Bon, je dois avouer que c’est complètement par hasard que j’ai découvert l’existence du Westill (honte à moi)… Pour l’anecdote, c’est ma femme qui m’en a parlé suite à une publication facebook en me disant : « Dis, ça te parle le Westill festival ? Y’a des super groupes qui y passent cette année ! ». Renseignements pris, c’était déjà la 9e édition, et les affiches des années précédentes étaient déjà fort alléchantes ! Bref, je ne pouvais pas louper ça !
Un peu de contexte pour commencer : planifié sur deux jours, le Westill est un festival (quasi, mais j’y reviendrai) 100% stoner, et ça, c’est bien cool ! Au menu cette année, une bien belle sélection de groupes, avec en têtes d’affiche les Suédois de Graveyard le vendredi et les Américains d’Elder le samedi. Comme les précédentes éditions, celle-ci s’est tenue dans la salle Le Champilambart à Vallet, et à vue de nez, il devait y avoir entre 900 et 1000 personnes (le festival étant sold-out). À noter que les temps de jeu des groupes allaient de 45 minutes à 1 h 30, ce qui n’est pas mal du tout !
Ma première journée au Westill a débuté avec Womrsand, groupe originaire de Menton. Pas de surprise, on est bien à un festival stoner : le son est gras, massif et c’est une très bonne entrée en matière ! Je n’ai cependant pu assister qu’aux vingt premières minutes du set, car nous avions notre première interview de programmée, avec Monkeys on Mars ! J’en profite tout de suite pour remercier Mathieu (batteur de Mars Red Sky) et Jalil (bassiste de Monkey3) pour le temps qu’ils nous ont accordé ! L’interview sera publiée prochainement.
Le groupe suivant a littéralement fait un paquet de chemin : Mephistofeles vient en effet d’Argentine et nous a proposé un set stoner/doom bien comme il faut, avec ses rythmiques bien lourdes, sa basse vrombissante et ses vocaux sabbathiens. Très grosse performance des Argentins, salués comme il se doit à l’issue de leur set !
Nous aurions dû ensuite faire l’interview de Graveyard, mais cela n’a malheureusement pas été possible. Du coup, on a pu profiter quasi entièrement du set de Brant Bjork Trio ! Est-il encore besoin de présenter le combo ? Allez hop, on fait ça rapidement : Brant Bjork, batteur de l’emblématique Kyuss (qui a popularisé le desert rock), a également officié chez Fu Manchu — toujours à la batterie — avant de voler de ses propres ailes (et passer à la guitare). Et qu’a donc donné ce concert ? Eh bien ce fut excellent du début à la fin, ça sentait le groove à plein nez, on avait l’impression de voir une bande de potes à la cool en pleine jam, mais une jam hautement qualitative. Bref, j’ai passé un super moment !
Ensuite nous avons eu droit à un concert spécial de Monkeys on Mars, projet collaboratif des Français de Mars Red Sky et des Suisses de Monkey3. Sur le papier, ça envoie du rêve, et sur scène ce fut tip-top ! Pensez donc : la scène avait été préparée pour les sept musiciens, et ce sont les membres de Monkey3 qui ont commencé à jouer, avant de laisser la place à Mars Red Sky. Mais ce que tout le monde attendait était bien évidemment de les voir jouer ensemble les deux morceaux de leur EP sorti il y a peu. Voir ces sept musiciens jouer de concert fut vraiment un très grand moment, avec les éléments de chaque groupe fusionnant pour le plus grand bonheur de nos cages à miel (comme aurait pu le dire Zégut). Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé, vu les applaudissements nourris à la fin de leur show !
À peine le temps de faire une pause miam (j’en parlerai plus bas) qu’a commencé Graveyard. Ahhh Graveyard, découverts en 2012 avec leur 2e album Hisingen Blues (une merveille de rock 70’s), avant de les voir en live en 2013 au Hellfest puis pas mal de fois ensuite. J’étais donc dans les starting-blocks pour le set des Suédois. Sans surprise, nous avons eu droit à un paquet de titres issues de Hisingen Blues (Ain’t Fit to Live Here, Uncomfortably Numb, entre autres), pas mal de titres issus de leur 5e album Peace également (Please Don’t, Cold Love, par exemple) et trois titres de leur dernier album en date, 6 (oui, comme leur 6e album). Mention spéciale à Breathe In, Breathe Out, où la présence de Jim Morrison semble palpable. Et alors, concrètement, qu’a donné ce concert ? Eh bien, j’ai été un petit peu déçu du set des Suédois, mais pas musicalement parlant (c’était super propre). C’est vocalement que ça péchait à mon sens : sur album, Joakim Nilsson (guitare et chant) arrive à chanter sur certains morceaux avec une voix éraillée qui sied aux titres les plus pêchus, mais là, force est de constater que ce n’était pas le cas. D’ailleurs, ce n’est peut-être pas étranger au fait que le groupe ait choisi deux titres (From a Hole in the Wall et Bird of Paradise) où c’est Truls Mörck (basse et chant) qui chantait, peut-être pour économiser Joakim ? Quoi qu’il en soit, la musique jouée par Graveyard est toujours ultra plaisante à écouter ; ce hard rock classique teinté de blues a fait battre plus fort mon p’tit cœur de métalleux.
La suite logique aurait été de voir le set des Grecs de Planet of Zeus, mais un mal de dos handicapant a fait que j’ai préféré me reposer car la 2e journée allait être plus chargée (début des concerts à 14 h 30 le samedi contre 16 h 00 le vendredi). Dixit un pote qui les a vus, c’était pas mal du tout, et une partie du public était clairement au taquet !
