Haken
Liveforms – An Evening with Haken (Live in London 2024)
Genre rock/metal progressif
Pays Royaume-Uni
Label InsideOut Music
Date de sortie 09/05/2025

Site Internet

En dix-huit années d’existence, Haken s’est hissé dans le peloton de tête du metal progressif, au fil d’une discographie qui allie la quantité (deux EP, sept LP et un live, sans compter celui qui nous intéresse aujourd’hui) et la qualité, tant dans l’écriture de la musique que dans celle des textes, sans parler de la conception des albums et de la virtuosité des musiciens. Le style du groupe est en constante évolution, passant du rock progressif « classique » au metal progressif ou à une pop racée, mâtinée de jazz, notamment sur son dernier album studio.

Liveforms – An Evening with Haken est un album live d’un format particulier puisqu’il est l’enregistrement d’un concert au Forum de Londres en septembre 2024, d’une durée de presque trois heures, où le groupe joua l’intégralité de Fauna, son dernier album, puis des titres piochés dans sa relativement jeune mais impressionnante discographie. Cette durée inhabituelle permet de s’immerger pleinement dans l’univers de Haken.

On retrouve sur scène le line up de Fauna, avec notamment le chant toujours aussi maîtrisé de Ross Jennings, Richard Henshall et Charlie Griffiths aux guitares, Conner Green à la basse, Ray Hearne à la batterie, et le retour de Peter Jones aux claviers. On remarque aussi l’intervention de Miguel Garodi à la trompette, dont on apprécie le solo jazz qui transcende le final d’Alphabet of Me.

La première partie de l’album est donc consacrée à Fauna, dernier LP en date du groupe, sorti en 2023, et qui est ici joué dans son intégralité, y compris le titre bonus The Last Lullaby. Je ne peux que renvoyer à l’excellente chronique de Fauna, parue sur notre non moins excellent site, en avril 2023. Le live donne aux chansons une force qui diffère de la production sophistiquée du studio et donne l’impression de redécouvrir l’album, notamment sur Elephants Never Forget, qui est pour moi l’un des sommets de Fauna.

Quant à la deuxième partie, elle se compose de morceaux tirés de tous les précédents albums de Haken, y compris du EP Restoration de 2014, avec la chanson Crystallised, à laquelle avait participé Mike Portnoy.

La setlist passe donc en revue toute la discographie pré-Fauna, allant d’Aquarius (2010) à Virus (2020), sans toutefois en respecter l’ordre chronologique, et offre une parfaite occasion de découvrir ou de redécouvrir l’incroyable richesse des compositions du groupe. J’avoue une préférence pour l’incontournable Cockroach King, avec son intro très Gentle Giant, ou le diptyque Drowning in the Flood/Visions, qui clôt l’album, l’enthousiasme du public rendant cette dernière chanson particulièrement émouvante. Histoire de pinailler, je dirai que l’instrumental Strainwreck, a priori inédit, fait un peu baisser le niveau, mais c’est bien peu de chose.

En définitive, le seul regret que peut procurer Liveforms – An Evening with Haken est de ne pas avoir été à Londres certains soirs de 2024.