Bon, première question pour entrer dans le sujet !
Est-ce que vous pouvez nous parler, un petit peu, du dernier album ? Vu le nom, Sheol, on se doute de certaines thématiques, mais pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les thèmes que vous avez explorés ?

Emmanuel : L’album qui vient de sortir là, c’est la 2e partie de ce que l’on avait commencé avec A Distant (Dark) Source. Donc, on revient un peu aux mêmes thèmes que ceux que nous avons commencés à explorer avec cet album-là. En général, nos albums partent d’un lieu, d’un espace dans lequel on navigue. On essaie de raconter cet espace-là et un personnage. On parle de nous et d’un personnage. Et à l’intérieur de cet espace, dans A Distant (Dark) Source, c’est le lac Tauca, un ancien lac disparu il y a très longtemps et qui se situe sur les hauteurs de la Bolivie. Et donc sur A Distant (Dark) Source, c’était l’espace d’une nuit où près de ce lac-là, les spectres de ceux qui avaient habité cet endroit revenaient et il y avait un personnage qui cherchait à retrouver quelqu’un qu’il avait perdu à ce moment-là. Sur Sheol, on revient en arrière pour évoquer ce qui a pu se passer avant dans ce lac. C’est construit comme un cycle, donc je sais pas si c’est très clair, mais il y a un cycle qui se reproduit sans cesse parce que l’album de Sheol se finit là où A Distant (Dark) Source commence et ainsi de suite. Donc, c’est comme une espèce d’histoire ou d’errance qui est condamnée à se reproduire sans cesse. Et donc Sheol, c’est cet espace-là. Voilà tout !

Et quand vous commencez un album, savez-vous à quel moment ça va se finir ? Cela va-t-il se poursuivre ? Vous avez un truc en tête au démarrage ou c’est vraiment libre ?

Emmanuel : Non, les concepts interviennent vraiment à la fin. En fait, moi, quand on compose, j’ai pas du tout envie de me figer ou d’avoir à me mettre un cadre dans lequel je serais obligé de rester pour la composition. Vraiment, même moi, je ne sais pas ce que je raconte quand je compose. L’idée, c’est vraiment d’évoquer, de faire quelque chose, de raconter quelque chose que je n’ai pas forcément nommé. C’est une fois que j’écoute tout, une fois fini, que je me raconte quelque chose à moi-même et là, je conceptualise un petit peu. Pour Sheol, c’est différent parce qu’on avait choisi de faire un diptyque. Donc, forcément, on avait en tête ce qu’on avait déjà développé sur le précédent album. Mais, on n’y pense pas constamment parce que sinon ça fige un peu, ça emprisonne et on n’a pas de marge de manœuvre. Et puis, les thématiques sont quand même assez proches. Ces thématiques intérieures étaient quand même assez similaires donc, par la force des choses, on y revient. Et puis, il y a toujours une ou deux thématiques qui sont récurrentes dans la musique. Je pense que tout le monde raconte un peu toujours les mêmes choses de manières différentes. T’as toujours des thématiques fortes qui reviennent. Donc pour te répondre, en général, rien qui est anticipé.

Et en général, qu’est-ce qui arrive en premier : la thématique, la musique, les paroles ?

Emmanuel : La musique, parce que je compose des mélodies et des chants sans les paroles. Et en général, j’ai une masse de textes dans laquelle je vais puiser. Même les morceaux entre eux ne sont pas divisés. J’ai des textes avec plein de page et je vais aller faire un copier/coller à l’intérieur.

Et du coup, qu’est-ce qui vous influence ? Est-ce que cela a évolué ?

Emmanuel : Ben moi, j’écoute pas de musique (rires).

Pierre : Il n’aime rien (rires).

Emmanuel : Si, mais j’écoute toujours un peu les mêmes choses ou alors j’écoute très peu de musique !

Cela peut être des influences hors musique, d’autres formes d’art par exemple ou des voyages…

Emmanuel : Bah oui,moi en musique, je n’écoute pas tant de Metal que ça. Après, je suis très inspiré par les espaces que j’ai pu traverser ou que je traverse. Ou alors par le cinéma ou la littérature. Musicalement, j’écoute pas mal Godspeed You & Black Emperor. Et puis des musiques latino, parce que j’ai grandi là-bas, donc des trucs un peu dépressifs.

Et tu fais du gros Metal (rires) ?!

