Exodus
British Disaster ! The Battle of ’89 (Live at the Astoria)
Genre thrash metal
Pays États-Unis
Label Nuclear Blast
Date de sortie 31/05/2024

Site Internet

Lorsque l’on parle de thrash metal, Exodus est une évidence, un nom qui résonne fort dans les cœurs et dans les mémoires. Même si le groupe californien, pionnier du thrash, nous régale encore de sa musique, on oublie souvent qu’Exodus est un poids lourd qui n’est plus tout jeune (Gary Holt a sûrement un peu tiré la couverture avec Slayer). Avec ce choix surprenant de sortir un live de… 1989, Exodus nous offre une pépite rare ! British Disaster ! The Battle of ’89 (Live at the Astoria) est comme une madeleine de Proust (bon moi, je naissais en 1989 mais vous voyez l’idée). Il nous ramène à une époque où la musique live et la musique enregistrée n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui. À l’écoute de British Disaster ! The Battle of ’89 (Live at the Astoria), on se replonge dans Fabulous Disaster, comme l’avait fait à l’époque Good Friendly Violent Fun, un live enregistré en 1989 et paru en 1991. Bref : British Disaster ! The Battle of ’89 (Live at the Astoria) a dû être perdu dans un vieux carton jusqu’à ce que, pour notre plus grand bonheur, quelqu’un remette la main dessus !

Qu’est-ce qu’on aime dans ce live, outre son côté inédit et old fashion ?

L’ambiance survoltée

Dès les premières notes, on se retrouve plongés dans l’atmosphère électrique de l’Astoria, une salle connue pour son acoustique et son ambiance bien bien chaude. Le public londonien semble particulièrement réceptif à l’énergie brute d’Exodus. Dès The Last Act of Defiance, on sent que le match va être serré entre la scène et le public, qui répond fermement et sans concession. Pour du thrash, le fait que l’on entende le public à ce point impliqué ajoute une dimension supplémentaire à la performance.

Une setlist sans concession

Exodus ne peut décevoir les puristes en sortant un live tout droit du passé… 77 minutes de pur bonheur. Des chansons (devenues des classiques) comme And Then There Were None et The Toxic Waltz sont au programme. J’adore personnellement Corruption, Deliver Us to Evil et Verbal Razors, qui dégagent une énergie limite épuisante juste à l’écoute (mais c’est pour ça qu’on aime le thrash, n’est-ce pas ?). Les solos de Gary Holt, même s’ils sont toujours aussi incisifs, et la voix puissante de Steve « Zetro » Souza les ramènent aussi à leur jeunesse !

Une production authentique

L’un des aspects les plus remarquables de cet album est sa production. Contrairement à de nombreux albums live qui peuvent sembler surproduits, British Disaster ! The Battle of ’89 remonte à un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, comme dirait l’autre ! Comme je l’écrivais, la musique enregistrée et live a connu des transformations substantielles et là, on prend brut de décoffrage une authenticité déconcertante. On ressent chaque vibration, chaque imperfection, chaque interaction avec le public. C’est cette authenticité qui donne tout son cachet à ce live : comme un vieux meuble qui a vu passer des trous normands, British Disaster ! The Battle of ’89 a vu des années défiler devant lui (sûrement perdu dans un carton sous un bureau), bien conservé !

Une performance magistrale pour une époque musicalement historique

Ce concert à l’Astoria représente un moment charnière pour Exodus. À l’aube des années 90, alors que le thrash commençait à évoluer et à se diversifier, ce live capture le groupe à un point d’orgue de sa carrière, avant que les changements de line-up et les défis de l’industrie musicale n’influencent leur parcours. C’est une véritable capsule temporelle qui permet de revivre un âge d’or du thrash metal.

Tout ça pour vous dire que… British Disaster ! The Battle of ’89 (Live at the Astoria) est un témoignage vibrant de ce que le thrash metal peut offrir de meilleur. Exodus, en live, démontre une fois de plus pourquoi il est considéré comme l’un des piliers du genre. Cet album est un must-have pour tout fan de thrash, pas seulement d’Exodus. Plus qu’un simple live, c’est une pièce de collection. Le seul gros regret que j’ai (mais qu’Exodus doit aussi avoir), c’est qu’il n’y ait pas de captation vidéo (GG Guns N’ Roses pour le clip de It’s so Easy capté en 1989 et sorti en 2018. Quelle année que 1989 vous disais-je !)

Bref, Stewie Griffin peut ranger sa machine à remonter le temps… Exodus a trouvé le meilleur moyen de nous ramener au bon vieux temps (cadeau pour les Jean-Michel c’était mieux avant, dont je fais assurément partie).