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À la première écoute de Legends, on se dit qu’à force de tirer sur la même corde, elle risque de céder. C’est un peu l’impression que ce 11e album studio de Sabaton laisse au départ. Et pourtant, après de multiples écoutes, cet album mérite qu’on s’y attarde un peu plus. En effet, bon nombre de titres sonnent comme d’autres dans la large discographie des Suédois. Et certaines nouvelles compositions s’apparentent à du copier/coller d’autres morceaux écrits naguère. On peut citer The Duelist ou Hordes of Khan aux tempos déjà entendus par le passé. Mais il vaut mieux dépasser ce clivage primaire pour s’immerger dans cette nouvelle œuvre des Suédois. Premièrement, le thème central de cet album consacre les Maîtres de Guerres plutôt que la nature de leurs combats. L’angle d’attaque semblait plutôt prometteur. Mais il faut bien avouer qu’à l’écoute de certains textes, dénués de consistance, on se dit parfois que le groupe a un peu manqué d’inspiration et a préféré jouer la carte de la sécurité. C’est un peu ce qui prévaut avec Templars qui ouvre ce 11e album en évoquant la célèbre horde des Templiers d’une manière plutôt sommaire au niveau des textes alors que le jeu des guitares est, lui, très corrosif.
Est-ce le changement de label qui a dicté cette conduite? Le groupe a sorti deux singles au mois de juin et a proposé 5 des 11 titres de cet album avant sa sortie… Difficile de fédérer son public dans une telle situation… Mais tout n’est certainement pas à jeter pour la cause, même si un sentiment de précipitation et de remplissage occupe l’esprit de l’auditeur qui se contente d’une seule écoute. Mais après avoir passé l’album à plusieurs reprises, l’on se rend compte qu’il y a, malgré tout, une recherche musicale, qui dépasse allègrement cette impression de déjà-entendu. Maid of Steel et Till seger sonnent comme des chansons de la meilleure veine de Sabaton avec des sonorités ancestrales mais aux consonnances plus actuelles.
On apprécie Crossing the Rubicon, taillé pour la scène, avec son refrain entêtant et sa rythmique soutenue par des claviers. On imagine déjà les effets scéniques qui seront déployés sur les chœurs de cette chanson frappée du sceau de Sabaton.
I, Emperor, consacrée à Napoléon Bonaparte, est quant à elle soutenue par des voix féminines sopranos qui offrent une grandiloquence au titre. Ce n’est pas la seule référence française puisque Jeanne d’Arc est elle aussi abordée à travers le très soutenu Maid of Steel sur lequel Joakim Brodén pose une voix plus grave que jamais. On soulignera aussi le titre Till seger, interprété en suédois, à la gloire de Gustavus Adolphus, roi de Suède du XVIIe siècle.
Reste à voir ce que cela donnera sur scène…





