C’est une idée originale et sympathique qu’a eue Johnny Dee en réunissant une brochette de musicos pour s’offrir un petit plaisir musical dont le prétexte, étonnant il est vrai, était de célébrer trente années derrière les fûts au sein du Doro band. Étonnant à plus d’un titre car, d’une part, il n’est pas commun qu’un musicien fête ce genre d’anniversaire en donnant un concert-événement et, d’autre part, parce que le prétexte « Doro« , largement mis en avant par la promo, n’a donné lieu qu’à l’interprétation de trois titres issus du répertoire de notre « Queen of Metal » — qui fête elle-même ses quarante ans de carrière ce 28 octobre à Düsseldorf, ce dont nous vous parlerons à l’occasion d’un live-report d’enfer. En même temps, cela aurait-il fait sens qu’il réunisse un cover band… du groupe dans lequel il joue ?
En tout état de cause, nous ne savions pas à quelle sauce nous allions être mangés, et Johnny a choisi l’option de se faire plaisir en reprenant une panoplie de groupes qui ont compté pour lui, ceci depuis ses plus jeunes années. Pour ce faire, il est accompagné d’un backing-band à géométrie variable, composé d’un ou deux guitaristes, d’un bassiste, et d’un claviériste ou pas, selon les titres interprétés. Le claviériste peut se muer en bassiste et un guitariste peut en cacher un autre, au gré d’un concert qui mêlera des classiques des Beatles, d’Alice Cooper, Blue Öyster Cult, Journey, AC/DC, Kiss, Iron Maiden, Judas Priest, Motörhead, Doro et Britny Fox, dont Johnny fut également batteur, entre autres.
Le maître de cérémonie ponctuera les deux heures et demie du set d’anecdotes sur sa carrière ou d’explications sur les contextes qui lui ont fait découvrir et adorer certains groupes, et chantera lui-même certains titres sans avoir à rougir de ses prestations vocales.
L’un des intérêts du spectacle réside évidemment dans l’intervention d’invités de marque, qui se succéderont sur scène. Sans être totalement exhaustif, citons Laura Guldemond, vocaliste de Burning Witches, qui interprétera entre autres Raise Your Fist in the Air de Doro, Andy Brings (Double Crush Syndrome, ex-Sodom…), au chant et à la guitare, pour Ich will alles, toujours de Doro ; choix étonnant puisqu’il ne s’agit pas franchement d’un classique, mais ce titre est énergique, voire un peu punk sur les bords. Maggy Luyten (ex-Nightmare) interviendra à de nombreuses reprises, de même que Bas Maas, guitariste de Doro. Marco, le patron du South of Heaven, quittera son bar pour s’installer à deux reprises derrière la batterie de Johnny, qui rejoindra le devant de la scène, tout d’abord pour Love Gun de Kiss, pendant lequel il nous gratifiera d’une imitation du bouger de popotin de Paul Stanley, puis pour Highway to Hell d’AC/DC.
En guise de final, nous avons droit à Ace of Spades de Motörhead avec une Maggy Luyten surexcitée, puis à Breaking the Law de Judas Priest avec Laura Guldemond et trois guitares et enfin, à l’hymne All We Are de Doro/Warlock pour lequel tout ce joli monde se rejoint sur scène.
Assurément, l’organisation de cette soirée, au final très réussie, fut une très belle initiative de la part de Johnny Dee, un bougre éminemment sympathique, et le public a su répondre présent.