Emmanuel : Voilà ! Parce qu’en fait, le Metal, ça me permet d’avoir un éventail de possibilités extrêmement large. Je peux aller d’un extrême à l’autre et ça… Je n’ai pas fait le choix du Metal parce que je voulais faire du Metal, c’est juste que voilà…

Le Metal t’a choisi ? (rires)

Emmanuel : Oui (rires) et j’écoute du Metal quand même ! Justement, on me demandait tout à l’heure quel groupe de Metal j’aime bien.

Pierre : Et personne n’était capable de répondre !

Emmanuel : Et vous ? Vous pouvez parler aussi !

Qu’écoutez-vous en ce moment ?

Pierre : Ben là, j’écoute à mort l’album qui a été fait par Atticus Ross et Trent Reznor. Je l’ai écouté 6 ou 7 fois, là.

Charles : Moi, j’écoute beaucoup de Rock des années 90 aussi, beaucoup, beaucoup, de Seattle. Soundgarden, Eleven, Stone Temple Pilots, toute la clique quoi ! Jerry Cantrell, est mon guitariste préféré !

Ce sera noté. Tu disais plus tôt qu’il y a des thématiques qui reviennent régulièrement. Alors, comment, on fait justement pour parler des mêmes choses sans refaire la même quand on sort son 6ème album ?

Emmanuel : C’est pas tout à fait ça. On a des points de chute qui sont toujours les mêmes, mais qui n’ont jamais la même résonance. Il a des types de variations. Il y a une névrose intérieure ou une blessure à l’intérieur qui est toujours la même, mais qui a un écho différent selon l’espace dans lequel il se trouve. Donc le présent fait qu’elle se définit par elle-même. Elle raisonne différemment et elle était peut-être plus résolue sur certains albums alors qu’elle est plus sombre sur d’autres albums. C’est pour ça que cet album est plus solaire peut-être. C’est différent. On ne raconte pas une seule chose, c’est pas ça, mais je pense qu’il y a un noyau. Enfin, il y quelque chose qui existe à la base et autour duquel on gravite sans cesse. Forcément, c’est différent à chaque fois.

En termes de process créatif, le COVID a-t-il changé votre façon de faire ?

Emmanuel : En fait, ils viennent de rentrer dans Hypno5e, donc…

Pierre : Par rapport à Hypno5e, on n’aura pas la réponse.

Emmanuel : Mais moi, je travaille assez seul. Des fois, on travaille avec Jo, on se retrouve. Mais en fait on n’est pas un groupe de répète, on répète pour tourner mais on n’a pas de vie régulière, de rendez-vous pour composer ensemble. On n’habite pas les mêmes villes. Donc il y en a toujours un qui dit « moi je compose la base » ou « après, je propose autre chose». On travaille ensemble à distance. Sur cet album, c’est différent car j’avais déjà composé une partie de l’album et eux, ils sont arrivés en cours de route donc, y’en a un qui a composé chez lui tout seul et un que je suis allé faire chier en studio.

Est-ce que tout ce qui est lié à l’artwork est important et fait partie du process créatif ou est-ce vraiment quelque chose à part ?

Emmanuel : Alors, pour tout ce qui est relatif à l’image du groupe, on essaie de garder la main mise dessus. Le clip, j’essaie de garder le plus possible de regard dessus. Et pour l’artwork, on le fait nous-même. Si on délègue, on travaille avec quelqu’un que l’on connaît depuis Alba, c’est toujours Ivan Bertin qui fait nos artworks, du coup, on se passe un peu d’explication parce qu’il connaît très bien l’univers du groupe. Il arrive à saisir les choses de la musique. Pour Sheol, c’était un peu galère et je lui ai dit « vas-y, essaie de faire un truc » et, en 2h, il m’a envoyé la pochette de l’album. Il l’avait exactement, je me suis dit « bon bah, c’est évidemment ça, bon y a rien à dire quoi. » Là, pour le coup, on se passe de langage. Et puis, il y a des affinités musicales, intellectuelles qui font que ! Mais sinon, on essaie de garder la main mise sur le reste.

Essayez-vous de susciter des émotions ou des choses chez les gens, des réactions ? Et si oui, avez-vous un truc prédéfini ou vient ce qui vient ?

Emmanuel : C’est pas vraiment anticipé. Je sais que moi, ce sont mes rendez-vous. Je sais que j’ai des moments où il va se passer quelque chose de plus fort et j’imagine que ces moments-là, vu que moi je les incarne plus, les gens y sont peut-être plus sensibles.

Pierre : la musique d’Hypno5e… c’est quand même pas Sébastien Patoche quoi, il y a une ambiance qui est posée, qui est directe quoi.

C’est un running pour placer un mot (rires) ?

Pierre : Non pas du tout (rires). Même pas.

