Salut Jérémie, et merci de nous parler de Berlial et de son nouvel album qui vient de sortir, Nourishing the Disaster to Come ! Première question pour commencer : pour les gens qui ne connaissent pas Berlial, pourrais-tu présenter un peu le groupe ?

Oui, carrément ! Le projet a été lancé pendant le premier confinement en 2020. Comme beaucoup de gens, j’avais un peu de temps et je jouais un petit peu de basse… et puis, à force, je commence à avoir le squelette de quatre, cinq morceaux. Du coup, j’ai sollicité un pote d’études, Pierre, alias Tromgeist, avec qui on a fait une ou deux sessions en Bretagne pour commencer à maquetter quatre, cinq titres. Et puis, à ce moment-là, j’ai proposé à mon pote d’enfance, Cédric, a.k.a HellSod, avec qui j’avais eu un groupe dans la première moitié des années 2000… un groupe de lycée, et qui n’avait pas de projet à ce moment-là, de nous rejoindre. On a fonctionné en trio pendant quelques mois. Ça n’a pas duré super longtemps, parce que moi, je suis basé dans le sud de Paris ; Cédric, il vient d’Alsace, là d’où je suis originaire ; et le troisième, Pierre, était en Bretagne, ce n’était pas ce qu’il y a de plus pratique, et Pierre ne pouvait pas consacrer forcément le temps nécessaire pour faire avancer le projet comme on voulait. Du coup, on s’est reconcentrés, Cédric et moi, quasiment quinze ans après avoir arrêté de faire de la musique ensemble… puis on a retrouvé ou découvert un certain nombre d’automatismes et on a travaillé là-dessus. En novembre 2021, on a enregistré le premier album, Enfants de Putain, qu’on a sorti en version CD en mai 2022 sur un petit distro qui s’appelle Narcoleptica Production. Ils ont notamment Proudhon, un groupe de grind français assez cool. Puis très rapidement, dans la foulée de la sortie, on a commencé à écrire pour le deuxième album, Nourishing the Disaster to Come. Cinq des six titres ont été composés entre début août et fin septembre 2022 ; le sixième, Ivresse de la finitude, on l’a fait en mars. Ensuite, on a pris quelque temps pour un peu affiner. Puis en septembre, les maquettes ont été terminées et on a programmé l’enregistrement studio en janvier 2024, donc il y a un peu plus d’un an.

Ce deuxième album est sorti il y a peu de temps, le 7 février dernier. Comment ça se passe au niveau des premiers retours ?

On change vraiment d’envergure par rapport au premier album. On n’avait pas forcément l’agence Singularités derrière nous ; on avait un distro, comme je te disais, ce qui n’est pas vraiment un label. On a une force de frappe qui est quand même hyper conséquente. Là, on échange avec toi, mais on a fait un certain nombre d’interviews. On a eu la chance d’être chroniqués par Mathieu Yassef dans RockHard, qui n’est pourtant pas un blackeux, mais ça l’a chauffé ; on a aussi pu échanger avec Metallian… Déjà, c’est un changement d’envergure de fou !Rien que le fait de pouvoir […] parler de notre musique, c’est un kiff absolu. Les retours sont franchement positifs… mais vraiment positifs ! Hier, Émilien des Éditions des Flammes Noires, qui d’habitude ne poste pas trop de musique, a partagé notre album. Alors, effectivement, il y a Jeff Grimal en commun entre lui et nous. Il n’a pas oublié de le mentionner, mais il a l’air d’avoir bien kiffé la zik. Je dirais que, des gens plutôt true black, vraiment des blackeux pur-sang comme l’équipe de Postchrist, à des médias plus généralistes, on a plutôt des échos assez positifs, très honnêtement, c’est vraiment cool. Et puis, comme on a une musique, je dirais, qui est quand même très variée d’une chanson à l’autre, il peut y avoir des gens qui ne vont pas du tout accrocher sur un titre, mais qui pourront accrocher sur un autre. Ce n’est pas du tout dépréciatif ce que je vais dire, mais Regarde les Hommes Tomber, sur leurs deux premiers albums, d’un morceau à l’autre, tu restes dans un univers assez proche. The Great Old Ones, pareil, jusqu’au cinquième, qui sort vraiment un peu de leur schéma, mais les quatre premiers, tu vois, tu avais… je veux dire, tu as un pattern. Le cas extrême, c’est Meshuggah. Meshuggah, si tu aimes leurs albums depuis 98, de prime abord, l’album suivant, tu vas aimer aussi ; là où chez nous, tu as quand même une grosse différence. Donc oui, c’est super cool. C’est vraiment enthousiasmant.

