En la soirée du 24 octobre dernier, la pluie battante et le vent qui soufflait n’ont pas empêché les fans de metal de se réunir ce soir pour les concerts de Nonpoint et de Lacuna Coil à la salle des Docks à Lausanne. Nous sommes vendredi soir, avec une météo qui inciterait plus d’un à rester chez soi bien au chaud, cependant, il en est tout autre ici aux Docks. Dans la file, plusieurs personnes attendent de franchir l’entrée. Une fois le contrôle passé, c’est une salle bondée qui se dévoile. Des files d’attentes pour le bar ou le vestiaire, un public impatient déjà installé dans la salle, prêt à s’en prendre plein les oreilles.
À 20 h 30, le concert débute avec Nonpoint en première partie, qui est un groupe de nu-metal/rap-rock, venu des US. Pas le temps de somnoler, le groupe entre en scène avec un son fracassant d’emblée. Les premiers rangs se laissent vite décoiffer ! Sur scène, hors de question pour le chanteur Elias Soriano de garder son public à froid. Il anime immédiatement la salle, de quoi réveiller dès les premières notes. L’énergie est communicative, les musiciens bougent sur scène, entre déplacements et sauts, les baguettes claquent énergiquement contre les cymbales et le chanteur garde le contact régulièrement avec son public durant tout le show. Les têtes bougent, ça headbang, ça danse !
Pour ma part, je ne connaissais pas du tout ce groupe mais c’est une chouette découverte. Même si l’univers de ces musiciens ne correspond pas totalement à mes goûts, impossible de nier leur présence scénique et la qualité de leur jeu. Les voix, comme les instruments, étaient bien équilibrés et puissants. Un bon moment d’ouverture qui a clairement réchauffé la salle.
Setlist :
Breaking Skin / What a Day / Chaos and Earthquakes / Dodge Your Destiny / Buscándome / A Million Watts / Ruthless / In the Air Tonight (Phil Collins cover) / Rabia / Alive and Kicking / Bullet With a Name.
Une longue pause de presque trente minutes sépare les prestations des deux groupes ; le moment idéal pour se réhydrater avant le début du prochain concert. Cependant, très peu de personnes ont osé quitter leur place de peur de la perdre. La grande majorité du public est restée postée à son emplacement, chacun luttant pour avoir la meilleure vue possible pour apprécier le show. J’ai rarement vu ça !
Puis, quelques minutes avant 22 h, Lacuna Coil, le groupe de goth metal venu d’Italie, fait son entrée. Une ambiance sombre, étrange et mystérieuse s’installe. Plongés dans la pénombre, seuls des spots bleus illuminent la scène, ainsi que le logo du groupe projeté sur un grand écran, derrière la batterie. Les membres du groupe arrivent les uns après les autres, sous les applaudissements et les cris d’un public impatient.
Le groupe livre une prestation énergique et vocale irréprochable. Cristina Scabbia et Andrea Ferro partagent la scène avec complicité, soutenus par des musiciens dynamiques et un son clair. Les lumières accompagnent bien les morceaux, sans pour autant surprendre. L’ensemble reste « propre », professionnel, mais peut-être un peu trop sage.
Les interactions avec le public sont nombreuses et vraiment appréciées. Cristina Scabbia sait toucher ses fans de par ses mots et ses encouragements mélodieux. Headbangs, mains levées, danses, le public se montre réceptif.
Pourtant, il me manquait un petit quelque chose. Visuellement, la scène paraissait un peu vide pour une salle de cette taille. Le grand écran projetant des visuels, la batterie centrale et les étendards ornés de crânes de corbeaux créaient une belle atmosphère, mais laissaient un sentiment de manque. Peut-être celui d’un show plus immersif, de quelques effets de fumée ou de décors supplémentaires pour combler l’espace.
Côté public, la salle pleine à craquer rendait les mouvements et déplacements difficiles. On se sentait serrés, presque immobilisés… ceci dit, malgré cela, la foule restait réactive. Poings levés, mains qui frappent la mesure, l’ambiance était bonne sans être déchaînée. Peut-être la taille de la salle ou la proximité trop grande entre spectateurs a-t-elle limité les élans habituels. L’expérience tenait plus du concert intimiste que du grand show, ce qui, selon la sensibilité de chacun, peut séduire ou laisser un léger goût de retenue.
Toutefois, j’ai passé une agréable soirée, portée par deux groupes généreux et un public chaleureux. Il me manquait juste ce petit supplément d’âme, ce grain de folie scénique qui transforme un bon concert en moment inoubliable. Peut-être est-ce simplement une question de contexte ou de magie, celle qu’on ne contrôle pas toujours.
Setlist :
Intro / Layers of Time / Reckless / Hosting the Shadow / Kill the Light / Die & Rise / Spellbound / In the Mean Time / Intoxicated / Downfall / Heaven’s a Lie XX / In Nomine Patris / Blood, Tears, Dust / Gravity / Oxygen / Nothing Stands in Our Way.
Encore :
The Siege / I Wish You Were Dead / Swamped XX / Never Dawn / Christian Woman.