Ça aurait pu et ça aurait été drôle !

Pierre : Non mais il y a un truc qui est évident je dirais parce que pour le coup, je joue sur le fait que Charles et moi sommes de nouveaux arrivants et que du coup, on a dû bouffer tout le répertoire, dont celui du dernier album. En fait, il y a un truc que Manu veut transmettre parce que la musique, elle parle et part de lui. Enfin, en le côtoyant presque tous les jours dans un cadre de tournée, dans un camion etc., je le sens. Et, je peux dire clairement qu’il n’est pas forcément dans la vie comme dans sa musique (et heureusement d’ailleurs). Non, mais c’est vrai.

Du coup, je pense que Manu, ta volonté… tu ne cibles pas spécialement un sentiment ou un truc comme ça. Après, je pense aussi que ce serait de la mauvaise foi de dire que non. Chacun prend le truc comme il l’entend, c’est une œuvre d’art, elle appartient à la personne qui la reçoit au moment où elle est émise. Bon, tout ça, serait un peu pisser dans un violon. Tu vois, j’ai plus le sentiment qu’il y a quand même des émotions qui sont très fortes, qui sont très présentes et qui sont quand même faciles à déceler. Après, elles ont des strates de lecture. Mais y’a un truc qui est clairement évident sur l’aspect du voyage, des émotions et de la mélancolie. Y’a un truc très mélancolique et ça a rendu d’ailleurs, parfois, le répertoire difficile à appréhender. Tu vois quand tu te plonges dedans et que t’apprends les morceaux… moi je sais que je suis une passoire à ce niveau-là, donc du coup, il y a des moments où ce n’était pas forcément évident.

Charles : Moi par exemple, ça m’arrive souvent de jouer dans Hypno5e et d’avoir un petit élan de mélancolie et du coup d’avoir une petite larmichette. Après, je le vois aussi chez les gens en face de nous, il y a des moments calmes… généralement, les couples se rapprochent et puis ils s’embrassent ou ils ferment les yeux. Et quand ça commence à cartoucher, là… (rires) Mais du coup c’est vachement bien en termes d’émotion, c’est quand même riche. Comme disait Pierre, il y a toute une palette d’émotions qui se dégagent de la musique d’Hypno5e. C’est vraiment le leitmotiv du groupe. Et puis moi-même, en tant que musicien, c’est pareil. En fait, on fait des passages de calme et je suis transporté par le truc. Mais quand il faut mettre des pied-bouches (rires), ben je le fais quoi ! Donc voilà : c’est entre rage, émotion et mélancolie.

C’est vrai ce que tu dis ! A chaque fois y’a des rapprochements entre les gens ! Ça créé un truc, c’est cool parce que c’est des concerts où, comme je disais tout à l’heure, j’aime bien. Parce que le mosh pit, n’est généralement pas trop violent (rires).

Charles : Ouais mais ça dure pas longtemps. Généralement, c’est calme et quand les gens commencent à se chauffer, boum, allez c’est la partie calme putain !

Ah mais c’est bien parce qu’au moins… c’est assez safe ! On peut y aller sans trop se faire mal ! Et comment arrivez-vous à faire vivre ces émotions en live ? Avez-vous un truc spécial pour essayer de remettre les gens dedans ?

Emmanuel : par rapport la réception du public, c’est une question aussi de se donner rendez-vous, d’avoir des rendez-vous dans le set. On avait commencé la tournée avec un set qui n’était pas le même et on a tout de suite vu que cela ne prenait pas. Il y avait quelque chose qui ne sonnait pas juste. On voyait que cela ne marchait pas, on n’avait pas les bons rebonds, les bonnes pauses. Et c’est complexe car il s’agit aussi de réécrire une dramaturgie avec des albums, plusieurs albums différents. Donc, ce n’est pas pareil qu’un album. La construction du set, c’est une question de rythme, c’est la question de créer de la densité, de créer du silence, de la respiration, faire en sorte que les choses arrivent au bon moment quoi. Et vu que c’est très dense la musique, ce n’est pas évident de faire un set comme ça, pour qu’il y ait des moments de respiration et de reprise.

Pierre : Ouais, puis nous aussi on a besoin DE sentir le set quelque part… si on balance toute la sauce d’un coup et qu’après ça se calme… Et puis vice versa, faut, pour nous aussi, qu’on trouve un équilibre.

C’est vrai, je vous ai VU en concert avec un pote en 2021. Il ne vous connaissait pas, il a bien accroché mais il attendait que ça parte quand même !

