Mors Principium Est
Darkness Invisible
Genre death metal mélodique
Pays Finlande
Label Reigning Phoenix Music
Date de sortie 26/09/2025

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Les Finlandais et pionniers du death metal mélodique, Mors Principium Est, sont de retour avec un neuvième album, Darkness Invisible. Contrairement à leur précédent projet (Liberate the Unborn Inhumanity, 2022) qui revisitait leurs origines, ce nouvel opus trace une voie plus moderne avec davantage d’orchestrations, confortant leur place parmi les figures de proue du genre. L’ambiance générale est sombre, théâtrale et cinématographique. Tout ce qu’on aime !

L’album débute avec le titre Of Death, qui nous plonge immédiatement dans l’atmosphère glaciale et spirituelle de ce disque. À l’attaque du riff principal, on sent l’abondance de reverb dans la rythmique, ce qui donne un côté “église/cathédrale” aux guitares. Les orchestrations (chœurs, orgue, nappes) se placent derrière, sans jamais saturer l’espace, mais en offrant un décor épique qui renforce l’impact. La production, bien qu’assurée à 100% maison, est étonnamment solide : chaque instrument trouve sa place sans qu’on ait envie de monter ou baisser quoi que ce soit dans le mix. Le morceau se distingue également par un solo très mélodique, porté par une transposition qui amplifie l’aspect grandiose du passage. Un excellent choix d’ouverture qui annonce la couleur.

On poursuit avec Venator (“le chasseur” en latin), qui prolonge cette lancée avec des orchestrations épiques. Les harmonisations entre les guitares sont bien réussies et apportent du relief au morceau. Côté vocal, on reste dans le growl mais avec quelques passages à la limite du parler, ce qui élargit la palette expressive du chant. Harmoniquement, le titre est peut-être moins élaboré que son prédécesseur, mais il reste très typique du genre : riffs solides, ambiance agressive et un solo sur un mode mineur harmonique qui, bien que classique, fonctionne toujours.

Le morceau suivant, Monuments, ralentit le tempo et se fait plus contemplatif. Les orchestrations sont plus discrètes mais collent parfaitement à l’ambiance générale. Ici, c’est surtout le travail de guitare solo qui attire l’attention : alternant montées de gammes fluides et passages plus “chantés”, il crée une atmosphère mélancolique, en accord avec des paroles qui parlent d’effondrement du monde et de la mort comme unique finalité. Ce contraste entre lourdeur instrumentale et envolées mélodiques rend le morceau très marquant et est, à ce stade de l’écoute, mon favori.

Vient ensuite Tenebrae Latebra, véritable parenthèse au cœur de l’album. Porté par une voix féminine suivie par un chœur et un orchestre, le morceau propose une respiration bienvenue, une bouffée d’oxygène calme qui permet de reprendre son souffle avant de replonger dans la tempête. Ce genre d’interlude est bien dosé : il ne casse pas le rythme de l’album, mais au contraire en souligne la construction.

Summoning the Dark débute dans une tonalité similaire pour assurer une transition fluide. Le début du morceau fait immédiatement penser à d’autres références du genre comme Wintersun, marqué par ce mélange de guitares harmonisées et de rythmiques puissantes typiques du death metal nordique. Le morceau évolue par couches successives, alternant passages épiques et sections plus brutes. C’est efficace, énergique, et la production met bien en valeur cette dynamique. Sans surprise, ça sonne « énorme », mais toujours avec une certaine clarté qui permet de savourer les détails.

Beyond the Horizon démarre dans une ambiance très classique avec ce chœur et l’orchestre avant que le groupe ne prenne le relais avec deux guitares harmonisées qui, combinées à la cadence de la batterie donne un effet de valse macabre à l’ensemble. Aucune surprise mais une efficacité diablement mise en place. C’est à ce stade mon second coup de cœur de l’album. Les fans de death mélodique apprécieront vraiment cette pièce.

The Rivers of Avernus fait plonger l’auditeur dans une ambiance qui s’éloigne du death pur pour emprunter des motifs plus connus (pour ce qui est des guitares) dans l’univers du metalcore. On a toujours une production très bien faite. La transposition d’un ton et demi au cours du morceau est osée mais honnêtement bienvenue avant un solo très « chanté » au départ avant s’enchaîner les excellents aspects techniques sur la fin. Les shredders vont aimer.

On enchaîne avec In Sleep There Is Peace qui nous ramène vers un death plus prévisible, sans perdre de son accroche. Cependant, il y a un léger manque de surprise sur cette pièce où on applique une recette qui marche.

An Aria of the Dead est une seconde parenthèse avec un piano/voix très contemplatif et énigmatique avant les deux morceaux finaux ; tout d’abord avec All Life Is Evil qui pousse la voix très profonde et ténébreuse avec une batterie très rapide pour rentrer dans la sphère du black metal atmosphérique. C’est bienvenu et très bien réalisé. La voix est secondée par une chanteuse lyrique qui donne un grand relief et est vraiment plaisante à écouter. Comme quasiment tous les morceaux du combo, on a droit à nos passages techniques du plus bel effet.

On termine avec Makso Mitä Makso, une reprise du chanteur Finlandais Isac Elliot qui clôture magnifiquement l’album avec ce cover surprenant. On a ici une belle palette des capacités du groupe en ce qui concerne les rythmiques qui feront bouger les fans !

En résumé, nous sommes face à un quasi-modèle de ce que devrait être un album de death mélodique, efficace et avec quelques surprises et surtout cette pointe d’ironie avec une reprise exotique ! Après la seconde écoute, j’ai personnellement été vraiment happé par l’atmosphère de l’album. Bien joué !

Tracklist

  • Of Death 05:36
  • Venator 03:46
  • Monuments 06:00
  • Tenebrae Latebra 01:50
  • Summoning The Dark 05:57
  • Beyond The Horizon – 05:46
  • The Rivers Of Avernus – 04:58
  • In Sleep There Is Peace – 04:22
  • An Aria Of The Damned – 02:30
  • All Life Is Evil – 06:23
  • Makso Mitä Makso – 02:50

Artist Line-Up:

Ville Viljanen – vocals

Jori Haukio – lead guitar

Jarkko Kokko – rhythm guitar

Teemu Heinola – bass

Marko Tommila – drums