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Le temps passe, mais certaines choses demeurent, comme le savoir-faire et la hargne d’un Mystic Circle, qui, il n’y a pas si longtemps encore, ne songeait même pas à se reformer. Beelzebub (chant, guitare, basse, claviers), seul membre originel toujours en poste en 2007, décide de dissoudre son groupe, mais le line-up historique, qui voyait le leader secondé par A. Blackwar (chant, guitare, batterie, claviers), s’était déjà désagrégé en 1999, peu de temps après la sortie du référentiel Infernal Satanic Verses.
Alors, quid de ce retour ? Les fans du binôme allemand, et, plus généralement, les amateurs de Black mélodique, ne seront pas désorientés par cette cuvée 2022 dont le bouquet rappelle celui des meilleurs crus du genre. Pour un retour après quinze années d’absence, les deux options les plus évidentes qui s’offrent à un groupe sont la continuité, ou, plus casse-gueule, la profonde remise en question. Mystic Circle a opté pour la première, tout en évitant l’écueil du passéisme. La production est absolument up to date, claire et puissante, ce qui, d’emblée, procure un plaisir d’écoute apte à accrocher l’auditeur, connaisseur ou néophyte. Les voix sont agressives et les guitares abrasives et ceux que le terme « black metal mélodique » rebuterait en raison de ce qu’il peut sous-entendre, seront ravis d’apprendre qu’il n’est ici point question de grandes mélopées symphonico-grandiloquentes, ni d’orchestrations, mais simplement de trames mélodiques qui enveloppent l’ensemble de l’œuvre pour en contrebalancer légèrement la rugosité globale, sans l’anéantir.
Bon nombre de titres sont plutôt speed et Belial Is My Name constitue d’ailleurs une entrée en matière assez furibarde, et représentative de ce qui va suivre. Des cassures de rythme, de-ci de-là, débouchent sur des passages plus lents, de même que quelques parties narratives viennent aussi briser la cadence uniforme pour insuffler un petit côté malsain. Car oui, l’ensemble de l’album se révèle assez linéaire, et la succession de parties speedées et de passages heavy constitue finalement un cas d’école.
Un album de fort bonne qualité, qui témoigne du savoir-faire intact de ses concepteurs, mais peut-être trop prévisible pour les plus exigeants d’entre vous.