Jour 1 : jeudi 27 juin
Voici une bien belle journée en perspective, entre impatience et excitation. C’est l’heure du rendez-vous tant attendu. Vous ne le savez peut-être pas mais, chez Metal Alliance Mag, nous comptons quelques férus du Hellfest qui viennent au festival depuis de très nombreuses années. Bracelet au poignet, vos deux live-reporteuses K-ro et Emy arrivent sur le site et… c’est parti !
Passage obligatoire à l’espace presse — où il fait 72 degrés en température ressentie — pour saluer nos partenaires, vérifier les interviews et conférences de presse. Puis, une fois l’organisation réglée, c’est le moment de vérifier si les copains et les rendez-vous de cette année sont arrivés, de charger les cashless, du premier verre, de se jeter dans la queue du merch, de télécharger l’appli, etc… Nous sommes plusieurs de Metal Alliance sur le site, tous passionnés et ayant tous des goûts metalleux différents. Le live report promet des discussions à couteaux tirés. K-ro est une aficionada de la Warzone, mais les surprises promettent de se trouver sur toutes les scènes. Emy est une passionnée du Temple et de l’Altar. On a donc pu couvrir pas mal de choses !
Les concerts préférés de K-ro : Megadeth, Dying Wish et Tara who? Les concerts préférés d’Emy : Avenged Sevenfold, Megadeth, Slaughter to Prevail (Mainstage 1 rpz)
S’il y a un concert qui nous a mis d’accord, il s’agit bien celui de Megadeth. Dès le début du show en prime time, Dave Mustaine nous est apparu sur scène plus en forme qu’il y a deux ans. Si, de prime abord, le leader de Megadeth semblait fatigué en foulant la Mainstage, il était bien présent et sa voix était au RDV. Quelques jours auparavant, le concert parisien n’avait pas fait que des heureux, nous ne savions donc pas trop à quoi nous attendre. En revanche, le groupe frappe clairement dans le mille au Hellfest. La setlist, composée de onze chansons, était particulièrement bonne pour satisfaire un public de festival — en plus, on adore chanter A tout le monde avec notre accent so franglish.
Ensuite, direction la zone de guerre pour la prestation de Dying Wish. A 19 h 06, un air frais commence enfin à souffler après la chaleur écrasante présente depuis le matin (spoiler alert bis : vous verrez qu’il y a aussi de la pluie. Beaucoup de pluie…) La puissance féminine de la voix d’Emma Boster, qui passe de la voix de tête au growl, est appréciable. Son accent particulièrement marqué quand elle chante en voix de tête est appuyé par Sam Reynolds, qui ajoute sa voix basse et résonnante pour donner une profondeur supplémentaire au chant. Les musiciens de Dying Wish nous offrent un morceau spécial Hellfest. De la zone PMR, on entend mal le moulinage à la guitare ; en s’approchant, le son est plus agréable. Un petit bémol pour les claviers qui sont enregistrés ; bon point, cependant, pour le bassiste qui tabasse dans les règles. C’est validé !
Ensuite, petit détour par… la Hellstage — souvent délaissée à tort ! Un groupe a su mettre le feu : Tara who? Avec ses guitares acérées, les leadwomen, accompagnées de leurs comparses avec qui le prochain album va sortir en septembre, nous font une démonstration de ce qu’est un show. Une interview est d’ailleurs bientôt à venir. Ce qui est clair, c’est que Tara who? aurait toute sa place de l’autre côté de la cathédrale l’année prochaine.
Nous profitons de cette parenthèse Hellstage pour souligner le feu tonitruant qu’a mis Amical Tendencies — qui vaut le détour rien que par son nom — le mercredi 26 au soir.
Sur une des Mainstages, Slaughter to Prevail, groupe russe mené avec rigueur par Alex Terrible, est tout puissant. Dès le départ, des afficionados masqués sont présents dans le public pour faire un clin d’œil aux camarades d’Alex Terrible, masqués eux aussi. Le show est vraiment puissant ; il s’agit de deathcore après tout. Vous qui avez assisté au concert de près ou de loin avez sûrement vu qu’Alex Terrible — qui s’est montré digne de son nom en se faisant saigner à se frapper lui-même à coups de micro pendant le concert — a essayé de réaliser le plus grand wall of death d’Europe, voire du monde, pendant le concert de Slaughter to Prevail au Hellfest. Une annonce avait été faite quelques jours auparavant sur les réseaux du groupe (et relayée par Metal Alliance Mag évidemment, donc si vous n’aviez pas vu, n’oubliez pas de liker nos réseaux). Pendant le concert, le plan a donc été mis à l’œuvre et, si le résultat est impressionnant, on regrette que quelques festivaliers aient fait perdre du temps à l’ouvrage — dix à quinze minutes tout de même. En résumé, concert explosif et énergie brutale : on valide !
Dans la même lignée, Ice Nine Kills fut tout aussi impressionnant, malgré l’anarchie apparente régnant sur scène.