Ça tombe bien que tu dises ça, parce que je comptais poser une question sur ces fameuses différences musicales, étant donné que j’ai écouté les deux albums pour préparer l’interview. Le premier était en soi plutôt old school, proche des racines punk du black metal. Avec Nourishing the Disaster to Come, on a pour ainsi dire, un virage à 180 degrés : c’est quasiment du cosmic black metal avec une ambiance qui fait très rétro-futuriste ; ça fait penser à un vieux film de SF du style de ceux de John Carpenter. Il est aussi plus complexe dans l’écriture : les morceaux sont moins nombreux, mais beaucoup plus longs. Qu’est-ce qui explique ces changements qui sont quand même assez radicaux ?

Effectivement. Peut-être que le point commun, c’est la recherche de la diversité. Si j’ai pris le temps de t’expliquer la genèse du projet, tu vas voir que justement, ça a de la congruence avec la réponse là-dessus. Au départ, moi, j’avais vraiment envie de refaire de la musique et à un moment donné d’aboutir à un petit objet physique ; mon CD chez moi, je serais content de le regarder, de lire des paroles dans le livret… Il n’y avait pas une ambition, une maturité en termes d’écriture. Et du coup, la manière dont ça fonctionnait, c’est que chacun de nous trois avait une idée. On avait un peu un non-droit de veto, c’est-à-dire qu’on prenait l’idée telle quelle et on essayait de se débrouiller avec les uns et les autres. Du coup, il y a beaucoup de morceaux qui viennent d’idées de Tromgeist ou de moi ; pas au clavier, mais à la basse… Je pense que je suis autant bassiste que n’importe qui, donc je ne suis pas du tout bassiste ! (rires) Du coup, forcément, je suis allé vers du proto-black ; je me suis remis dans les Hellhammer, dans les Légions Noires… dans des trucs assez brutistes parce que techniquement, ça me semblait un peu plus accessible. (rires) Tu as les premiers Darkthrone, Deathcrush de Mayhem, etc. ; je m’entraînais sur ces morceaux-là. […] Sur ce deuxième album, on a tiré plusieurs enseignements. La variété, oui ; la diversité, oui ; par contre, il faut une vraie direction artistique et un spectre sonore de base référentiel. Cette base-là, c’est un black metal ambient qui se caractérise par des harmonies et des guitares atmo. Sur tous les morceaux, quasiment tous les passages ont des guitares atmo ; ça permet vraiment de mettre un spectre un peu plus large. Sur le travail des claviers, pareil : il fallait bien gérer les couches entre l’oreille gauche, l’oreille droite, un champ harmonique, un spectre harmonique assez défini. Moi, à la base, je suis pianiste, donc je suis vraiment repassé à 100 % sur le clavier. Du coup, certains morceaux viennent d’idées de moi, plutôt des grilles d’accords, des ambiances… D’autres viennent directement d’HellSod, donc Cédric, mais dans tous les cas, que ça vienne de moi au départ ou de lui, c’est lui qui est l’architecte de la musique, c’est-à-dire que c’est lui qui fait toutes les guitares, toute la basse, qui programme la batterie, qui va construire la structure, travailler les transitions, etc. Moi, à la rigueur, je vais plutôt lui dire « Attention, là, on s’écarte trop du schéma black metal », parce que lui, c’est plutôt un fan de prog à la base. Je l’ai emmené sur le black, mais ce n’était pas forcément son truc préféré. Je pense que le 7 [février] (jour de la sortie de l’album, ndlr), il a d’abord écouté le nouveau Dream Theater avec le retour du batteur Portnoy avant d’écouter le nôtre, pour te dire à quel point… (rires) On a eu cette méthodologie de travail qui faisait que du coup, on pouvait mettre des éléments électroniques… Le côté Carpenter, je valide parce que les sons de clavier que j’utilise, c’est un Yamaha 1500, qui date du début des années 2000 ; du coup, effectivement, ces sonorités années 80, on peut les retrouver, on les assume assez. L’ambiance presque un peu horrifique qu’on avait de manière très kitsch sur le premier album, on a essayé de la rendre un peu moins kitsch et plus immersive ici. En gros, le premier album, c’était un laboratoire à idées. Là, effectivement, on a vraiment travaillé sur les structures, les enchaînements, l’ajout des samples, le jeu avec les différentes voix… On a vraiment essayé de plancher chaque morceau pour qu’il ait son univers propre.

