles compositions par Ex Deo dans le futur !