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Les amateurs du thrash américain des années 80-90 se souviennent encore des deux albums d’Atrophy, formation américaine underground de thrash metal. Le groupe, originaire de Tucson en Arizona, a ouvert les concerts des tournées des Slayer, Testament, Exodus et Sacred Reich entre autres au début des années 90. Le groupe semblait être promis au plus bel avenir quand un de ses membres fondateurs a décidé de se consacrer à ses études de médecine. La formation s’est disloquée avant de s’essayer à plusieurs réunions sporadiques. Elle se présente aujourd’hui avec le seul Brian Zimmerman issu du line-up originel. Le chanteur est le seul rescapé de l’aventure et il s’est entouré de musiciens talentueux pour redonner vie à ce groupe mythique.
Malgré ce changement conséquent, la magie opère toujours. Dès les premières notes de Punishment for All, Brian laisse facilement s’exprimer son mépris concernant le funeste assaut du Capitole donné par les partisans de Donald Trump. Les riffs sont lacérés et la section rythmique déboule comme un rouleau compresseur. La paire de guitaristes Montalvo-Coglan démontre qu’elle en a dans le caleçon avec un solo mélodique du meilleur acabit. Brian Zimmerman entame High Anxiety comme il a fini le premier titre, sur un growl qui démontre toute sa puissance vocale. La cadence est effrénée et ne ralentit pas. La section rythmique est de plus en plus violente et les coups de fûts de Sage Johnson sont aussi puissants et précis que les coups de marteau de Thor. L’excellent batteur semble avoir déjà déserté les lieux si on en croit la page facebook du groupe. La production d’Asylum est soignée et les riffs s’enchaînent avec la même intensité jusqu’au milieu de Seeds of Sorrow qui est un rappel aux origines du groupe ou de Bleeding Out dont l’influence d’un Testament est parfaitement audible. Ces passages plus mélodiques, qu’on relève au cours de Distortion aussi, sont une véritable marque de fabrique d’Atrophy, au cours desquels le groupe laisse apprécier sa dextérité musicale avec un certain brio.
L’influence des locomotives du thrash sont très perceptibles : Five Minutes ’til Suicide ramène indubitablement vers le One de Metallica même si son interprétation s’en éloigne au fur et à mesure que l’écoute avance. On s’attardera aussi sur l’excellent American Dream qui rassemble tous les ingrédients d’un thrash d’excellente facture. Atrophy est de retour. Et ça fait du bien !