Pierre : c’est sûr…plaire ou ne pas à plaire aux gens. Ils ne recevront pas l’information de la même manière ou d’une manière non désirée. Enfin, quand je dis désirée… le désir, c’est avant tout de faire quelque chose de cohérent et d’arriver, NOUS, à nous immerger dans quelque chose et d’emmener les gens avec nous. De toute façon, dans une salle de 300 ou 400 personnes, tu fais pas forcément du 100%. Enfin, ça peut arriver mais avec une musique comme ça qui passe par tant d’états d’âme et tant de dynamiques, de variations… Sur une scène qui est estampillée Metal, c’est quand même pas évident. Il y a beaucoup de cartes à jouer qui ne sont pas toujours évidentes…

Et justement, quand vous composez, pensez-vous au live, à si ça va « prendre » ou pas ?

Emmanuel : ça peut arriver sur des parties Metal : quand tu les écoutes, tu montes le volume en studio, tu fais « bon, là… ça marche». Quand on a commencé le début de Sheol, évidemment, on s’est dit que ça allait marcher. Vous voyez l’intro quoi… Il y a aussi par exemple des moments calmes où il y a plus d’intensité, comme sur Part 2. C’est des choses dont on a conscience mais en tout cas, c’est pas quelque chose auquel on pense en composant. On ne va pas se dire « bah là, vu que c’est quand même une partie calme, pour la suite, on va faire ça». On sait que ça peut être des rendez-vous potentiels…

Pierre : Il faut aussi éprouver les morceaux en live. On se rend compte à ce moment de ce que ça fait aux gens. Et puis, des fois, tu tombes sur un public qui n’est pas… mollasson, mais hyper dans l’expectative tu vois…  dans l’attente permanente. Du coup, c’est un public qui donne pas beaucoup, même s’il vit intensément les émotions. Et des fois… les gens sont timides ou s’ils viennent au concert, c’est pas pour être forcément exposés, c’est plutôt pour voir quelque chose. Donc selon les concerts, c’est difficile à jauger. Il faut quelques tours de roue pour voir si ça marche ! Et comme disait Manu, on s’en est vite rendu compte, sur le premier set, qu’il fallait qu’on fasse des réajustements.

L’avez-vous vu par rapport à vous ou au public ?

Pierre : Les 2 !

Emmanuel : nous et le public aussi. En fait, on avait des problèmes de rythme DANS LE premier set, on avait l’impression d’aller trop vite ! C’était pas clair. Ça marchait sur 1h. Après, on a rallongé le set de 20 minutes et ça n’avait plus de sens.

Pierre : Oui puis le truc, c’est que c’est des morceaux à chaque fois qui durent 10 minutes. Donc tu vois, dès que tu vas bouger un morceau, tu vas bouger 10 minutes de zik… c’est beaucoup. Et ça, c’est vite galère. Après, moi, typiquement, quand on a remanié le set, bon, je ne m’en suis pas trop rendu compte déjà parce que moi, en étant à la batterie, je suis derrière…  et on a tous nos retours dans les oreilles, on est vite dans une bulle ! Et j’ai quand même besoin d’être bien concentré pendant tout le set parce que justement, on navigue par beaucoup de trucs, des trucs très denses, des trucs très aérés. Et des fois, t’as vite la place pour te déconcentrer. Enfin, moi, me connaissant, je sais que ça, ça peut m’arriver très facilement. Donc tu vas jauger de ça. Là, on s’en est rendu compte parce que pendant les premières 40 minutes, c’était la cartouche sans s’arrêter… pas évident ! Donc ça recoupe un peu avec ce que disait Manu sur les intentions. Il y a quand même des intentions qui sont présentes dans la transmission d’une émotion ou d’un message.

Emmanuel : C’est pas de l’opéra mais il y a quand même une dramaturgie qui est là !

Pierre :  Tu utilises beaucoup le mot dramaturgie (rires) !

Emmanuel : Oui ! Mais effectivement, avec les morceaux de 10 minutes, c’est compliqué mais il faut  avoir des petits points de chute.

Pierre : Après, en débarquant dans le groupe, c’est une chose aussi d’un peu spéciale. La plupart des groupes dans lesquels je joue, perso, les morceaux durent pas plus de 6 minutes, tu vois !

Ce qui est déjà énorme…

Pierre : Oui ! Etqui sont vachement plus directs… Et quand Manu parle de dramaturgie… c’est vrai ! Même dans sa façon d’écrire la musique, de la penser, il y a un truc très narratif en fait. Bon après, il y a l’histoire de Metal cinématographique. Bon… ça, c’est une expression qui vient pas de lui, c’est pas volontaire.

