Soulfly
Chama
Genre thrash
Pays États-Unis/Brésil
Label Nuclear Blast
Date de sortie 24/10/2025

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Le 24 octobre 2025 est sorti Chama, couvert par des diffusions du patriarche Max Cavalera sur les réseaux sociaux. Heureuse de cette sortie, j’évite les recherches approfondies pour privilégier la rencontre acoustique. Cet album a été développé et écrit en famille avec principalement Zyon, comme pour le dernier album Totem. Le LP démarre par un thème instrumental comme une habitude retrouvée par laquelle Soulfly convoque ses racines brésiliennes. Les chuchotements d’Oxossi, un des gardiens de la nature, nous attirent ou nous répulsent mais quelque chose va se passer. Les tambours et les percussions si organiques d’Indigenous Inquisition nous informent sur les thèmes chers au cœur de Max : le Brésil, les souffrances et la revanche des autochtones brésiliens. On sent déjà un son moins frontal que dans les premiers albums du groupe. Outre le groove présent dans tous les morceaux unis par la prod de John Aquilino, dont le studio est en Arizona, les changements de rythmes de Zyon à la batterie font évoluer la direction artistique.

Le premier single sorti, pour cet album de 38 min, est No pain = No power, Dino Cazares de Fear Factory est à la guitare lead, Gabe Franco d’Unto Others et Ben Cook de No Warning donnent de la voix. Les cinquante premières secondes sont du power de la fin des années 90, et ce thème va revenir régulièrement dans le morceau. Des changements de rythme impressionnants comme si les codes du death/black avaient été appliqués, jusqu’à éteindre la batterie pendant toute la dernière minute. Quand Todd Jones chante sur Nihilist, il apporte une mélodie supplémentaire. En effet, ce n’est pas du Max et pourtant le son sonne Cavalera. Le morceau est dédié à L.G. Petrov, leader suédois du groupe Nihilist entre autres, décédé en mars 2021. Le titre n’est pas le plus long mais fait déjà 3’57.

On réveille tout le monde avec GhennaMichael Amott d’Arch enemy joue les guitares lead. C’est extrêmement intéressant, Chama, c’est du Cavalera, du Soulfly, mais avec quelque chose en plus, de différent. Il y a des membres du clan et des guests sur tous les morceaux, dont je ne vais pas dresser une liste à la Prévert. Igor Amadeus joue de la basse pour Chama et Favela Dystopia.

Black Hole Scrum dure 4’30 et je trouve cela un peu long, mais ne vous y trompez pas, c’est pour servir le propos.

Si Soulfly XIII nous rappelle que c’est déjà le treizième album du groupe, l’évolution musicale est toujours là. Quand on est à plus de trente ans de carrière pour la première génération et des musiciens plus doués les uns que les autres pour la génération suivante, la filiation se fait entre membres de la même famille, quoi qu’on en pense, et entre musiciens. C’est un album étonnant par certains partis pris artistiques où les guitares n’ont pas toujours le son si reconnaissable de Max et une batterie ralentie qui amène le côté groove revendiqué.

Un bon album qu’il ne vous reste plus qu’à écouter.