Deux concerts ont laissé K-ro indécise et ont particulièrement déplu à Emy : LANDMVRKS et BABYMETAL. Au sujet de ce dernier, le ressenti est assez commun : quel intérêt ? Il s’agit clairement plus un groupe d’idoles à la japonaise que de metal. Pourtant, de belles collaborations figurent à leur CV, notamment avec KoRn. Si l’on peut comprendre que leurs prestations au pays du soleil levant aient meilleure allure — le public japonais et les décors y étant pour beaucoup —, pour le Hellfest, c’est vraiment raté. Même si le public a répondu en masse, le spectacle a pris du temps à démarrer, entre autres à cause d’une première chanson sans paroles à se pencher de bas en haut. S’il y a bel et bien de vrais musiciens, on ne les voit pas, ils sont clairement minimisés. La réalisation est uniquement centrée sur les chanteuses qui, si on dirait qu’elles ne font pas de playback, laissent parfois planer le doute. Leur seul vrai mérite est d’être restées un peu moins d’une heure en plein soleil à faire leur show.
En ce qui concerne LANDMVRKS, le ressenti est très différent. Déjà, le groupe bouche le trou laissé par Bad Omens, qui a dû annuler sa venue à Clisson. Si Emy n’a pas aimé, le problème vient d’elle ! Plus sérieusement, notre chroniqueuse reconnaît qu’il s’agit là d’une question de goût personnel, ayant eu du mal à adhérer au flow, et ne remet pas en cause l’énergie du groupe et les nombreuses interactions de Florent Salfati avec le public. On sent que le groupe a un profond respect pour ce dernier et c’est tout à son honneur.
Si Emy est restée, c’est qu’elle trépignait d’impatience pour A7X a.k.a Avenged Sevenfold (pitié, arrêtez d’abréger ça en A7S). Pourtant, c’était mal barré : entre la cagoule de M. Shadows sur les shows récents, la micro frange rose de Zacky Vengeance, l’abus de vocodex sur Life is but a Dream et la setlist… cela s’annonçait compliqué. Et c’est sans parler de l’ouverture du show sur Nightcall de Kavinsky, qui laissait augurer un concert très pop. En quelques mots, cela partait mal pour un groupe dont Emy est très fan. Et là : incroyable ! Le miracle s’est produit. Déjà, si vous ne le saviez pas, en 2018, A7X était à l’affiche du Hellfest ; toutefois, Matt Shadows avait d’énormes problèmes de voix, contraignant même le groupe à annuler sa tournée. À partir de là, il va sans dire que le public présent pour rattraper cette annulation était plein d’attentes. Que dire, sinon que tout était parfait ! De la setlist finalement géniale (alors oui, le public a manifesté un engouement certain pour Hail to the King et Nightmare mais ils ont quand même joué Buried Alive, Fiction, avec un discret hommage à The Rev, leur batteur décédé en 2009, ou Unholy Confessions pour les plus vieux fans parmi nous). Au début, Emy rageait par manque de City of Evil mais vous savez quoi : il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis ! La scénographie était très belle avec des écrans cubiques qui apportaient de la matière. Emy a aussi adoré la prestation de Brooks Wackerman (ex-Bad Religion). On est bien d’accord que, avec tout le respect qu’on a pour Greg Graffin et ses acolytes, il était clairement sous-valorisé dans Bad Religion ? Comment un batteur aussi basique de prime abord pouvait-il cacher un musicien aussi technique, précis et puissant ? A7X a même réussi à donner envie de dépasser le vocodex et de rentrer dans Life is but a Dream. Une seule chanson s’est révélée au final assez peu convaincante, We Love You, jusqu’à ce que, comme dans tous ces films étranges où tout part en live complet au bout d’un moment, par exemple Mullolhand Drive de David Lynch, le public se retrouve plongé dans un trip musical beaucoup moins brut et beaucoup plus planant, ce dont A7X a le secret.
Pendant ce temps, à 00 h 03 en Valley, après avoir trouvé des frites assaisonnées très sympas, d’autres chroniqueurs de Metal Alliance Mag découvrent un groupe de rock qui n’est pas sans faire penser aux Red Hot Chili Peppers : All Them Witches. Le claviériste joue aussi du violon, la guitare est maîtrisée et la batterie simple, ce qui permet un peu de calme après une journée intense, pour finir sur une note apaisante et sur une jolie fin.
On vous laisse sur nos photos pour apprécier tout ce dont on n’a pas la place de parler ici et on vous retrouve bientôt pour le jour 2 ! Merci encore au Hellfest et à son équipe presse pour l’accueil.
Ambiance (Emy)
Megadeth (Emy)
Tara who? (K-ro / Marc C.)
Amical Tendencies (Emy)
Slaughter to Prevail (Emy)
Avenged Sevenfold (Emy)
Asinhell (Emy)
Bleed from Within (Emy)