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Neuf ans après Hyperkassomarket, Mandroïd of Krypton proposait, fin 2024, son dernier opus Cosmic Sarcophagus. Cet album commence par Deep Resistance qui démarre comme si le temps n’avait pas eu d’effet sur le trio genevois. L’énergie est toujours la même, leur musique est à cheval entre le thrash metal et le punk. À cela, il faut ajouter une voix qui est des plus surprenantes, rappelant un peu certains moments de Candlemass avec ce chant haut perché et ritualiste. Le morceau n’est pas très rapide, mais il ne s’arrête jamais. Dans le genre plus puissant, The Waltz of Death commence sur les chapeaux de roue, offrant une montée en puissance plutôt sympa. Ce morceau tire plus sur le thrash avec un riff général assez agressif. Il y a de jolis blasts qui sont accompagnés d’un petit effet black metal dans le jeu de guitare. Ça passe aussi vite que c’est venu, mais cela donne un côté original à la chanson.
Beaucoup plus sombre, Cosmic Sarcophagus met encore plus en valeur les facultés vocales du chanteur. Le ton est plus black metal, avec une batterie qui, sans faire de fioritures, donne le tempo de ce rituel obscur. Le chanteur se lance même dans de petits growls. Ça choque et ça fait plaisir. La transition est assurée par Mountains of Fear. La chanson démarre au ralenti et ne fait qu’accélérer jusqu’à atteindre sa vitesse de croisière. Je dirais que le tempo fait très punk avec de l’intensité, mais pas forcément une grosse vitesse et que le riff fait très thrash old school. Le jeu du bassiste est particulièrement remarquable, avec un petit passage très impactant. Ça continue avec Drag Drag Sisyphus, purement punk avec une petite touche de kiffe en plus. C’est du punk prog (même si cette appellation peut paraître étrange). Le morceau est court, efficace avec une touche vocale qui permet de différencier entre mille la patte de Mandroïd of Krypton. Vient ensuite Fallen Angels qui démarre sur un tempo bien lourd imprimé par la batterie. Le morceau est très lent, le début se répète et puis ça pète. Le tout s’emballe et là, on est dans quelque chose qui sonne et qui riffe à fond, jusqu’à la fin du morceau qui se termine par une baisse d’intensité et un fade out. Quoi de mieux qu’un fade in pour lancer Asteroïd Brigade ? La chanson a un tempo tout à fait moyen pour Mandroïd of Krypton, sortant de l’ordinaire par son étonnante stabilité. Le groupe nous a habitués aux changements soudains, mais pas à cela. C’est comme ça qu’un bon groupe arrive à surprendre, en gardant une ligne de conduite puis, sans prévenir, en faisant tout à fait l’inverse.
Veterans of the Cosmic War est pleine de petits breaks et de micro-accélérations qui rendent la musique imprévisible. Le batteur s’amuse visiblement bien, il fait tout un tas de petits trucs assez fins qui donnent à ce morceau une touche unique en son genre. Le chanteur, de son côté, a un passage où il a doublé les pistes vocales. Il en a une en chant clair et une en growl. Le résultat est juste trop top. L’album se termine par Land of Ghosts. Plus sombre que la précédente, cette chanson met en scène un batteur endiablé qui est suivi par le bassiste, créant une section rythmique pas très complexe, mais super sympa. Le groupe s’emballe une dernière fois et le chanteur chante avec sa voix claire qui contraste fortement avec la puissance du reste. L’album se clôt sur un moment de chaos intense et ensuite le néant.
Dans l’ensemble, cet album est un joyeux bazar qui mélange le punk et le thrash metal avec une forte influence black. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre en mettant play à la première chanson, mais une fois commencé, Cosmic Sarcophagus s’écoute d’une traite sans la moindre difficulté. C’est un peu perché, mais ça reste pour le moins efficace et incisif.
Vous trouverez cet album via ce lien : https://lnk.site/mandroid-of-krypton-cosmic-sarcophagus.
Il existe en version vinyle et digitale uniquement.





