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Avec Steel, Rust and Disgust, Midnight propose une immersion dans les racines souterraines de la scène metal et punk de Cleveland (Ohio) avec une atmosphère crasseuse qui exulte d’authenticité. Composé de dix reprises de groupes locaux oubliés et de deux morceaux originaux, l’album est une célébration viscérale, une ode nocturne et sale aux pionniers du genre. C’est un poids lourd au niveau des covers, livré pour être joué inéluctablement fort.
Premier coup de semonce, Cleveland Metal (original). Ce titre fort se savoure comme une provocation : riffs crasseux, chant hurlé avec une gouaille cruelle par Athenar, et un refrain qui scande sa fierté locale. Il est à la fois chant de guerre et hymne corrosif, parfait pour chauffer les foules.
Final Solution (reprise) est un des sommets de l’album. Morceau brutal, sans concessions, métallisé de bout en bout et lancé comme une grenade sonique à travers la vitre d’un monde trop propre.
Le titre Frenzy (Screamin’ Jay Hawkins – reprise) est transformé en une spirale galactique de metal par rapport à l’original qui est glauque et théâtral. Ici, il devient un blast de vitesse, avec des guitares ultra-agressives dans une atmosphère hardcore américaine — un contraste galvanisant
Steel, Rust and Disgust se vit comme un thrill ride motorisé, une chevauchée sans fin dans l’enfer de l’underground. Chaque titre — court, énergique, frontal — distille un mélange de speed, thrash et punk, toujours enroulé du fiel et de la sueur d’une production crue mais diablement efficace.
Athenar est seul homme en studio — toute l’âme du projet repose sur ses épaules, son chant rugueux, ses riffs filés au scalpel et sa fidélité aux racines locales.
Cet album fait mouche de par sa variété authentique et brute. Les reprises sont à la fois méconnues et puissantes, présentées sans artifices mais avec une inventivité féroce. Un son de garage toxique avec du couillu où chaque morceau libère une rage contrôlée, un blast tribal à écouter dans un noir total, amplifié, sans distinction, jusqu’à l’épuisement.
Steel, Rust and Disgust est une émeute sonore scrupuleusement organisée, un pied de nez aux conventions, et une preuve que Midnight reste férocement original après deux décennies de furie métallique. Pour ceux qui vénèrent l’underground, cet album est une claque viscérale qui résonne encore après la dernière note.