Crimson Fire
Another Dimension
Genre Heavy Metal
Pays Grèce
Label No Remorse Records
Date de sortie 27/08/2021

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L’album s’ouvre avec le single Judas, un titre qui introduit magnifiquement le sujet. La rythmique galopante et la mélodie classieuse qui l’accompagne rappelle bien évidemment Iron Maiden. La comparaison s’arrête là et définitivement d’ailleurs. On ne retrouvera en effet plus l’influence des Anglais durant le reste de la galette. La production est claire, moderne et soignée, tous les instruments sont bien en place, ce qui démontre une réelle volonté du combo de proposer un travail fini irréprochable.

La voix de Johnny B. est plutôt haut perchée, les lignes de chant sont infiniment bien modulées, rappelant des frontmen comme Timo Kotipelto (Stratovarius) ou Chris Bay (Freedom Call).

Nous sommes en pleine tradition Power Metal européen, serait-on en droit de se dire après l’écoute des deux premiers morceaux. Cela va s’avérer un peu inexact. On the Edge ralentit le tempo et un clavier omniprésent aère l’ensemble avec beaucoup de classe. Le soin apporté à la mélodie est une constante chez Crimson Fire, accouplé avec une obsession jubilatoire de proposer des riffs variés et incisifs. Pour preuve le superbe Fire Below, chanson mid-tempo qui annonce une seconde partie de disque flirtant avec le Hard FM .

Set the Night on Fire nous conforte dans cette idée, avec toujours en point d’orgue une sublime mélodie (ce refrain !) et des guitares en mode « duel », éclaircis par le jeu sobre du claviériste, malheureusement non crédité comme membre permanent des Grecs.

No Fear, un peu linéaire mais toutefois bien imaginé, rappelle par certains côtés le Pretty Maids des débuts, période Red, Hot and Heavy et Future World. Une bien belle référence vu le statut culte des deux albums précités.

L’une des particularités des Helléniques est de toujours vouloir proposer des chansons simples (mais pas simplistes) aux mélodies immédiatement assimilables. C’est extrêmement réussi puisqu’elles envahissent l’esprit de l’auditeur d’une traite. L’album s’écoute de cette façon, en une seule fois, sans en interrompre la remarquable homogénéité.

Sold My Soul et surtout l’incroyable Walking Into the Light clôturent le disque de bien belle manière. L’auditeur n’a pas eu le temps de reprendre son souffle avec une quelconque ballade ou remplissage acoustique souvent de mise dans ce type de production. Les dix chapitres s’enchaînent sans temps mort, c’est admirablement bien joué, élancé et délicat, puissant aussi.

Les quarante-sept minutes d’écoute passent avec une célérité folle. On en vient même à se demander pourquoi l’album est si court, alors que sa durée standard est tout à fait honorable. Une création artistique qui ravira bizarrement aussi bien les fans d’Hammerfall, Helloween et Sonata Arctica que ceux d’Europe, Treat ou Beast in Black.

Un tour de force qui sera à coup sûr une des attractions de la rentrée. Il reste à espérer que la réalisation des jeunes Grecs bénéficie d’une couverture médiatique suffisante et d’une distribution mondiale conséquente.

L’une des révélations de ces dix dernières années, ni plus, ni moins.