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Ça y est, cinq ans après Franckensteina Strataemontanus, Carach Angren est de retour avec un nouvel EP intitulé The Cult of Kariba. Il s’ouvre sur A Malevolent Force Stirs, une intro bien angoissante, comme Carach Angren sait les faire. Tim Wells, narrateur, pose sa voix et annonce que les forces du mal vont revenir hanter les habitants de la région sur un fond de violon pas très rassurant. Vient ensuite Draw Blood qui, dès les premières notes, rappelle pourquoi ce groupe est si particulier et si bon ! L’ambiance est posée direct, la puissance du duo formé d’Ardek (synthé) et Seregor (chant) est telle un rouleau compresseur. Tout peut aller très vite et se calmer aussi sec, pour avoir un passage de violon qui contraste avec le reste. La seconde d’après, ça repart en gros blasts bien méchants, avec une mélodie de gratte qui suit plus ou moins la trame dessinée par le violon. Ça rappelle les plus grands chefs-d’œuvre du groupe (pour moi, c’est There Is No Fairytale), avec encore un peu plus de noirceur et de puissance.
La transition avec The Resurrection of Kariba est constituée de quelques notes de piano, avant que la batterie et tout l’orchestre ne viennent mettre le chaos. Le tout est très dense, il n’y a pas une seule seconde de perdue, tout est fait pour nous mettre dans l’ambiance et ils le font trop bien ! Le chanteur est capable d’avoir une voix des plus black metal avec tout ce que cela implique, mais pas seulement. Il s’essaie avec brio à un passage en chant plus clair (c’est pas souvent que je dis ce genre de choses). Le morceau est macabre, avec dans le fond des sons très divers et variés qui font penser à de la science-fiction. La chanson suivante, Ik kom uit het graf, s’ouvre sur un moment étrange avec un monologue de Sergor, qui annonce le retour de Kariba, personnage central de cet EP. Cette chanson tient presque plus de l’electro que du metal, mais ils la rendent tellement morbide et malsaine que ça reste typiquement « Carach Angren compatible ». C’est un monstre cheni de beats dans tous les sens. Le monologue se poursuit jusqu’à la fin de la chanson. Il y a tout de même un peu de batterie et de metal en fin de morceau. Le tout est en néerlandais, ce qui rend la chose encore plus impénétrable.
L’EP se termine avec Venomous 1666, un morceau de pur black metal, comme on l’entend chez Carach. Tout va à fond et est couronné par des touches de synthé ici et là pour parfaire une atmosphère terrifiante. Sur Venomous 1666, comme sur Draw Blood, on trouve de jolis solos de violon joués par Nikos Mavridis. Ensuite la guitare prend la même tonalité et joue un solo assez proche. C’est magnifique d’avoir ce petit havre de paix au milieu de cette scène d’horreur. The Cult of Kariba se termine en douceur et mon Dieu que c’est bon !!!
Dans l’ensemble, cet EP est une pure merveille. Carach Angren est un groupe que j’écoute depuis des années maintenant et j’ai le sentiment que cet EP est leur meilleur travail à ce jour. Les paroles reprennent l’histoire de Lammendam en y ajoutant le personnage de Kariba, une empoisonneuse et une sorcière qui aurait perdu la vie dans un incendie. L’EP parle de sa résurrection et du sort qu’elle réserve à ceux qui l’ont ramenée à la vie. Cette légende fait partie des mythes locaux. C’est peut-être la proximité qu’ils ont avec cette histoire qui les a fait se dépasser à ce point, peut-être qu’elle leur tenait particulièrement à cœur mais, une chose est sûre, cet EP est à écouter d’urgence le jour de sa sortie !