Ascension of Europe Tour au Trix : Paradise Lost triomphe !
En ouverture, Lacrimas Profundere. Pilier du gothic rock/metal allemand depuis les 90’s, nés en Bavière autour du guitariste-compositeur Oliver Nikolas Schmid. Leur son mêle racines doom, mélodies accrocheuses et refrains sombrement romantiques, portés aujourd’hui par le chanteur Julian Larre. Ils ont imposé un gothic rock solide et mélodique sur huit morceaux dont Ave End et Father of Hate, avec un son propre et lourd où la guitare porte les refrains, tandis que les nappes orchestrales et chœurs féminins restent sur bandes. Le set joue la carte de l’atmosphère : rythmes mesurés, contrastes clairs-obscurs et voix habitées, sans jamais verser dans le pompeux. La salle se remplit, les têtes hochent, l’ambiance se densifie titre après titre. Ce n’est pas un show démonstratif : c’est une montée en tension émotionnelle, tenue par un mix clair et des riffs appuyés. Une mise en condition idéale avant Messa et Paradise Lost, qui séduit autant les habitués du goth metal que les curieux.
Messa, collectif italien de doom atmosphérique, s’est formé au Nord de l’Italie au milieu des années 2010. Leur signature : voix ensorcelante, dynamiques extrêmes (du chuchoté au cataclysmique), textures vintage, touches jazz/ambient et parfum méditerranéen. Ils transforment la salle en cathédrale sensorielle : un doom cinématographique, capable d’enchaîner clair-obscur, silences habités et déflagrations. La voix d’enchanteresse de Sara Bianchin mène la danse sur le titre The Dress, suspendant littéralement l’assemblée, puis le groupe relance avec des poussées massives qui arrachent des frissons sur Immolation. Une autorité scénique remarquée dont la dynamique est la clé : transitions fluides, maîtrise des nuances, guitares qui sculptent l’espace et section rythmique hypnotique. Résultat : un état de transe douce, vite balayé par des crescendos écrasants. Un set d’esthètes, à la fois sensoriel et implacable, qui a à de multiples reprises captivé la foule avant le passage des maîtres de cérémonie.
En tête d’affiche, Paradise Lost déroule un show dense et élégant, calibré pour célébrer sa période emblématique tout en ancrant la nouvelle ère Ascension. Du dernier album, ils joueront trois titres : Serpent on the Cross, Silence Like the Grave et Tyrants Serenade. Charisme sobre au chant de Nick Holmes, guitares enlacées avec précision, rythmique chirurgicale – l’ensemble respire une maturité scénique impressionnante, qu’on soit à Londres, Paris, Vienne ou Padoue. Les titres récents s’imbriquent naturellement aux classiques (treize titres qui passent toute leur carrière en revue), l’écriture mélodique et les contrastes goth/doom s’additionnant pour construire un vrai récit de concert : tension, relâchement, climax final. Au fil des morceaux, on sent la montée en régime : la salle est sold-out et le public embarqué. Grande soirée, grand groupe, net et sans bavure.




