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Les Allemands de Rebellion reviennent après trois ans d’absence et un drastique changement de line-up. En effet, trois des cinq membres fondateurs s’en sont allés vers de nouvelles aventures dont Uwe Lulis, parti rejoindre Accept depuis six ans. Leur nouvel album s’intitule We Are The People et est sorti chez Massacre Records.
Alors, à quoi devons-nous nous attendre d’un groupe dont la carrière n’a jamais vraiment décollé ? La réponse arrive dès l’ouverture du disque. Après une courte introduction, un riff ultra-classique assomme littéralement l’auditeur. La production est puissante, claire et précise. On s’aperçoit rapidement que l’ombre de Grave Digger plane toujours sur le combo, surtout au niveau du chant qui rappelle indubitablement Chris Bodenthal, même si les Teutons possèdent leur propre identité musicale.
Le concept de l’album semble tourner, en partie, autour de la guerre et des actes de bravoure qui en découlent.
Le deuxième titre, Liberté, enfonce le clou de manière quasi jubilatoire pour tout amateur de Heavy traditionnel, dont le principal souci n’est pas l’originalité mais bien l’efficacité, quitte à se servir allègrement d’une construction artistique éculée. Et puis, comment résister à ce refrain en français, Liberté, Egalité, Fraternité qui fera le bonheur des fans en concert. Malgré les promesses d’un certain renouveau dans la musique et la manière de composer des Germains, force est de constater que leur style n’a guère évolué : nous naviguons, avec toutefois un certain plaisir, dans un Heavy Metal aux racines bien définies. Ces dernières sont à rechercher du côté de la fin des 80’s – début 90’s en Allemagne bien sûr. Il ne pouvait en être autrement.
Parmi les titres phares de l’opus, notons le renversant Verdun, à l’architecture plus complexe que d’accoutumée et le très bon Shoa, un titre mid-tempo quelque peu surprenant de par ses incessants changements de rythme. Désarçonnant mais diablement bien imaginé… quoique un peu glaçant de par son sujet. L’excellent WWII dynamite l’ensemble, alors qu’une certaine routine s’installait petit à petit malgré tout dans l’écoute. La plage titulaire clôture le disque de bien belle manière avec un riff assassin, un solo très mélodique et un refrain fédérateur, une belle pièce de Heavy en somme, comme quasi seuls les Allemands en ont la recette.
Tous les morceaux apportent leur pierre à un édifice d’une solidité rassurante, bien que manquant parfois un peu de profondeur et de relief. Rebellion ne va certes pas renouveler le genre (qui ceci dit n’en a pas besoin) mais sort avec ce We Are The People un disque tout à fait convenable, qui fera le bonheur des fans d’Accept, Wizard, Iron Savior et bien sûr Grave Digger.
A ce propos, notons pour la petite histoire que le groupe a été formé suite au départ de ces derniers et d’Uwe Lulis à la fin des années 90. Un membre fondateur qui vient de quitter le navire mais qui se retrouve toutefois à la production, son emploi de temps et le cahier des charges avec Accept ne lui permettant sans doute plus d’être à 100% concerné par le projet.
C’est donc une formation énormément remodelée qu’on retrouve ici puisque 60% de l’effectif s’en est allé. Tel Sabaton, qui fût dans la même configuration, il y a quelques années. Cela n’a pas eu d’impact sur la qualité de la musique et c’est tant mieux!
Un neuvième album très sympa et réussi.
