Cette introduction un brin mystérieuse trouve son explication un peu plus loin. Elle est issue d’une réflexion très personnelle inspirée par l’écoute d’Embers. Mais commençons déjà par le groupe, que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam (Ahahah … Hum) avant l’écoute de leur dernier album.
Originaires de la belle Irlande (comté de Wicklow, histoire d’être précis), God Is An Astronaut – que je vais simplifier en GIAA – s’est formé en 2002 et évolue dans un registre progressif/post-rock. Petite particularité, le groupe, constitué des frères Kinsella (Torsten à la guitare et au clavier et Niels à la basse et guitare) et de Lloyd Hanney (batterie) compose uniquement des morceaux instrumentaux et Embers est ainsi leur 11ème album.
Et donc, que penser de ce nouvel album Embers ? Que du bien !
En effet, la musique jouée par GIAA prête à l’introspection avec cette touche de mélancolie propre à l’automne je trouve. Le titre Falling Leaves par exemple m’a replongé dans mes (lointaines) années étudiantes où le dimanche signifiait bien plus que la fin du week-end. A noter que tous les titres n’ont pas nécessairement cette tonalité « chill », Odyssey ou encore Embers sont bien plus rentre-dedans, tandis que Realms m’a propulsé dans un univers des plus oniriques, le violoncelle de Jo Quail (un des guest de l’album) y jouant un rôle majeur. Autre guest, Dara O’Brien qui magnifie chacun des titres par la cithare, notamment sur Odyssey. L’hypnotisant Hourglass, de toute beauté, conclue l’album en douceur et en finesse.
Je n’écoute pas particulièrement d’albums instrumentaux (en tout cas dans la sphère metal), mais là je dois dire que j’ai été vraiment conquis : l’absence de voix, qui aurait pu me déranger, m’a au contraire permis de m’immerger totalement dans la musique de GIAA, que je trouve singulièrement évocatrice. Embers sera je pense la bande son de mon automne, lorsque les nuages et la pluie se mêleront aux éclaircies de l’astre solaire, assis dans mon fauteuil à siroter un thé bien chaud, ou une stout bien fraiche !
PS : J’ai appris, pendant l’écriture de cette chronique, qu’Embers est dédié au père des frères Kinsella, brutalement décédé l’année passée. Torsten Kinsella explique dans une longue interview (https://www.youtube.com/watch?v=xT_rD7RvYMI) que la composition des morceaux chez GIAA a toujours été cathartique, et que ce sombre évènement a abouti à la composition de ce disque. Cette information a quelque peu modifié ma compréhension de ce disque, qui pour moi n’en parait que plus beau mais aussi plus solaire.