Hubert, tu as fondé il y a presque dix ans la chaîne Metalliquoi. Pour les lecteurs qui ne la connaissent peut-être pas (car même si on est francophones, Metal Alliance c’est Suisse), peux-tu s’il te plaît nous présenter qui tu es ainsi que ta chaîne YouTube Metalliquoi ?

Eh bien, je m’appelle Hubert, je suis le créateur de la chaîne YouTube Metalliquoi, qui existe depuis bientôt dix ans, ça fera dix ans en janvier, là. On va dire que c’est une chaîne de vulgarisation sur le metal. Je n’aime pas trop le mot, alors on va dire découverte, plutôt. Voilà, c’est une chaîne de découverte du metal ! Donc le but, c’est de parler de la musique metal et de tout ce qui tourne autour, par exemple l’univers, les visuels, les festivals, etc., tout ce qui gravite un peu autour de la culture metal. Donc à la base, ça s’adresse aux gens qui ne connaissent pas le metal. Bien sûr il y a plein de metalleux qui suivent ma chaîne. Comme je ne traite pas que les groupes basiques et connus du grand public, ça permet aussi de découvrir des choses, même si on est déjà un metalleux.

Tu prêches une convaincue. Tu as quelques épisodes à recommander peut-être, pour des metalleux qui ne te connaitraient pas ?

Oui, celui sur le metal et la musique classique, je l’aime bien. C’est un ancien épisode, mais il est cool. Les dernières vidéos que j’ai sorties, elles sont bien aussi. Là, il y a celui sur les symboles dans le metal, il est pas mal. Celui sur le metal et les jeux vidéo aussi, c’est rigolo, il y a des trucs à apprendre. Après, il y a des épisodes qui sont centrés sur des groupes. Là, je viens d’en sortir un sur un groupe de folk-metal suisse, d’ailleurs, Eluveitie, qui peut peut-être intéresser vos lecteurs suisses ! Je l’ai fait en collaboration avec deux autres youtubers, Histoire Appliquée et Metalleux Curieux, donc on a vraiment un triptyque de trois vidéos qu’on regarde dans l’ordre. Donc c’est d’abord la mienne, après celle de Metalleux Curieux et après celle de Histoire Appliquée. Elles se complètent : moi je fais un peu l’histoire du groupe et sa musique. Metalleux Curieux, il fait ce qu’il sait faire de mieux, c’est-à-dire l’histoire, la vraie histoire avec un grand H. Et Thibault, il parle plutôt des clips et de l’équipement un peu gaulois qu’on peut voir là-dedans, des représentations qu’on se fait parce qu’Eluveitie, ça parle beaucoup de Gaulois.

C’est quand même trop cool ! Tu parlais de musique et de jeux vidéo justement. Est-ce que t’as des OST à recommander un peu sympas ?

Moi j’aime énormément celle du jeu Unreal Tournament. Les musiques de Guitar Hero, c’est plus de l’ordre de la playlist après… Et puis, il y a celles de Doom, le dernier Doom qui est sorti, qui sont excellentes. J’ai beaucoup aimé les musiques de Outer Wilds auquel j’ai joué il n’y a pas longtemps. Mais c’est vraiment pas du tout metal, pour le coup !

Pour resituer nos lecteurs, tu avais sorti un ouvrage il y a quelques années, Metal Never Dies. Comment était né le projet ?

Alors, à la base, c’est pas du tout mon idée. Au début, c’est les collègues de la chaîne Metal Orphans qui sont venus me voir parce qu’on était potes. En fait, on s’est rencontrés à un concert sur Paris et on est devenus potes comme ça. Donc on s’est revus plein de fois et ils sont venus me voir à un autre concert où j’étais monté sur Paris pour me dire « On aimerait bien écrire un bouquin, et on voudrait que tu fasses la préface ». Je leur avais tout de suite répondu « écoutez, je ne suis pas vraiment auteur, mais pourquoi pas… une préface, c’est pas très long. » Et finalement ils en ont parlé à des gens avec qui ils travaillent et le projet a un peu évolué parce que Metal Orphans, malheureusement, c’est une chaîne qui est pas très très connue et donc c’était très risqué de sortir un bouquin comme ça juste en leur nom. Donc ils ont parlé avec le gars et finalement ça s’est fait un peu à l’inverse, c’est-à-dire qu’on m’a proposé de faire moi un bouquin que je pouvais écrire en partenariat avec eux. Et c’est eux qui ont fait la préface dans le bouquin. Mais ils ont beaucoup participé à l’écriture du livre, au choix des groupes dont on a parlé dedans etc. Donc au final, c’était pas mon idée…

Et du coup, comment a évolué le projet ?

