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Nos sorcières semblent adopter un rythme de parution d’une sortie tous les deux ans puisqu’Inquisition sort deux ans après The Dark Tower, leur précédent opus, lui-même sorti deux ans après The Witch of the North.
Il faut dire qu’en à peu près dix ans d’existence, Burning Witches offre une discographie fournie, forte de six LP et de quelque EP, dont un live.
Le line up du groupe n’a presque pas changé depuis The Dark Tower, puisqu’on retrouve Romana Kalkuhl à la guitare, Laura Gudelmond et son chant puissant et varié, ainsi que la solide base rythmique constituée par Jay Grob à la basse et Lala Frischknecht à la batterie. Seul changement : Courtney Cox qui apparaissait déjà sur The Dark Tower ainsi qu’en live, vient remplacer Larissa Ernst, et trouve clairement sa place, livrant des solos, ainsi que des échanges avec la guitare de Romana Kalkuhl tout à fait réussis, sans parler de sa participation à l’écriture de plusieurs chansons de l’album.
L’artwork, dans la lignée des précédents et délicieusement kitsch, est toujours signé Gyulia Hvancsak.
On démarre sur Sanguini Hominum, une intro où des chœurs d’hommes donnent plus l’impression d’être chez Behemoth que chez Iron Maiden.
Mais déboule Soul Eater, qui remet les pendules à l’heure avec un thrash surpuissant où la voix de Laura Gudelmond grimpe dans les aigus au refrain. Et c’est parti pour une rafale de titres heavy/thrash : Shame, Spell of the Skull, plus power metal, qui accroche immédiatement (jetez un œil au clip, tendance horrifique, très sympa), Inquisition, titre éponyme de l’album, plus lourd, le superbe High Priestess of the Night, qui évoque Lilith, figure féminine à la fois mythologique et biblique, puis Burn in Hell, titre heavy dans les règles de l’art.
Le titre suivant, Release Me, est une ballade qui fait redescendre la pression et permet d’apprécier une autre facette du talent de la chanteuse, qui n’est pas sans rappeler Pink, moment agréable…
Puis les affaires reprennent avec le doublé In for the Kill et In the Eye of the Storm.
Mirror, Mirror termine en beauté cette rafale quasi ininterrompue d’hymnes heavy metal. Concernant cette dernière, j’ai pensé qu’il s’agissait de la reprise de la chanson homonyme de Candlemass, puisque les Burning Witches ont déjà plusieurs excellentes reprises à leur actif, mais non, il s’agit bien d’une composition originale.
Enfin, Malus Maga referme l’album. Cette outro, avec ses chœurs féminins faisant référence à l’intro Sanguini Hominum, donne presque à Inquisition un côté concept-album.
Avec sa durée d’un peu plus de 45 minutes, Inquisition offre un condensé de heavy metal fortement teinté de thrash, où la production, signée Vo Pulver, Damir Eskic et Romana Kalkuhl, met en valeur tant les compositions, toutes signées Romana Kalkuhl et Laura Gudelmond, avec la participation pour certaines de Courtney Cox, que la maîtrise des interprètes.
On sent une évolution dans le style du groupe, peut-être plus sombre, à l’image du thème de plusieurs chansons de l’album : l’obscurantisme et l’intégrisme religieux, et de la musique où la maîtrise du genre heavy/thrash s’affirme de plus en plus.
Après The Dark Tower qui m’avait laissé une impression un peu mitigée, Inquisition marque une étape dans la progression des Burning Witches et je suis sûr que Romana Kalkuhl et ses sorcières n’ont pas fini de nous étonner.
Une tournée européenne est prévue en début d’année prochaine et j’ai hâte de voir ce qu’Inquisition va donner en live !