Est-ce qu’il y a des influences type musique de films, jeux vidéo ou autres derrière ces ambiances ?

Alors, c’est quand même essentiellement de la musique qui va nous influencer. Par contre, effectivement, même si maintenant, depuis quelques années, je me suis remis à fond, j’écoute 90 % de mon temps du black metal […], comme je t’ai dit, Cédric, il écoute beaucoup de prog, beaucoup de classic rock aussi. Parce qu’au final, nos structures, elles sont « aventureuses », mais il y a quand même une cohérence ; on ne fait pas du Carnival in Coil ou du Mr Bungle. Il y a quand même une notion de couplet-refrain, même si on va faire couplet, un break, refrain, un autre break… mais tu as quand même certains canons du rock qui viennent de l’écriture de Cédric. Moi, j’ai écouté pendant pas mal d’années pas mal d’électro, trip-hop, donc des trucs quand même, on va dire, metal-like, genre Trentemøller, des Suédois qui font un électro assez sombre (Anders Trentemøller, DJ danois, ndlr), Helena Hauff, une DJ industrielle allemande… ça pourrait typiquement jouer au Roadburn ; d’ailleurs, peut-être même qu’elle y a déjà joué. Il y a la scène trip-hop classique : Massive Attack, Tricky, Archive, qui est d’ailleurs, pareil, un groupe, je pense, pas mal pour les metalleux. Mais en musique de films, Carpenter, je connais, j’ai un peu écouté… Éventuellement, tu as Goblin, qui avait joué au Fall of Summer […] c’est de l’ambiance de film italien ; tu as cité Carpenter, ça peut être dans le même délire […] C’est vrai que, non plus, on n’écoute pas de B.O. Ou bien les classiques des metalleux, genre Lost Highway par Trent Reznor. Oui, forcément, on écoute. Par contre, effectivement, on écoute d’autres choses. J’écoutais pas mal de rap aussi à une époque…

D’ailleurs, tu soulignes le fait que vous cherchiez à avoir des directions artistiques bien définies et ça rejoint ce que je me suis dit en écoutant les deux albums d’affilée : ils sont certes très différents, mais la transition de l’un à l’autre se fait de manière très fluide ; on vous reconnaît derrière. Est-ce qu’on peut dire qu’il y a une « patte Berlial » ?

C’est cool que tu dises ça parce qu’en effet, ouais, même si le premier partait un peu dans tous les sens, on a quand même, comme disent les Anglais, des Easter eggs, des petits œufs de Pâques, des petites surprises. Du coup, le premier album se termine sur un cri — la dernière chanson, je hurle — ; le deuxième se termine aussi sur un cri. Même si les chansons étaient beaucoup plus courtes, beaucoup plus ramassées, on avait quand même essayé dès le premier album de pas mal travailler les intros et les outros — elles étaient plus courtes, mais on essayait déjà de mettre des samples et des intros au clavier. Là, sur We Deserve to Fall Again, l’intro va durer trois minutes, quoi… (rires) L’outro, elle en dure quatre aussi ! Ouais, tu as des pattes ; les guitares atmo aussi, que j’ai évoquées. En fait, par-dessus ton riff, tu vas rajouter vraiment des sons, des petits solis, etc. Et ça, pour le coup, ça nous vient d’Edgar Chevallier, notre producteur, qui travaille beaucoup avec Krys [Denhez], avec qui il jouait dans Demande à la poussière. Puisqu’on avait zéro expérience studio professionnelle quand on y est rentré la première fois, il nous a indiqué certains types de bases qui permettent vraiment de créer une ambiance sonore dans laquelle tu peux retrouver les guitares atmo, ça joue énormément. La façon de travailler les guitares atmo et les claviers, c’est vraiment lui qui nous l’a apportée. C’est ce qui permet quand même de garder ce petit fil rouge, mais il y a quand même un step-up de qualité de ouf entre le premier et le deuxième album.