Le livre, une fois qu’il est sorti, a donné lieu à des concerts : un à Paris et un à Lyon, pour mettre en avant le livre. J’ai créé un groupe pour l’occasion que j’ai appelé comme le livre Metal Never Dies. Et c’est aujourd’hui encore un groupe avec lequel je tourne de temps en temps. Donc à la base, on faisait des reprises de groupes dont je parlais dans le livre pour fêter la sortie du bouquin et maintenant ça a un peu évolué. On a fait des concerts à l’automne dernier, pour Halloween, etc. Et du coup, on a fait un thème « horreur », comme ce dont j’ai parlé d’ailleurs dans une vidéo de Metalliquoi. Et puis voilà, ça varie un petit peu, on rajoute des morceaux, etc. donc maintenant c’est plus forcément des morceaux qui sont dans le livre. Par contre, ça reste quand même très majoritairement ciblé sur la période dont on parle dans le bouquin, c’est-à-dire le metal des vingt dernières années. Il n’y a pas de Metallica, pas d’Iron Maiden, de Judas Priest, etc. C’est vraiment que des groupes un peu plus récents, entre guillemets, parce qu’il y en a quand même qui sont là depuis presque une vingtaine d’années au final. Mais voilà, on voulait ça avec le livre et du coup, avec ce groupe, c’est plus pour mettre le metal « moderne » en avant parce qu’il y en a un peu marre de toujours entendre que du Metallica et autres. Et ça vient de la part d’un mec qui a un tribute Megadeth aussi donc voilà (rires).

Et du coup, comment ça s’est transformé en projet de tournée ?

Alors le projet de la tournée, c’est un truc que j’ai imaginé l’année dernière parce que je voyais les dix ans de la chaîne qui approchent bientôt, en janvier 2024, et je me suis demandé comment je pourrais faire pour célébrer un peu les dix ans. Donc j’avais pensé à une vidéo un peu spéciale comme le Joueur du Grenier. J’ai commencé à y penser et je me suis dit qu’une tournée en fait, ça pourrait être super d’organiser ça parce que c’est vrai que les concerts, bah j’en ai fait à Paris et à Lyon souvent. Ça m’est arrivé d’aller un peu plus loin parce qu’on a joué au Hellfest en 2022, mais mis à part des festivals, c’est vrai qu’on n’a jamais été dans d’autres villes que majoritairement Paris et Lyon. Donc je me suis dit que ça pourrait être intéressant d’essayer de couvrir un maximum de surface. Et du coup, j’ai eu l’idée de faire ça par un financement participatif parce que ça permettait, comme avec le bouquin pour lequel ça avait très bien marché, d’éviter d’avancer les prêts parce que, en fait, c’est hyper cher… Donc l’idée du financement participatif, c’est de vendre les places avant en gros, la prévente des places sert à financer la tournée en entier, de la location des salles, aux cachets des musiciens, des techniciens, des groupes de premières parties, etc. Il y a du matériel, de la route aussi, l’essence, les hôtels, la nourriture aussi sur place, parce que je prends en charge pour tout le monde. Enfin, il y a plein de trucs à financer, donc on s’est dit qu’avec un crowdfunding ce serait bien parce que ça permet de pas trop prendre de risques entre guillemets, même si bon, j’ai déjà mis des sous de ma poche dedans parce que j’ai pas le choix, y’a des salles qui prennent des avances. Donc il y a un crowdfunding actuellement, qui se termine le 5 novembre et c’est l’endroit où il faut aller pour prendre les places du concert. Il n’y aura pas de billetterie après.

Justement, parlons-en. Je suis allée voir sur le lien : il y a des gens qui comprennent pas pourquoi une telle somme. Ça vaut peut-être le coup de clarifier des choses ?

