The Flight of Sleipnir
Eventide
Genre Blackened Folk Doom
Pays États-Unis
Label Eisenwald
Date de sortie 28/05/2021

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Il aura fallu quatre ans pour Flight of Sleipnir pour offrir du nouveau matériel depuis la sortie de Skadi, qui eut une bonne réception du public. Avec Eventide, ils explorent de nouvelles avenues sans dénigrer leur personnalité propre. À première vue, nous avons droit à une pochette épurée, très belle en soi, qui évoque la nuit, les étoiles. C’est le travail de David Csisely, le batteur de la formation. Une bonne représentation de l’œuvre en soi : épurée, plus aérée et poétique dans son approche.

Certaines pièces sont oniriques, on y parle de multiples réalités confondues (éveil versus sommeil, réalité versus rêves). Le première pièce est Thaw, (Dégel) un bel exemple de l’album.

Dans la pièce January il y a une certaine beauté et délicatesse, des guitares affirmées, un Black Metal sans merci oscillant vers un Doom des années quatre-vingt-dix à la Paradise Lost, Katatonia. Une piste où l’agressivité fait plus référence à la sensibilité qu’à une violence sans fondement.

Avec Thaw, on débute avec une approche plus lente plus prononcée. La composition effleure le Doom avec un intermède planant. On se laisse aller dans la mélancolie et on évoque des mélodies pures et fragiles pour ensuite replonger de plus belle dans un univers Post-Black.

La prochaine piste Bathe the Stone in Blood possède l’intro la plus surprenante : on y utilise de la steel guitar pour former une atmosphère lancinante et country. Vous m’avez bien lu. Mais ce n’est pas outre mesure, c’est bien utilisé et intéressant. Si vous aimez ce style, un groupe Texan, Lift to Experience, en fait un usage particulier tout en jouant dans l’arène de la musique puissante.

Harvest ralentit les ardeurs. Avec une approche acoustique et des vocaux vaporeux et éthérés, le tout sonne comme balade Folk et mélancolique. Personnellement, j’adore cet aspect : une composition plus simple mais vraiment efficace. On pense à Opeth car ça émane beaucoup du progressif. Encore on utilise la steel guitar, les rythmiques sont soignées et élaborées. Après les quatre premières minutes (la pièce en dure huit), on élève le niveau d’énergie d’un ton en transposant le tout de l’acoustique à l’électrique. Les vocaux deviennent cris et on plonge dans des avenues Agalloch-esques. C’est une excellente pièce !

Pour le tout dernier titre, on nous sert une piste polyvalente : beaucoup d’énergie, une approche progressive avec des moments qui rappellent Enslaved. On a aussi droit à des passages très mélodiques qui me font penser à Daylight Dies. On varie les tempos et les atmosphères. Cette pièce sonne comme du bon vieux Paradise Lost vers sa finalité, ce qui est bien. Du bon Doom-Death mélodique tout en demeurant soi-même.

Eventide est un très bon album qui leur permettra recruter de nouveaux fans s’ils se permettent de laisser cette oeuvre franchir leur intellect !