Et avant de passer à la suite, retour au miam évoqué deux paragraphes plus haut : le Westill proposait tartiflette et saucisse au muscadet/mogettes (dispos en version classique et vegan) dans le Champilambart, à deux pas de la scène, dans une salle à part, et c’était très bien ! À noter la présence également de deux food-trucks (cuisine indienne et japonaise) à l’extérieur de la salle, histoire de varier les plaisirs.
Bien évidemment, la bière était à l’honneur avec quatre brasseurs locaux : Aérofab, La Rombière, Nautile & Soma, qui proposaient des bières goûtues, dont certaines éphémères. Et il y avait également possibilité de goûter du vin du Domaine Petiteau, producteur à Vallet.
Après une nuit reposante (youpi, plus mal au dos !), retour à Vallet pour la 2e journée du Westill !
Qui a donc débuté avec Redstone, combo originaire d’Angers et qui joue un stoner « burné » avec des vocaux que l’on pourrait presque qualifier d' »hetfildiens ». Le groupe était clairement content d’être là et a assuré !
Deuxième groupe de la journée : les Parisiens de Starmonger, qui ont joué un stoner transpirant la fuzz : tantôt lorgnant vers le ssychédélisme, tantôt vers le doom, le set de Starmonger fut plaisant à suivre !
Place ensuite à un 2e groupe argentin (eh oui) avec Iah. Très bonne découverte pour ma part ! Jouant un stoner instrumental, le groupe nous a régalés avec ses grosses accélérations et ses riffs qui tuent.
Avant d’aller plus loin, je reviens sur ce que je disais au début de ce live report, à savoir : le Westill, un festival quasi 100 % stoner ? Eh bien, voici l’explication de cette phrase : la journée du samedi a mêlé d’autres styles, et le groupe suivant — Wytch Hazel — l’a illustré à merveille. Mais avant ça, nous avions notre 2e interview, à savoir Dvne !
Là encore, tous mes remerciements à Victor (guitare et chant) pour le temps qu’il nous a consacré ! L’interview suivra dans quelques temps.
Alors, quid de Wytch Hazel ? Ce groupe anglais joue un heavy classique ultra bien fait : on retrouve les twin guitars harmonized typiques du hard rock/heavy anglais (Wishbone Ash, Iron Maiden) et les textes du groupe sont inspirés par des textes chrétiens, ce qui est une particularité en soi (en plus du fait qu’ils sont tout de blanc vêtus). Je ne vais pas être impartial : je possède toute leur discographie et j’ai déjà eu la chance de les voir en 2024, mais que c’était bon ! Set ultra carré, solos de toute beauté, chant en adéquation, tout était au diapason pour apprécier le show des Anglais. Encore un superbe moment pour ma part !
Nouveau changement de style avec les New-Yorkais de Castle Rat, officiant dans le doom à (forte) tendance heavy. J’ai d’abord été dubitatif au début du set, car le chant (clair) de Riley Pinkerton était un poil trop incantatoire pour moi, mais par la suite, les morceaux se sont révélés être plus heavy, voire épiques par moments, et ça, ça avait tout pour me plaire ! Si on ajoute à ça une mise en scène très théâtrale (costumes, combat à l’épée, démon) et une interprétation sans faille, le contrat fut rempli par Castle Rat ! Pour l’anecdote, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à un jeu des années 80 (qui parlera aux vieux quadras et aux jeunes quinquas), à savoir Barbarian, lorsque la chanteuse, armée d’une épée, attaque la mort sur scène.
Pour des raisons de timing ultra serré, je n’ai malheureusement pas pu assister au set de Dvne (j’ai vu uniquement le dernier morceau), mais dixit un pote qui les voyait pour la 3e fois, c’était le meilleur concert auquel il a pu assister !
De mon côté, il y avait l’interview de Wytch Hazel puis celle de l’orga du Westill. J’en profite donc pour remercier Alex (guitare), Colin (guitare et chant), Andy (basse) et Aaron (batterie) de Wytch Hazel et Gauthier de l’organisation du Westill ! Là encore, les interviews suivront dans quelque temps.
Tête d’affiche du samedi, les Américains d’Elder ont mis tout le monde d’accord : leur set fut énorme ! Ce stoner penchant sérieusement vers le prog a été ultra plaisant à écouter. Tantôt massif, tantôt aérien, le son des Elder a envoûté les festivaliers. Les 1 h 30 de show ont passé à la vitesse de l’éclair, avant que le public n’applaudisse chaleureusement ce qui fut (à mon sens) le concert du week-end.
Enfin, nous avons eu Orange Goblin pour terminer comme il se doit cette 2ème journée du Westill ! Orange Goblin étant la tête d’affiche du Westill en 2024, d’aucuns pourraient se demander pourquoi l’orga les a fait revenir. C’est qu’entretemps, le groupe a annoncé sa dissolution après 30 ans de carrière et a donc joué pour la dernière fois en France à Vallet (et ça c’est la classe !). Grosse présence scénique du frontman Ben Ward (tu me diras, difficile de passer inaperçu vu sa taille), qui a passé son temps à haranguer le public. Niveau setlist, des titres de quasi tous les albums ont été joués, et c’était top ! Comme pour le précédent groupe, le temps a passé à une vitesse folle et c’est sur Red Tide Rising que s’achève le set de Orange Goblin et cette 9e édition du Westill !
En conclusion, j’ai passé un excellent moment au Westill à Vallet ! Le choix des groupes, la salle, la gentillesse des bénévoles, tout a concouru à faire passer aux festivaliers un formidable week-end. Niveau musique, les prestations que j’ai le plus apprécié ont été celles de Monkeys on Mars, Brant Bjork Trio, Iah, Wytch Hazel et enfin Elder !
Un dernier mot ? Merci à Alexandre et Fred à l’espace presse et merci à l’association Westill pour cette superbe 9ème édition ! Du coup, vivement l’année prochaine !




