Biohazard
Divided We Fall
Genre hardcore
Pays États-Unis
Label BLKIIBLK
Date de sortie 17/10/2025

Site Internet

Alors que beaucoup de groupes ont tendance à s’assagir avec l’âge, laissant leur colère s’éroder au fil des années, Biohazard suit une trajectoire diamétralement opposée. Les vétérans du hardcore new-yorkais semblent même avoir gagné en fureur et en détermination. Comme si les tensions et les fractures d’un monde de plus en plus chaotique alimentaient leur feu intérieur, le groupe revient avec son line-up originel et livre un véritable coup de tonnerre. Divided We Fall ne témoigne pas seulement d’un retour : c’est une déclaration. Un rappel brutal et sans détour que le hardcore n’est pas qu’un genre musical, mais une posture, une façon de faire face à la réalité.

Biohazard n’a rien perdu de sa verve contestataire, ni de cette capacité à canaliser la rage et à la transformer en énergie pure. Ce nouvel album frappe d’emblée, sans détour, comme un cri primal lancé en pleine face. Avec un son sec, rugueux, sans aucun compromis, Divided We Fall rappelle à quel point le gang de Brooklyn reste l’un des porte-voix les plus authentiques et les plus abrasifs de la scène hardcore américaine.

Dès les premières secondes de Fuck the System, on retrouve avec un plaisir intact l’ADN du groupe : riffs tranchants, rythmique massive, chant scandé avec une intensité rageuse, quasi animale – tout est là. Biohazard ne cherche pas à réinventer sa formule. Au contraire, le groupe assume pleinement son mélange explosif de thrash, de rap et de hardcore et le délivre avec une conviction intacte. Ce morceau d’ouverture fait office de déclaration de guerre : le groupe est de retour, fidèle à lui-même, déterminé à en découdre avec un monde qu’il continue de défier sans compromis.

Et la suite ne faiblit jamais. Aucun des onze titres de Divided We Fall n’apporte de répit, pas l’ombre d’un relâchement. Chaque morceau enfonce le clou, avec une intensité toujours renouvelée. Forsaken et Word to the Wise prennent à la gorge dès les premières mesures avec leurs riffs ultra frontaux et leurs tempos frénétiques, tandis que Death of Me et Tear Down the Walls jouent sur une rage plus sourde, plus pesante, presque suffocante, comme si la colère se lovait dans chaque interstice du son pour ne jamais laisser l’auditeur reprendre son souffle.

Au fil des titres, on mesure à quel point Biohazard maîtrise son langage: les breaks rap dégoulinants de hargne, les passages quasi thrash où les guitares ne laissent aucune respiration, les refrains scandés comme des slogans de manif – tout est parfaitement dosé pour maximiser l’impact. Mais ce qui frappe le plus, c’est cette sincérité brute, intacte, qui traverse chaque titre. Le groupe ne cherche pas à séduire ou à plaire : il balance sa vérité, sans filtre.

En plus d’être le meilleur album du groupe depuis le fabuleux State Of The World AdressDivided We Fall fait office de piqûre de rappel salutaire avec laquelle Biohazard réaffirme avec puissance que le hardcore peut encore bousculer, déranger, faire mal – et que la rage, lorsqu’elle est sincère, peut être une véritable force de cohésion.

Qu’on aime ou pas Biohazard, il est impossible de nier l’intensité de cet uppercut sonore, ni cette furieuse envie de résistance qu’il transporte de bout en bout.