L’OM est décidément une salle qui devient de plus en plus active dans le domaine des musiques que nous aimons. Pour preuve, les légendes vivantes de The Damned foulaient les planches liégeoises ou, plus précisément, sérésiennes, en cette soirée du 29 novembre. En première partie, nous découvrons Richarichar, un groupe liégeois composé de cinq musiciens dont la musique résonne de sonorités post-punk, parfois improvisées, qui brouillent les pistes, enveloppées dans un écho à la fois sauvage et mélancolique. La prestation, valable, donne néanmoins à penser que la formation a une belle marge de progression devant elle, qui la verra peut-être canaliser davantage sa créativité. Du bon son cependant, dans un genre qui ne détonne pas dans le contexte de la soirée.
21 heures. Tous les spectateurs ont à présent rejoint la salle. Place à The Damned. Si le groupe londonien, pionnier du mouvement punk, a toujours gardé cette étiquette, force est de constater que sa musique s’est assez tôt diversifiée pour, au fil du temps, épouser de multiples formes de rock, dont le gothique et le hard rock. Celles-ci lui confèrent, avec le recul dont nous bénéficions aujourd’hui, une identité musicale propre, sans pour autant qu’il se soit départi de ses racines.
Les piliers de la setlist seront constitués par les albums Machine Gun Etiquette, dont, entre autres, Love Song et le titre éponyme seront propulsés en ouverture, The Black Album et Strawberries, soit la période 1979-1982. Le côté punk encore franchement marqué sur Machine Gun Etiquette fait déjà place à une musique plus alambiquée à partir de The Black Album, avec l’inclusion d’éléments pop/rock/hard rock, de claviers et de quelques cuivres, au sein de compositions pouvant plafonner à cinq minutes. Ainsi, nous n’aurons pas droit, ce qui est très bien, à un enchaînement de trente titres de deux minutes chacun, mais à un concert riche en ambiances variées, donné par un groupe toujours au top de sa forme. Alors que le dernier album en date sorti en 2023, le très réussi Darkadelic, se voit honoré à deux reprises par le biais de Beware of the Clown et de The Invisible Man, épinglons comme l’un des points forts de ce concert — bien que cela soit très subjectif — le superbe Dr. Jekyll and Mr. Hyde, aux accents sombres et gothiques, extrait du décidément excellent et aventureux The Black Album.
Le chanteur Dave Vanian arbore une apparence très classe dans son costume noir et reste une bête de scène, tandis que Captain Sensible, avec son look qui n’appartient qu’à lui, complète le binôme pour assurer l’identité visuelle du groupe. Il déclarera, avec raison, en guise d’au revoir après les deux séries de rappels : « We are old but we still rock ».