Rabid
Ruins
Genre black metal
Pays Italie
Label Asgard Hass Productions
Date de sortie 13/06/2025

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L’album s’ouvre sur Prologue, une introduction au piano qui débouche sur Code Unknown qui part à mille à l’heure. Dès les premières secondes, on trouve toute la froideur du black metal avec des riffs tranchants et un dead scream vindicatif. Le trio originaire de Monza n’est visiblement pas venu pour faire de la figuration. C’est à la fois assez mélodique et puissant. Le morceau contient plein de changements de rythme, de petites accélérations qui le rendent imprévisible à la première écoute.

Sur la même base, Hollow Bodies est plus agressif, avec une mélodie très mélancolique. Le morceau est rythmé par cette mélodie qui tourne en boucle mais n’est jamais lassant, grâce au jeu très varié de la batteuse Astrid. Cette chanson a un air triste mais la puissance du black metal fait qu’elle ne s’apitoie pas sur son sort et que ça donne envie d’aller de l’avant.

Intentional Bleeding commence sur un riff plus posé, plus aérien. Au début, c’est le titre le plus lent de ce début d’album mais il n’a de cesse d’accélérer encore et encore jusqu’à atteindre sa vitesse de croisière, un mid tempo qui tout d’un coup retombe dans un passage très lent, lourd, qui laisse place à une fin de chanson où le chanteur est très mis en avant, répétant une phrase en boucle avec un duo basse-guitare qui joue les mêmes accords en fond. Le tout dans un fade out qui laisse transiter vers Ekenosen, cinquième piste de l’album. Le début de la chanson met la basse à l’honneur avec un fond de batterie, avant que tout n’explose et que la violence sauvage de Rabid ne vienne quelque peu camoufler cette basse, qui malgré tout continue à riffer fort ! Le morceau est direct, efficace, représentant toute la puissance du groupe avec toujours cette pointe de mélodie caractéristique de la musique de Rabid.

Fodder for Sheep commence par un passage où le chanteur récite une sorte d’incantation qui, semble-t-il, tourne bien, car le chaos s’abat sur la chaîne hi-fi pendant que le disque tourne. C’est typiquement le genre de morceau qui pourrait donner envie à des blackeux de pogotter un bon coup. C’est à la fois supersonique, haineux et mélodieux. Un bon mélange que le groupe sait visiblement manier avec brio. Le titre suivant, New Ruins, est un poil plus martial, avec un rythme de batterie très strict. Le chant de Massi F.D. est plus profond que jamais et son jeu de guitare y est juste trop bon, oscillant entre des notes hautes et très hautes sans jamais devenir criard.

ShatanChakra est le dernier véritable morceau de cet album. Il n’y a pas tellement de surprises ici. Ça tabasse ! Les riffs sont bons, le jeu de batterie est bon et le bassiste Tejat se fait même entendre comme il se doit. Je dirais que ce dernier titre est à la hauteur de tous les précédents avec un petit plus que je ne saurais expliquer. Epilogue met fin à un album qui passe à une vitesse folle, et qui, franchement, vaut la peine que l’on s’y plonge. On l’a souvent comparé à du Dissection, qui reste le roi incontesté du genre, mais cet état de fait tient en partie au mythe qui entoure le groupe. Rabid pourrait bien être l’un de ses plus prometteurs descendants. Alors, n’attendez pas plus et plongez-vous tête la première dans cet amas de Ruins.