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Leo Leoni est un guitariste prolifique. S’il est l’instigateur de nombreuses compositions de Gotthard, il est aussi le fondateur de CoreLeoni, un groupe qu’il dirige et qui s’était contenté, jusqu’alors, de réenregistrements de standards et d’inédits de Gotthard. Cette fois, c’est un peu moins le cas puisque seulement quatre titres de Gotthard (Say Goodbye, Good Time Lover, Fist in Your Face, I’m on My Way) figurent sur ce troisième opus. Et encore, ils s’y retrouvent sur le bonus disc en complément des onze nouvelles compositions du groupe. En réalité, et pour être précis, il n’y a que dix nouvelles compositions puisque l’une d’entre elles est la cover de Jumpin’ Jack Flash des Rolling Stones. Preuve est ainsi faite que Leo Leoni est bien décidé à donner une véritable âme à son projet musical personnel. Celui-ci n’a pourtant pas été épargné par la malchance puisque Ronnie Romero (Lords of Black, Rainbow, Vandenberg) a quitté le navire après les deux premières livrées pour s’en aller sur la tournée de MSG notamment. Dans ce contexte, il n’était pas simple de lui trouver un successeur. Et pourtant, Leo Leoni n’a pas failli dans sa tâche en confiant le micro à Eugent Bushpepa. « Eugent who?!? » diront les plus incrédules. Et ils n’auront pas tort car les seuls faits d’armes du gaillard sont plongés dans les méandres du rock avec une brève apparition au Concours de l’Eurovision en 2018 pour le compte de l’Albanie, son pays. Mais c’est précisément à cette occasion que le vocaliste a tapé dans l’œil de Leo Leoni, qui avait inscrit son nom dans son petit calepin. Et franchement, le gratteux ne s’y est pas trompé, tant la voix d’Eugent Bushpepa n’est pas sans rappeler celle du regretté Steve Lee (Gotthad). La ressemblance est parfois troublante sur le single Sometimes. Mais il serait injurieux de penser qu’il s’agit d’un copycat, car le bougre parvient aussi à placer sa propre signature vocale, notamment sur l’excellent Like or Not aux sonorités qui rappellent les riffs d’Angus (AC/DC).
Mais le son brut de cet album s’avère aussi très moderne sur le bouillant Wake up Call, sur lequel l’excellent Mike Motta maltraite ses fûts tel un forcené qui s’acharnerait sur sa proie…
L’ensemble est très cohérent et pourrait même heurter les fans de Gotthard, tant ils pourraient trouver certaines similitudes entre cette cuvée et les meilleurs albums de l’institution helvétique. Ce III est d’ailleurs d’un bien meilleur calibre que la dernière livrée de Gotthard…
Il est à noter que le groupe est distribué par le nouveau label Atomic Fire Records, fondé par Markus Staiger, le père de Nuclear Blast, épaulé par Markus Wosgien et Florian Milz, tous deux issus aussi de la même maison. Ceci explique sans doute cela…