Atreyu, Zero 9:36
Reflektor (Liège, BE)
Date 19 octobre 2025
Chroniqueur Oli de Wacken
Photographe Paul Collin
https://reflektor.be

Zero 9:36 est le nom de scène de l’artiste solo américain Matthew Cullen, qui pratique le rap metal, entouré d’un line-up à géométrie variable pour ses prestations live. Matthew officie en tant que chanteur/rappeur et il est à supposer que les rapports privilégiés qu’il entretient avec Atreyu expliquent sa présence à l’affiche. Le single Chasing Shadows notamment, sorti en début d’année, se voit enrichi d’un featuring de Brandon Saller, chanteur du groupe de metalcore. Matthew et ses comparses ne laissent pas le public présent indifférent, mais la salle est encore en train de se remplir alors que se déroule leur set, ne permettant pas d’assister à un succès massif.

Vingt-et-un ans après sa sortie, The Curse reste l’un des albums emblématiques d’Atreyu, qui en propose une réinterprétation intégrale durant une tournée anniversaire faisant halte au Reflektor de Liège. Si la soirée n’a pas affiché complet, l’affluence n’a pas empêché une atmosphère particulièrement dynamique, portée par un public venu clairement pour participer et pas simplement pour observer.

Le groupe entre en scène et débute son set avec Blood Children puis Bleeding Mascara. La réaction est immédiate : la fosse s’ouvre et les premiers pogos se déclenchent sans hésitation. Brandon Saller assure des lignes vocales toujours efficaces, secondé par Marc McKnight, aussi bassiste de son état, et dont le chant hurlé est particulièrement abrasif.

Right Side of the Bed et The Crimson figurent parmi les moments les plus physiques du concert : la foule réagit au quart de tour, les pogos sont soutenus. This Flesh a Tomb confirme quant à lui la dimension mélodique de l’album, souvent éclipsée dans le souvenir collectif.

Le groupe conclut par quelques titres plus récents, rappelant qu’Atreyu n’entend pas se limiter à l’exercice de mémoire. Le contraste entre l’énergie du répertoire historique et les productions plus modernes est perceptible, cela étant l’ensemble reste cohérent et maîtrisé.

Au Reflektor, Atreyu a offert une performance solide, sincère et clairement tournée vers son public. Pas un triomphe massif, mais une célébration efficace et sans artifice d’un disque qui a marqué tout une génération de fans de metalcore.