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Il faut bien avouer que depuis le limogeage de leur tête pensante, le guitariste et compositeur Anton Kabanen parti fonder Beast in Black, Battle Beast a plus souvent soufflé le froid que le chaud. Normal pour un groupe finlandais, me direz-vous, mais pas tant que ça, en fait. Les deux précédents albums avaient, en effet, laissé de nombreux fans sur le carreau tant l’approche mélodique du groupe se départait du power/heavy metal pourtant si efficace avec lequel les Scandinaves avaient forgé leur marque de fabrique. Avec Steelbound, on sent la fibre du groupe ressuscitée comme par magie. S’agit-il d’une opération mercantile ou une volonté délibérée de retourner là où le groupe a excellé il y a une bonne dizaine d’années ? Toujours est-il que le titre The Burning Within signe une ouverture en puissance et digne des meilleurs titres du groupe. Here We Are, le second titre, est nappé de refrains entêtants et plus catchies sur une mélodie plus pop tout en évitant de tomber dans le niais. À ce titre, la performance vocale de Noora Louhimo est assurée et assumée avec brio tant dans les aigus que sur l’intensité et la puissance des refrains. On peut aussi apprécier le côté plus guttural de sa voix sur Last Goodbye où le jeu de batterie de Pyry Vikki fait merveille. Steelbound, qui a donné son titre à cet album, vient, quant à lui, marteler une ligne rythmique avec une certaine assiduité.
Certes, il y a des passages convenus notamment sur Blood of Heroes, mais quelques très belles surprises comme le début assez core de Watch the Sky Fall ou le final de Twilight Cabaret. Sur ce morceau, on apprécie beaucoup la fusion des guitares et des claviers des frères Björkroth. Battle Beast semble être animé des meilleures intentions comme en témoigne l’instrumental très cinématographique The Long Road. Gageons que ce sursaut d’orgueil ne restera pas sans suite. Il y va de la crédibilité du groupe.
