Cirith Ungol
Live At The Roxy
Genre heavy metal
Pays Etats-Unis
Label Metal Blade Records
Date de sortie 25/04/2025

Site Internet

« This is the end, my only friend, the end … » oui, cet extrait de The End des Doors pourrait paraître incongru dans une chronique axée heavy metal, mais elle me parait parfaitement appropriée à la situation. Pensez donc, un groupe de heavy matiné de doom (donc forcément épique), ayant commencé dans les années 70 et qui avant de raccrocher définitivement les guitares nous offre un ultime live au Roxy sur Sunset Strip, c’est quand même la grande classe !

Ok, super, mais tout le monde n’est peut-être pas familier du groupe susmentionné non ? Eh bien soit, commençons par le commencement : le nom Cirith Ungol parlera nécessairement aux lecteurs de Tolkien (le fameux col qui permet d’entrer au Mordor en évitant Minas Morgul et qui accessoirement héberge Arachne… mais je m’égare), or dans le cas présent je parle bien sûr du groupe Cirith Ungol, originaire de Ventura en Californie qui s’est formé en 1972 avant de sortir son premier album Frost & Fire en 1981.

Rajoutons un peu de contexte : si le heavy metal commençait à percer en Angleterre (Iron Maiden) ou en Allemagne (Accept), ce n’était pas tout à fait le cas aux USA, où le heavy était encore underground. Et malgré 3 autres albums (King Of The Dead en 1984, One Foot In Hell en 1986 et enfin Paradise Lost en 1991) le groupe n’arriva pas à sortir de l’étiquette underground (un peu comme Manilla Road en somme), avant de se dissoudre en 1992. Il faut noter – quand même – que le timbre du chanteur Tim Baker était très spécifique à l’époque, avec un chant écorché et criard (qui pouvait faire penser au chant de Rob Halford poussé à l’extrême) et qui a, peut-être, rebuté les auditeurs ?

L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais c’était sans compter sur le sympathique leader (et bassiste) de Night Demon, Jarvis Leatherby lui aussi originaire de Ventura. Fan de longue date de Cirith Ungol, il réussit à persuader le groupe de se réunir et se produire devant leurs fans américains (le Frost and Fire Festival en 2016 à Ventura) puis européens (le Keep It True en 2017 à Lauda-Königshofen en Allemagne ou encore le Up The Hammers à Athènes en Grèce) après 25 ans d’interruption.

C’est donc tout naturellement que Cirith Ungol se remit à l’écriture avec un single en 2018 (Witch’s Game, un véritable joyau !), un live (I’m Alive) en 2018 constitué de 2 disques : le fameux Up The Hammers de 2017 mentionné plus haut et le Hammer Of Doom lui aussi de 2017, un album en 2020 (Forever Black), un EP en 2021 (Half Past Human), un nouvel album en 2023 (Dark Parade) et enfin ce live capté en octobre 2023 qui se veut l’ultime témoignage de Cirith Ungol (le groupe ayant annoncé la fin des tournées à fin 2024).*

Et justement, quid de ce live (après cette introduction qui n’en finissait plus) ?

Ce concert s’était déroulé en 2 parties, avec un premier set dédié spécifiquement à la promotion de Dark Parade (qui a ainsi été joué en intégralité) et un deuxième set plus classique avec les incontournables du groupe. On retrouve donc sans surprise ce partitionnement sur les 2 disques qui constituent ce live.

Premier point concernant ce premier disque, le son, moins étouffé, diffère quelque peu de l’album et la voix de Tim Baker me semble plus naturelle (surtout sur Down Below où il n’y a plus d’effets ajoutés). D’un point de vue artistique, je trouve toujours intéressant lorsqu’un groupe fait le choix de jouer en intégralité un album, car ceci permet de jauger l’habilité du groupe à jouer live (hors overdub évidemment). Et sur ce point, impossible d’être déçu : la prestation vocale de Tim Baker est impressionnante et s’est, à mon sens, bonifiée avec le temps mais les autres musiciens n’étaient pas en reste ! A noter que du groupe d’origine ne subsistent que Greg Lindstrom (guitare) et Robert Garven (batterie) en plus de Tim, et c’est une partie de Night Demon qui a officié ce soir-là (Armand John Anthony à la guitare et bien évidemment Jarvis Leatherby à la basse). Un mot rapide sur la captation sonore : c’est vraiment super propre, tous les instruments sont bien audibles et c’est un vrai plaisir d’entendre les différents solos des 2 guitaristes !

Le deuxième disque propose quant à lui les classiques du groupe, avec (sans surprise) une surreprésentation de King Of The Dead et les incontournables de Frost & Fire et One Foot In Hell. Petit regret personnel, je m’attendais à trouver plus de morceaux issus de Forever Black (avec le titre éponyme qui est juste incroyable), mais seul The Frost Monstreme a été conservé. Enfin, le disque s’achève sur le classique Join The Legion, seul rescapé de l’opus de 1991, Paradise Lost.

Alors, que penser de cette ultime offrande de Cirith Ungol ? Pour ma part que du bien ! Possédant déjà le double live I’m Alive et ayant vu (et grandement apprécié) le groupe au Courts Of Chaos en 2022, je ne pouvais faire l’impasse sur cette sortie, qui conclut comme il se doit la carrière du groupe.**

* Hum, ce n’est pas aussi simple que ça, car si effectivement le groupe avait bien annoncé fin 2023 qu’ils comptaient arrêter de tourner à fin 2024, Cirith Ungol a fait quelques dates par-ci par-là en 2025.

** Robert Garven a mentionné en juillet de cette année qu’ils travaillaient sur un potentiel septième album… En conséquence, on peut juste (pour le moment) dire qu’effectivement Live At The Roxy est l’ultime témoignage live de Cirith Ungol !

Petit bonus final, le dernier morceau (Down Below) de la première partie du show consacré à Dark Parade en vidéo ci-dessous !

Version live de Down Below ici !