
Finlande – Symphonic
C’est une Tarja aussi rayonnante que le soleil d’Espagne, d’où elle nous appelle, qui nous présente « In the Raw », qui vient de sortir dans les bacs. Enthousiaste et intarissable, elle répond aux questions sans même qu’il faille les poser. Laissons donc parler l’artiste.
Tu me sembles de bonne humeur, ce matin…
Oui, voici une belle journée ensoleillée qui débute ici, à la maison. Je suis dans le sud de l’Espagne, pour le moment.
Un premier extrait de ton album « In the Raw » était disponible à l’écoute avant sa sortie. Il s’agit de « Dead Promises ». Pourquoi avoir choisi ce titre en particulier ?
Il s’agit d’un des premiers morceaux écrits pour l’album. Je l’ai composé avec mon guitariste Alex qui travaille avec moi depuis plus de dix ans maintenant. Le processus d’écriture s’est trouvé fort simplifié, comme pour le reste de l’album, d’ailleurs. J’ai écrit pas mal de chansons au piano et de ce fait, le tout est devenu plus progressif, j’ai ressenti une grande liberté d’expression, et toute la phase d’écriture a constitué une très belle période pour moi, à tous les niveaux. Je me suis affranchie de mes doutes vis-à-vis de moi-même et tout cela a été très positif, dans tous les sens du terme. Concernant « Dead Promises », ce titre renferme une énergie positive et l’intro à la lead guitare est aussi une belle intro pour un album. C’est pourquoi je l’ai placé en ouverture et choisi comme single. C’est assez heavy et « in your face », parfait pour commencer de façon abrupte et directe. Je vois l’ensemble des nouvelles compositions comme un voyage intérieur. C’est la première fois que mes chansons son si introspectives. Auparavant, je n’avais peut-être pas le courage ou je n’étais pas prête à écrire en ce sens. Et « Dead Promises » est un parfait début qui conduit l’auditeur à l’entrée du chemin que j’ai voulu tracer.
« In the Raw » me paraît de prime abord un rien plus hard que tes travaux précédents. Cette impression à chaud te semble-t-elle correcte ?
C’est l’impression que tu peux avoir en début d’écoute, mais plusieurs sont nécessaires pour que l’album s’ouvre à toi complètement. Les deux premiers titres sont assez heavy et relativement dépouillés au niveau de la production. Le deuxième, « Goodbye Stranger », avec Cristina Scabbia (Lacuna Coil) ne contient que les instruments de base, guitare, basse, batterie et les voix. Néanmoins, en parcourant l’album, on s’aperçoit que des titres comme « Railroads », « The Golden Chamber » ou « Spirits of the Sea » sont très cinématographiques et orchestraux. Cela n’a d’ailleurs rien à voir avec du heavy-metal. « The Golden Chamber » ne contient d’ailleurs pas du tout de guitare. Juste ma voix et un orchestre. Puis, dans la dernière partie, on trouve à nouveau des morceaux très puissants, bien que toujours orchestraux. L’album parle de moi, en fait. Pourquoi suis-je une artiste ? Je suis une chanteuse classique à la base. C’est ma première passion. J’ai toujours voulu faire bouger les choses en incluant de la musique classique dans le metal. C’est pour cela qu’au milieu de l’album se trouvent ces titres si empreints de classique et si peu de métal. C’est ma façon de briser les barrières.
Parlons à présent des invités que tu as conviés pour l’enregistrement de parties vocales. Comment ton choix s’est-il porté sur ces personnes ?
Au départ, j’ai écrit les chansons pour ma propre voix. Quand nous avons commencé l’enregistrement de « Goodbye Stranger », j’ai réalisé que ce titre conviendrait parfaitement à la voix de Cristina (Scabbia) et qu’elle pourrait bénéficier de l’espace nécessaire pour s’exprimer pleinement. En plus, nous sommes amies depuis longtemps et avons toujours voulu chanter en duo mais l’opportunité ne s’était encore jamais présentée. Je lui ai envoyé la chanson avec ma voix déjà enregistrée, et elle a adoré. Nous célébrons par la même occasion notre amitié. Nous sommes, si j’ose dire, les sœurs du metal. Nos deux voix sont différentes mais se complètent à merveille. Tommy Karevik (Kamelot, Ayreon) et Björn Strid (Soilwork), je ne les connaissais pas personnellement auparavant. Il est compliqué de faire chanter des hommes sur des compositions écrites pour une voix de femme, car la hauteur des voix est très différente et cela peut ne rien donner. Mais je connaissais leurs travaux et savait qu’ils seraient capables du meilleur. Quand j’ai entendu les résultats de leurs prestations et les arrangements qu’ils avaient trouvés, j’en ai pleuré tant j’étais émue ! Tout le monde a réalisé un boulot magnifique.
Qu’en est-il de ta carrière classique, que tu mènes toujours de front en parallèle à ta carrière metal ?
Cette autre carrière se poursuit. Il y a quelques années, j’ai même enregistré un album de musique classique, « Ave Maria – En Plein Air ». Je chante toujours énormément de classique. Vers la fin de l’année, un concert de Noël est prévu et durant les dernières années, j’ai donnée beaucoup de concert avec des orchestres symphoniques. J’ai trouvé le bon équilibre entre ces deux carrières. Mon souhait est de continuer à progresser et à m’améliorer en tant que chanteuse classique. De la sorte, je peux me sentir plus libre et plus forte pour chanter du rock. Il y a beaucoup de demande pour les prestations classiques, en particulier dans les pays de l’Est et bien sûr en Finlande, mais pas seulement. En mai de l’année dernière, j’ai effectué une tournée en Amérique du Sud. J’ai vraiment énormément d’activités en la matière, et cela continue.
Pour promouvoir « In the Raw », as-tu déjà des plans de tournée établis ?
En septembre, une tournée est programmée en Russie, en octobre, c’est l’Amérique du Sud, en novembre et décembre, il y aura une nouvelle tournée classique incluant des concerts de Noël. Elle se déroulera en Finlande mais comportera des passages dans certaines autres région d’Europe et en Russie. C’est à partir de février qu’aura lieu la tournée « In the Raw », en commençant par l’Europe occidentale et j’espère que la Belgique et la France en feront partie. Nous sommes en train de finaliser tout cela et de booker les dates. Cela sera une très longue tournée d’environ deux ans, car il faudra couvrir tous les continents, y repasser plusieurs fois, tout en s’accordant de nombreux breaks, car je ne souhaite pas rester éloignée de chez moi pour de trop longues périodes, car j’ai ma famille.