J’ai noté qu’il y a un autre point que les deux albums ont en commun, c’est le thème religieux. Sur le premier, c’est un peu plus évident, sur le deuxième, un peu moins, mais le morceau Ivresse de la finitude, on a vraiment l’impression qu’il a été composé comme s’il se jouait dans une église… Quel est le message que Berlial cherche à faire passer au travers du thème de la religion ?

La religion, ce n’est pas ce qui me serait venu spontanément, en tout cas pas dans le sens des religions monothéistes ou même polythéistes, les cultes identifiés… Oui, effectivement, il y a eu quelques réfs dans le premier album, parce qu’on a repris un peu des canons black metal. Je me suis un peu amusé à faire des chansons très cliché à certains niveaux. Par exemple, il y a une chanson qui est super longue au niveau du titre ; c’était un petit clin d’œil à Emperor qui faisait des chansons à titres à rallonge. Sur la thématique religieuse, je pense que si, peut-être qu’on peut le voir, je suis assez d’accord… Sur le deuxième, ce sera plutôt la religion, entre guillemets, productiviste. En fait, ça dénonce quand même beaucoup le mode de développement de l’humanité qui aujourd’hui a complètement étrenné sa planète et qui est déjà en train de coloniser l’espace. Donc oui, s’il y a une forme de religion, c’est une religion anthropocène qui veut que l’humain vienne complètement coloniser le reste de son environnement vivant et cette fois, incompressible dans la productivité. Ça, effectivement, dans We Deserve to Fall Again, c’est exactement ce que ça veut dire : c’est que si on en est là, on continue à persister. Et puis je pense que des événements récents d’actualité, notamment outre-Atlantique, vont dans ce sens-là… donc oui, il y a une forme de fanatisme, plus que de religion. Oui, tu as raison, parce que sur Nouveau Monde, on parle très clairement du djihadisme subsaharien, effectivement, qui est une des raisons des migrations et des gens qui, malheureusement, se noient souvent en Méditerranée… donc oui, il y a une référence à la religion, pour le coup, très claire dans Nouveau Monde, mais qui du coup, derrière, ne parle pas que de ça ; elle vient, sur le break en spoken word, parler du consumérisme, de société capitaliste, etc. C’est plutôt là-dedans, mais oui, il y a une petite référence à la religion. Je n’aurais pas pensé à ça en thème central, mais oui, il y a forcément des références.

Il y a un autre sujet que j’ai vu en référence dans le matériel de promo, c’est qu’il est aussi question de fuir par l’alcoolisation massive…