En France, c’est compliqué en plus parce que souvent on a l’habitude d’avoir des aides, tout ça grâce notamment à l’intermittence. Le cinéma, on le paye, on se plaint déjà que le cinéma est à 15€ aujourd’hui. Mais on paierait 30€ si y’avait pas de l’intermittence pour juste une place de cinéma quoi… donc une place de concert c’est un peu pareil. Après, ça peut paraître bizarre quand t’as l’habitude de voir des groupes qui font une tournée où les places sont pas forcément aussi chères. Mais ces groupes-là, souvent ils ont des labels, ils ont des tourneurs qui bossent avec eux et les frais, ils sont avancés. Moi je peux pas tout sortir de ma poche. En fait, là, il faudrait que je fasse un crédit de 50000€ pour faire la tournée pour, en plus, tout ce qui est lié aux cachets et compagnie… on est en France donc il y a beaucoup de charges patronales. Donc déjà on peut diviser par deux le prix des cachets juste par rapport aux charges patronales et salariales. Ajoute à cela le prix des locations des salles, car on fait pas des concerts dans des bars, c’est vraiment des salles de concert qui ont des tarifs, des techniciens, des agents de sécurité, voilà. Puis pareil avec la route. On n’est pas étranger à l’inflation qu’il y a pu avoir en ce moment donc tout ce qui est prix d’essence puis des hôtels, tout a augmenté…

C’est bien de le dire et de le redire car certains avancent des chiffres que je trouve, à titre personnel, peu réalistes.

Je vais voir si je prépare une réponse à un moment, peut-être en live, parce que c’est vrai que ça paraît être une grosse somme et surtout en plus dans le graphique on m’a dit « ouais 37% de la somme pour les cachets, ça va, vous faites pas chier », mais alors dans les cachets, il y a 36 personnes qui vont être payées avec cette somme-là en fait…

36 personnes à rémunérer, c’est énorme.

Bah alors pour le coup, on est quatre musiciens, un ingé son et deux personnes qui vont nous accompagner pour faire la billetterie et l’accueil, gérer les commandes de tee-shirts et les donner aux gens. Et puis il y a 28 personnes dans les groupes de première partie, ils sont quatre par groupe. Il me semble que le hasard a voulu qu’ils se retrouvent à être des groupes de quatre à chaque date. Ça fait 28 personnes déjà et les premières parties sont payées et ça j’aimerais vraiment savoir si c’est le cas dans les autres tournées parce qu’en général c’est plutôt l’inverse, c’est plutôt la première partie qui paye pour jouer… Je trouve que c’est quand même un peu décent de payer les gens et même si ça doit me faire passer pour un iconoclaste (parce que je vais pas aller payer pour jouer ou jouer gratuitement parce que c’est la passion du metal)… tant pis. Moi en tant que musicien professionnel à côté en plus, le metal, je fais ça pour le plaisir, mais c’est aussi bien de me dire que tout le travail et ce que j’ai investi dedans en plus depuis six mois sont un peu remboursés. Pareil pour les musiciens que j’ai embauchés, qui sont aussi professionnels. Je vais pas leur demander de jouer gratuitement…

C’est comme l’autre jour, j’ai vu un post sur l’Omega Fest où ils ont diffusé sur un des groupes sur lesquels je suis sur Facebook, qu’ils cherchaient des bénévoles. Ça a pas manqué : y’a des gens qui leur sont tombés dessus en mode « ça se fait pas chier à prendre de la main-d’œuvre gratuite », etc. Mais ça m’énerve tellement. Je leur ai dit « mais comme si les mecs ils étaient rentables sur leur festoche quoi ». Comme si les mecs étaient rentables et qu’ils exploitaient des pauvres gens pour s’en mettre plein les poches…

