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Quand je chronique un album, j’attends toujours de l’avoir écouté et d’avoir préparé mon draft avant d’aller voir ce qu’en ont pensé les autres, histoire de ne pas me laisser influencer. Souvent, j’attends même que ce soit publié. Pour HOPIUMFORTHEMASSES, la curiosité fut trop forte, car Ministry est un groupe qui m’attire, sans que je ne m’y sois jamais réellement aventuré. Aussitôt rédigée, j’ai donc foncé lire ce qu’ont écrit d’autres à propos de l’album ! Bon, gros spoiler : alors que mon retour sur HOPIUMFORTHEMASSES est hyper positif, à ma grande surprise, les quelques autres avis publiés sont plus que mitigés.
Je ne pourrai vous expliquer pourquoi, mais je vais vous dire pourquoi moi, j’ai vraiment aimé ce nouveau Ministry. Comme je l’ai dit, il faut savoir que la bande d’Al Jourgensen n’a jamais fait partie de mes playlists. J’aime Ministry quand j’en entends, j’ai aimé les voir en live, mais (comme Disturbed d’ailleurs), je ne sais pas pourquoi : je n’écoute pas plus que ça ! C’est donc sans jugement aucun (quoi qu’avec un avis de néophyte plutôt positif) que j’ai lancé HOPIUMFORTHEMASSES. Et ce que j’ai entendu m’a beaucoup plu : un album extrêmement varié, ouvert à d’autres sonorités et styles, tout en étant fidèle à l’essence du groupe et hyper cohérent, de A à Z. Rien que pour ça : merci ! Y’en a marre (pas que des Mylène et des Ségolène, GG si t’as la réf) d’entendre encore et toujours des albums sans âme, avec des titres qui se ressemblent tous autant qu’ils sont. Pour la première fois depuis un petit moment, j’ai enfin (re)trouvé un groupe qui a une vraie proposition, une histoire à raconter, et ce, qu’on aime ou qu’on n’aime pas le style. Comme j’aime bien en plus, pour moi, c’est un pari gagné !
Dès l’introduction, B.D.E., je me suis sentie plongée dans un monde à la croisée d’artistes que j’adore (Rob Zombie, Marilyn Manson à l’époque de Dope Hat entre autres) et de jeux vidéo dont les bandes son me font kiffer. Je pense surtout à Command and Conquer avec ses voix off omniprésentes, parce que oui, HOPIUMFORTHEMASSES a un jeu de voix et d’effets assez important, ce qui rend sûrement en partie l’album assez cohérent au fil des chansons.
D’autres titres, comme Just Stop Oil, proposent des styles plus thrash, avec des riffs plus lourds à la Through the Never de Metallica. Vous pourrez aussi vous laisser surprendre par New Religion, qui commence avec une voix profonde, et qui plonge dans une ambiance digne de KoRn, propulsée par la voix envoûtante d’Al à l’instar de ce que pourrait proposer Jonathan Davis. Et alors qu’on est bien dans notre mood, la chanson vire ensuite au thrash avec des riffs plus speed à la Slayer. Bref, HOPIUMFORTHEMASSES est un heureux mélange de styles qui ne remet pas en cause l’identité de Ministry et qui vous amènera peut-être plus de surprise et d’aventure que votre vie de couple. Qu’il s’agisse d’It’s Not Pretty et de son intro planante, du surprenant Cult of Suffering qui m’a donné l’impression de jouer à Jet Set Radio, ou de la manière dont se clôt l’album, sur Ricky’s Hand, à la manière d’un générique de fin de jeu vidéo, tout est parfaitement équilibré, surprenant, cohérent, mais néanmoins varié. Je ne me lance pas ici dans une analyse sémantique des paroles (qui font notamment écho au contexte sociopolitique américain de ces dernières années) mais, qu’on aime ou pas, Ministry a le mérite de proposer un album au message fort et de se renouveler sans se compromettre ! Moralité : foncez vous faire votre propre avis sur HOPIUMFORTHEMASSES.