Emmanuel : non ça nevient pas de moi…

Pierre : Je pense qu’il y a une espèce de référence par rapport aux citations mais bon… c’est pas trop le truc. Mais j’ai trouvé qu’il Y a une écriture classique, pas au sens classique de base, mais au sens de musique classique ! Tu vois, il parlait de l’opéra mais même sans aller jusqu’à l’opéra, tu vois la forme que peut prendre un concerto ou même une pièce. Ben pour moi, il y a un développement car il a cette approche-là, avec mon regard très extérieur, pour moi, c’est un peu le truc que j’aurais quand t’approches cette musique-là. Et c’est ce qui la rend pas toujours évidente à retenir aussi.

On verra ce soir (rires)

Hypno5e : (rires)

Emmanuel, qu’elle est la chose dont tu es le plus fier avec Hypno5e ?

Emmanuel : Alba ! C’est ce qui sort du lot, parce qu’il y a un film que j’ai fait avec un collectif d’amis qui est parti en Bolivie. C’était une expérience humaine hors du commun. Et l’album, c’est le point final à cette chose-là ! C’est donc une des plus belles choses que j’ai faite, enfin, une des expériences que je préfère. Après, au niveau musical, je vais dire le dernier album, Sheol.

Et Pierre et Charles, vous êtes quand même le renouveau du groupe… Comment vous êtes-vous retrouvés là ?

Pierre : Moi j’ai répondu au téléphone. Bon, ça s’est pas fait tout seul mais il fallu que Manu me contacte par Instagram. C’est le hasard qui a fait les choses. Moi, je me suis retrouvé là. Et puis parce que j’ai dit oui. En fait, ça s’est tenu à peu de choses, un coup de téléphone et une approbation mais je connaissais très peu Hypno5e. Enfin, je connaissais le groupe de réputation par les amis ou les copains…

Et toi du coup ?

Charles : Bah moi je sais, en fait, ça fait un petit moment que je les connais Hypno5e parce que j’avais un groupe de Death Core avant. Du coup, j’ai fait plusieurs fois leur première partie. Et puis une fois, Gredin n’était pas disponible, donc ils m’avaient demandé de le remplacer. Et en plus, c’était complètement par hasard, parce qu’on allait jouer à Poitiers et vous deviez pas être là. Ça devait être Klone je crois. Klone n’a pas pu venir et du coup, c’est Hypno5e qui est venu.

Emmanuel : Ah oui putain !

Charles : C’est ça, c’est un truc de ouf.

Emmanuel : oui on a été prévenu 2 jours avant !

Charles : Et en fait, c’est ce soir-là où ils m’ont demandé… donc moi, j’ai fait « Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii » et voilà. Donc après, je suis parti en tournée en Europe de l’Est avec eux, genre l’été 2016, ensuite, j’ai fait plusieurs remplacements ! Même Jo à la guitare !

Quel Fanboy (rires) ! Tu sais faire plein de choses !

Charles : (rires) Je sais faire les tortillas avec beaucoup d’ail aussi ! C’est très bon ! Par contre, je sais faire que ça (rires). Bah du coup après, quand Gredin a décidé de partir du groupe, Manu m’a appelé quelques jours après, donc j’ai carrément accepté !

Ok ! Dernière question, avez-vous un souvenir de tournée à partager avec nous ?

Emmanuel : il y en a pas mal !

Charles : il s’est rien passé encore…

Pour l’instant… (rires)

Charles : oui ! Putain, c’est moi qui dit ça normalement !

Emmanuel : Non maisdans le passé, il y a eu pas mal de trucs ! À l’époque de la tournée américaine, on était aux États-Unis,  on avait dû racheter les basses, dans un bar, l’après-midi avant de jouer. Je crois que Gredin avait sorti un report, un bouquin, une espèce de journal de bord qu’il avait mis en ligne !

Pierre : il y a la gamelle de Jo quand même !

Emmanuel : Ouais, les gamelles de Jo ! Il y a même une gamelle qui s’est retrouvée sur le vidéo gag américain !

Pierre : sur le quoi ?

Emmanuel : le vidéo Gag !

Pierre : Ah, sur le zap de SpiOn oui ! Bah si, moi ça… ça me fait vraiment rire ! La première fois où vous m’avez dit « Ouais Jo, il a fini sur Zap de SpiOn » et que j’ai vu la vidéo…  La gamelle est quand même très très belle.

On ira voir (rires) ! Merci beaucoup en tout cas, pour l’anecdote et pour l’interview !

Merci à toi !