Oui et les gens doivent se mettent en tête que si on fait un financement participatif, c’est pas une histoire de rentabilité. L’objectif accompli, je suis même pas sûr qu’il va rester des sous parce que je sais pas encore combien la SACEM va me prendre… ça c’est pareil hein, les mecs qui jouent dans des bars et qui disent qu’ils jouent pour 100 balles dans un bar… Ouais mais tu déclares ton truc à la SACEM ? Parce que voilà moi, la SACEM, j’ai regardé les prix c’était et en tout cas les prix de base que j’ai eus, je sais pas ce que ça va être une fois que j’aurai déclaré les autres, mais voilà ça va engendrer plein de frais. Et puis il faut le dire, j’ai envie aussi que la tournée soit classe donc tu vois, y’aura des petits bracelets à l’entrée, etc., il y aura des goodies alors je fais des devis pour avoir les tee-shirts parce qu’ils sont en contrepartie, etc. Mais c’est pareil ça, ça a un coût. Alors oui, ce sera un peu adaptatif, à combien la tournée fait d’entrées. Mais même si c’est adaptatif, ça reste quand même des frais à payer quoi. Et je me voyais mal ne rien proposer d’autre quoi. Les gens, ils veulent des t-shirts, moi le premier d’ailleurs, des goodies, etc., ça me fait plaisir de le faire et en plus… j’ai fait en sorte de faire des remises en main propre sur place pour pas avoir à les envoyer par la Poste. Parce que sur la tournée du bouquin, les frais postaux c’était je crois le premier poste de dépense ou le deuxième. Donc voilà pareil j’ai essayé vraiment de réduire au maximum les coûts, mais y’a un moment où on peut pas descendre plus bas et j’ai pas envie de demander à des gens de travailler gratuitement quoi…

Je reviens sur deux choses importantes. Déjà, tu as dit que c’est le seul moyen d’acheter un billet ?

Oui. Ça c’est important parce que pareil : les billetteries ils prennent des marges dessus. Et aussi parce que c’est une histoire de gestion. Parce que comme je suis vraiment tout seul dessus, que personne ne m’aide, j’y suis depuis le mois de mars, je suis tout seul à appeler des salles pour avoir des devis, des machins, des trucs comme ça. Une fois la campagne terminée, si on va au bout, il va falloir que je fasse les commandes de tee-shirts avec toutes les bonnes tailles aussi, que j’envoie toutes les fiches techniques, etc. enfin bref, j’ai encore une montagne de boulot qui m’attend ! Si l’objectif est atteint, organiser des billetteries, me pointer avec des douchettes pour les billets à l’entrée etc., ça c’était un peu compliqué. Je préfère faire de la vente de billets sur le crowdfunding comme ça aussi ça me permet de bien faire comprendre aux gens que comme c’est le seul moyen d’acheter une place, il ne faut pas attendre la dernière minute pour prendre des places parce que ça évite aussi de se déplacer pour jouer (ou d’en avoir le flip tout du moins), de se déplacer en se disant qu’il n’y aura personne, etc. Et aussi, comme les frais sont engagés avec les salles qui sont payées, c’est bien de savoir avant la tournée qu’elle va pouvoir se faire. Parce que si je me dis « bah tiens, je mets un objectif à 30000 et puis je mettrai une billetterie en plus après pour les gens etc. », si je rentre pas dans les frais, bah moi j’y suis de ma poche quoi. Et j’aime beaucoup ce que je fais avec Metalliquoi, mais sans pour autant que j’ai professionnalisé la chaîne pour que ça me rapporte de l’argent, j’aimerais juste au moins que ça évite de m’en coûter trop. Ça m’en coûte de toute manière. Mais si je peux éviter d’hypothéquer ma maison alors que je possède pas de maison, je suis locataire (rires)… c’est cool. Si je peux éviter d’hypothéquer sur ma vie pour faire la tournée, c’est mieux…

Oui c’est sûr… après les gens ne comprennent peut-être pas ça aussi au nom de certains codes qui peuvent exister… mais personne a envie de ça : bosser gratuitement, prendre des risques… Tu as des salles sympas. Ça reste cohérent. J’avais cru voir passer la Laiterie, à Strasbourg, mais ça me semblait énorme.

