Tómarúm
Ash in Realms of Stone Icons
Genre Black metal progressif
Pays États-Unis
Label Prosthetic Records
Date de sortie 06/05/2022

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Tómarúm a très bien su marier la mélancolie et la puissance du black metal avec les prouesses progressives de chacun des musiciens. En effet, on y retrouve des moments de guitare acoustique apaisants, des solos excentriques à la guitare comme à la basse, ainsi que des chants clairs de très bon goût. Cet album, dont j’anticipais l’écoute depuis son annonce, est une œuvre ambitieuse et unique en son genre, et Kyle Walburn et Brandon Lacovella, membres fondateurs, ont très bien su sortir du lot avec une aisance perceptible sans pour autant rester figés dans les clichés de la composition d’un album.

Les morceaux sont longs, ce qui n’est pas rare pour du black metal traditionnel. Mais ce qui rend ces chansons intéressantes est la quantité de détails que l’on peut observer dans chacune de celles-ci. Dissonance, progressions d’accords innovateurs et agressivité sont au rendez-vous tout au long de Ash in Realms of Stone Icons. La dernière pièce, intitulée Awake into Eternal Slumber, pleine d’agréables surprises, constitue un bon exemple de ce dernier point. La section en gamme majeure que l’on peut entendre vers le milieu de la chanson prend véritablement au dépourvu, surtout quand celle-ci est accompagnée par un blast beat à la batterie peu de temps après. Mais le riff en triolets qui précède (3:41) est ma partie préférée de l’album au complet. Il est rapide, mélodieux et délicieusement bien placé, vers la fin d’une œuvre qui est davantage concentrée sur différents styles de riffs à la guitare. Cette dernière pièce conclut l’album avec des chants clairs de Walburn implorant la traversée vers l’au-delà.

La performance de celui-ci aux vocaux est aussi très impressionnante. Son registre de chants rauques est très varié. On a même parfois l’impression d’entendre une pièce complètement différente lorsqu’un changement dans le style de sa voix se fait entendre. Les paroles abordent entre autres les thèmes de la dépression et de la perte et on sent véritablement de l’émotion dans sa performance. Le duo d’Atlanta a également confié la complexe tâche d’enregistrement de la basse à nul autre qu’Arran McSporran de Virvum, l’un de mes groupes préférés. Son excellente performance ajoute définitivement de la complexité dans les morceaux et les solos mettent en valeur sa virtuosité. À la batterie, Tómarúm a approché Spencer Moore d’Inferi. Entendre des musiciens de groupes de « technical death metal » performer sur une œuvre aussi complexe et différente dans le style se veut très agréable comme expérience auditive. De plus, les deux membres fondateurs de la formation sont eux aussi des guitaristes de haut calibre qui ont su en mettre plein les oreilles des auditeurs avec leurs solos néoclassiques joués particulièrement vite, notamment sur Where No Warmth is Found.

Ash in Realms of Stone Icons constitue un album qui m’a beaucoup plu, tant au niveau de la composition et du mariage de sous-genres fort intéressants qu’au niveau de l’excellente production. On peut aussi percevoir la souffrance dans les thèmes qu’aborde le groupe à travers sa musique, ce qui est magnifique à ressentir, et en voir le résultat final se veut très inspirant. Personnellement, j’ai perçu une certaine ressemblance avec l’œuvre de Ne Obliviscaris, seulement encore plus mélancolique. Un metal de haut calibre au niveau musical sortant du conventionnel et qui saura plaire tant aux amateurs de black metal qu’aux amateurs de Metal progressif et technique.