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Pour débuter 2025, je découvre (en même temps que le groupe !) cet album, composé de huit titres, qui nous plongent dans des thèmes universels et profonds : l’unité, la dualité, la condition humaine et notre lien avec le monde qui nous entoure. Tout un programme que je me réjouis de décortiquer ici !
Le voyage débute avec un pavé : Kinship Elegiac, un titre de quatorze minutes qui pose immédiatement les bases de l’ambition artistique du groupe. Jón Aldará, le chanteur à la voix très bien produite pour le coup, nous emporte avec un timbre doux et mélancolique qui se déploie sur des riffs apaisés qui donnent au début d’album un côté très doom/goth. Mais ne vous y trompez pas : la pièce évolue avec intensité. Au fil des minutes, le chant de Jón varie dans de nombreux timbres, alternant aisément entre growl et envolées clean qui ne sont pas sans rappeler un certain Jari Mäenpää. L’orchestration est un mariage réussi entre doom, death, et heavy. La batterie féroce (mais manquant honnêtement de clarté dans le mix… elle aurait mérité d’être davantage mise en avant) et la précision des guitares (surtout lead, malheureusement la rythmique est très « brouillon » au niveau de la production… peut-être un choix artistique), s’entrechoquent pour créer une expérience qui fera headbanger viscéralement l’auditeur !
Le morceau suivant, Mistland, continue sur cette lancée, tout en apportant une dynamique différente. Il met en avant des arrangements bien réalisés. Ce titre est sublimé par des solos de guitare prolongés qui, à titre personnel, me font toujours plaisir et auront l’aval de tous les gratteux ! Moins prog’ que son prédécesseur, Mistland explore un territoire plus orienté black/death mélodique, tout en conservant l’essence expérimentale de l’album.
Le troisième titre, Twilight, se distingue par une grandiloquence romantique musicale particulièrement marquée, notamment grâce à une introduction. Les paroles, récitées, se posent délicatement sur une base vive et entraînante, et ce paradoxe constant n’est pas sans rappeler certains grands noms du death que je qualifierais de « planant », comme Insomnium.
Avec I Feel the Night, le groupe nous propose une nouvelle fois un début de pièce très calme et contemplatif. Pour le coup, les guitares de ce passage sont très bien produites et le violoning derrière donne un aspect très doux, soutenu par la voix clean. Cependant, on retrouve ici les défauts du premier morceau au niveau de la production de la batterie. On aurait envie de l’entendre clairement plus. Ceci dit, ce morceau offre une nouvelle fois un joli panel de ce que les Danois sont capables de nous transmettre dans leur œuvre. On termine sur un solo très mélodique et bien pensé.
On enchaîne avec The Coming End qui malheureusement frappe encore par la sous-production de la batterie. Cependant, l’aspect technique de ce morceau est un exemple en termes de composition. Là aussi, le solo très mélodique va vraiment plaire aux guitaristes.
Iridescent Way, quant à lui, agit comme un doux intermède acoustique. Ce morceau offre un moment de pause, une parenthèse de tranquillité mélancolique. Au niveau de la production, la focalisation sur les guitares acoustiques est du plus bel effet et procure un réel plaisir.
L’album se conclut avec Earth to Sky puis The Anguished Ethereal, une pièce ambitieuse de onze minutes. C’est probablement la chanson la plus lourde de l’album, sur laquelle on profite de riffs mordants. Le titre se termine lentement, ce qui fait également penser à pléthore de groupes de death technique planant. Cela vous laisse dans une certaine sérénité, un sentiment de « calme après la tempête ».
Avec Kinship, Iotunn réussit à nous transporter dans un univers riche et immersif. En tant qu’amateur de metal prog, de death mélodique ou simplement curieux d’explorer un album où puissance et émotion cohabitent parfaitement, cet album mérite votre attention. Je l’ai vraiment apprécié et je pense qu’avec une production un peu différente, on toucherait vraiment à un chef-d’œuvre !
Line-up :
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Jón Aldará : Vocals
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Jens Nicolai Gräs : Guitar
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Jesper Gräs : Guitar
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Eskil Rask : Bass
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Bjørn Wind Andersen : Drums
Tracklist :
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Kinship Elegiac – 14:00
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Mistland – 08:30
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Twilight – 07:45
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I Feel the Night – 06:20
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The coming end – 07:42
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Iridescent Way – 03:50
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Earth to sky – 06:40
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The Anguished Ethereal – 11:00