J’ai demandé à la Laiterie, mais ils n’ont pas voulu de moi. Ils prennent pas les groupes de reprise. Je pense que les plus grosses salles dans lesquelles on est, c’est celle de Bordeaux par exemple, la Rock School Barbey, qui est une grosse salle. Pour les salles, j’ai pris un peu ce qui était dispo et celles qui voulaient bien de moi parce que par exemple, j’avais demandé à Nantes au Ferrailleur et c’est pareil, ils disent « on fait pas les groupes de reprise », d’accord OK… Je sais pas si je peux donner les noms (rires). Faites-moi un procès… Voilà donc les salles c’était un peu selon la jauge aussi que je voulais parce que j’étais parti sur ce qu’on a rempli avec Metal Never Dies et ça fait 300 places. Je me dis que c’est une bonne chose, ça ne fait pas trop parce que je voulais pas être trop gourmand non plus. Et parce que ça m’aurait sûrement coûté encore plus cher… J’avais des salles qui étaient plus chères, avec plus de place et tout, mais on est partis sur une jauge cohérente entre la plus petite salle à Marseille, à 200 places, et la plus grande salle, c’est Toulouse et Rennes où il y a 400 places à peu près. Donc je ne voulais pas être trop ambitieux non plus là-dessus. Et puis le Rock n’Eat, ça me faisait plaisir d’y jouer aussi parce qu’on a l’habitude de jouer là-bas, ils sont super arrangeants, ils sont super gentils, c’est une équipe top et la jauge de la salle me convient très bien. Et les autres, ben… on a fait le Backstage qui est intéressant d’ailleurs. Parce que le Backstage, c’est la première salle où on a joué, c’est le tout premier concert de Metal Never Dies. C’était dans cette salle-là donc je suis assez content d’y retourner. Pour les autres, comme je ne connaissais pas forcément les villes, ni les salles, j’ai pris un peu ce que j’ai trouvé et ceux avec qui j’ai réussi à m’entendre.

Donc là, on reste sur du cover band ? Il y aura peut-être un moment donné l’idée d’amener des chansons originales ?

Non, parce qu’il y a déjà pas mal de taf. En fait moi je suis pas très compo en général. Donc il faudrait que je rejoigne un groupe qui a des compos et comme ça, ça sera les leurs. Mais moi me mettre à composer là alors que ça fait plus de dix ans que je fais de la reprise, c’est pas quelque chose dans lequel je me retrouve. C’est peut-être un bien grand mot, mais en tout cas que je me sens pas d’avoir le potentiel de le faire. J’imagine que si je m’y mettais, ça viendrait au bout d’un moment. On progresse en le faisant, mais comme c’est pas trop quelque chose qui m’attire, je me suis pas lancé dedans et aujourd’hui, je ne pourrais pas comme ça, en un clin d’œil… Ce serait vachement plus absurde de se dire « bah tiens je vais faire des compos d’un coup » et que ce soit pas de la bonne came parce que bah ça fait quinze ans que j’ai pas composé et que même à l’époque, j’étais pas forcément content de ce que je faisais. Donc voilà, je préfère proposer des morceaux qui ont fait leurs preuves et que les gens sachent à quoi s’attendre. Bien sûr, les gens sont contents de les entendre. En plus, de toute façon, vu les reprises que j’ai choisies dans le set, c’est sûr et certain qu’il y a des gens qui vont découvrir les morceaux sur le concert. Peut-être, si je diffuse la setlist avant, ils pourront essayer de les écouter. Mais c’est vrai que comme je ne reprends pas des groupes méga connus (bon, il y a aussi forcément des trucs connus comme du Lordi, du Ghost, Parkway Drive), les gens découvrent. Par exemple, il y a Insomnium, un groupe finlandais. Les gens vont peut-être découvrir…

Du coup, ça reste assez varié en termes de style !

C’est très, très varié en termes de style. Je ne l’ai pas encore dit, mais c’est dans la prochaine vidéo, on va pas aller faire du geste technique. Mais voilà : il y a du power, du folk, du metalcore, du hard, du thrash, du prog. Enfin voilà, j’essaye de faire un panel de styles aussi assez variés pour pas toujours faire la même chose quoi !

Est-ce que tu as une recommandation musicale du moment à nous suggérer ?

En ce moment, je suis vraiment accro à Whispered. Le morceau Upon my Honor de Whispered, il dure dix minutes pile et c’est dix minutes de chef-d’œuvre absolu. Voilà, mais globalement l’œuvre de Whispered en général, c’est un groupe de death mélodique symphonique finlandais avec des petites influences japonaises traditionnelles. On peut résumer ça en samouraï metal, même si c’est pas vraiment un style qui existe. C’est assez compréhensible si on dit samouraï metal, tu sais que tu vas t’attendre à des trucs un peu japonais, donc des fois, il y a des sonorités d’OST d’animés, de génériques d’animés, le tout sur fond de metal symphonique, donc avec des gros orchestres !

Tu vois, je savais même pas que ça existait. J’ai interviewé juste avant toi le chanteur de Dragonforce qui a sorti un album, Marc Hudson, qui s’appelle Starbound Stories et qui est très animés et OST de jeux vidéo et il est vraiment cool !

Ah ouais trop bien, je ne savais même pas. En tout cas, en ce moment, écoutez l’œuvre de Whispered en général et en particulier Upon My Honor, qui pour moi est un chef-d’œuvre absolu.

Et un truc plus indicible ? Qu’est-ce que t’écoutes et que t’aimerais pas qu’on sache ?

En vrai, il y a un morceau que je trouve absolument dingue qui a été fait par Starrysky. Il me semble que ça fait partie d’un collectif qui s’appelle je ne sais plus comment et ils ont fait un morceau qui s’appelle Twitch plays Pokemon et en gros c’est un morceau qui est en hommage à un truc qui s’appelle Twitch plays Pokemon si j’ai bien compris hein, parce que vraiment j’ai capté le truc de très loin où c’est, en gros, sur Twitch, le tchat qui joue à Pokemon, une fois de plus si j’ai bien compris. Et le groupe a fait un morceau en hommage à ça et il est abusé ce morceau !

Ouais, mais ça, ça va, c’est pas trop honteux ça…

Oui mais c’est pas vraiment du metal… tu sais, c’est des trucs japonais un peu intenses avec un tempo assez délirant. Ça reste geek…. Il est complètement barré ce morceau et je le trouve très drôle, très bien foutu, y’a un passage metal à un moment, un espèce de gros breakdown. Y’a aussi des espèces de voix, on dirait limite un cœur d’église ou truc comme ça qui part dans tous les sens. C’est un peu épileptique mais moi je le trouve fou !

Et est-ce qu’il y a un groupe de metal que t’aimes vraiment pas ?

Tu vas m’obliger à prononcer leur nom ? Vraiment ? Bon, ça commence par Baby et ça finit par Metal, voilà.

Ah merci ! Moi non plus, j’aime pas Baby Metal. J’étais très contente que ce soit déprogrammé du Hellfest. Je ne supporte pas… c’est insupportable.

Un problème avec ce groupe, c’est le style… j’y arrive pas. Et puis j’ai l’impression en plus que la démarche est un peu dégueulasse derrière. Et tu vois… les gens qui s’insurgent en disant que je suis un vendu en faisant un crowdfunding avec un objectif de 50000 balles sur une tournée… je pense qu’ils devraient plutôt regarder dans la direction de ce groupe-là parce que ça a pas l’air d’être tout à fait net, la façon dont ça s’est fait.

Ah ben, ils ont un management à la idole ! Moi j’aime pas non plus mais visiblement Jonathan Davis, lui ça l’a convaincu (rires). De la jeune japonaise, en même temps…

(Rires) Aux lecteurs : ce sont ses mots, pas les miens.

Non mais je rigole car en plus, Jonathan Davis, il a l’air tellement génial et tellement gentil et tellement clean… Bon, tu as un dernier mot pour nos lecteurs ?

Si jamais vous avez le cœur à soutenir la tournée Metalliquoi, sachez que ça me ferait vraiment très plaisir parce que j’ai mis beaucoup de travail, beaucoup d’années de travail dans cette chaîne et ses projets. Ça me ferait vraiment très plaisir qu’on puisse mener le projet à bien et si même vous avez pas forcément les moyens de participer financièrement, juste partagez-la autour de vous pour faire en sorte que l’objectif aboutisse et voilà. Merci. Merci à tous ceux qui ont déjà participé. Merci à tous ceux qui suivent mes vidéos depuis presque dix ans ou même si vous êtes arrivé il y a six mois : merci. Merci de votre soutien. Je vous aime tous et répandez de l’amour autour de vous plutôt que de la haine, ça nous ferait pas de mal !