Ouais. Alors du coup, Nourishing the Disaster to Come, donc, littéralement, nourrir le désastre à venir, ce serait entraîner sa chute — histoire de traduire dans un bon français. Il y a deux niveaux de lecture. Il y a celui, on va dire, à l’échelle collective : c’est plutôt des titres comme Nouveau Monde ou We Deserve to Fall Again, qui traitent, comme je disais, effectivement, du désastre écologique, du fanatisme religieux, capitaliste, etc… de cette course vers sa propre finitude. En fait, tu as le deuxième pan, c’est-à-dire qu’on voit le mur et on continue à se précipiter dedans. L’image que je donne souvent, c’est que pendant le premier confinement, tu avais le patron du MEDEF à l’époque qui s’appelle Geoffroy Roux de Bézieux — déjà, tout est dans le nom —, qui disait « Là, on a tout arrêté, machin, mais dès qu’on a fini les conneries, on repart comme en 40 ! » J’ai envie de dire « Mais mec, tu as compris pourquoi l’économie allait à plat ? » C’est parce qu’à l’époque, en tout cas, on ne savait pas que c’était une fuite d’un labo, mais toujours est-il qu’on sait qu’il va y avoir des pandémies parce qu’on a éliminé littéralement des espèces qui faisaient tampon entre nous et certaines maladies. En gros, mec, c’est ta façon de fonctionner qui fait que tu es à l’arrêt et que tu veux repartir plus fort. Si je te parlais d’un autre sujet, ça ne te rappelle pas un comportement de toxico ? Justement, c’est le deuxième pan de lecture qui n’était pas prévu au départ, qui était pour le coup personnel me concernant. Le 7, le jour de la sortie de l’album, je fêtais mes deux ans d’abstinence, mais avant ça, malheureusement, j’étais alcoolique, ce qui a eu pas mal d’incidence dans ma vie perso, avec la mère de ma fille… et tout ça est arrivé en plein milieu de l’écriture de l’album. Du coup, il y a des titres comme Ivresse de la finitude, Le néant pour éternité ; en gros, la deuxième moitié du vinyle, la side B, ce sont des textes très personnels. Mais quand on y réfléchit, le comportement de l’addict qui est là à se dire « Putain, je ne peux pas, j’ai des engagements, je dois m’occuper de ci, de ça, autre chose, mais je vais quand même me foutre une race », je trouve que c’est un peu le comportement de l’humanité (rires) où on dit « l’écologie, l’écologie » et tu as l’autre taré qui fait « Hey, drill, baby, drill! » En fait, du coup, Charon, que tu vois sur la pochette de l’album, qui transporte les âmes en peine, à force de voir les mecs qui sont complètement cons, il se dit « Attends, moi, je peux pas encaisser, je me mets fraco. » (« faible » en portugais, ndlr) C’est vrai que quand j’étais encore alcoolisé, des fois, je me disais « Mais les gens, en fait, ils sont aussi cons que moi, sauf qu’ils sont dirigeants de gouvernements… », et maintenant que je suis sobre, je pense toujours à la même chose. Je me dis « Putain, mais ils sont fous, quoi ! » Donc oui, du coup, on joue sur une humanité qui est complètement addict à un mode productiviste ; le techno-solutionisme, toutes ces choses là… alors qu’il faudrait juste penser décroissance, à un moment donné, il n’y a pas de recette magique. Et y a le tox, qui sait qu’il est en train de foutre en l’air sa vie, mais qui n’arrive pasà s’arrêter… Dans l’alcoolisme, on dit « Il faut toucher son fond » Moi, j’ai eu de la chance, il n’y a pas eu de conséquences graves, mais ça m’a suffi… C’était notamment ma fille. Je me suis dit « C’est pas possible, elle a un an, il faut que je change. » L’humanité, apparemment, le fond, elle continue à pouvoir le creuser fort, quoi !

D’accord, je comprends beaucoup mieux. En parlant des textes de l’album, là où certains groupes font le choix d’une seule langue, Berlial se dit « Pourquoi faire le choix d’une seule langue quand on peut écrire dans deux ? » Du coup, qu’est-ce qui mène à choisir d’écrire tel texte en français, tel autre en anglais ?

En fait, les deux langues ne permettent pas forcément le même jeu de diction, puisqu’avec l’anglais, tu peux contracter un certain nombre de mots, du coup, t’as pas forcément le même flow. Moi, de base, dans le premier groupe qu’on avait avec Cédric au lycée, je ne faisais que des textes en… non, pas que, je faisais déjà en français et en anglais […] Donc je dirais que le choix se fait par rapport à la façon dont on veut prononcer. Ensuite, sur la partie française, notamment dans Nouveau Monde, en fait, ce sont des poèmes… Avant de faire Berlial, j’ai publié trois bouquins : deux recueils de nouvelles et avant ça, un recueil de poésie. Du coup, certains des textes qui sont en alexandrins forment Nouveau Monde ; ce sont deux poèmes que j’ai publiés en 2017 qu’on a mis ensemble. Pour We Deserve to Fall Again, qui est en anglais, c’est un morceau que j’avais écrit pour un projet que Cédric avait avec Nicolas Chevrollier, le guitariste de The Old Dead Tree — qui s’était arrêté pour des raisons qu’on peut deviner, puisque The Old Dead Tree is back maintenant. Je trouvais que le texte était vraiment cool : j’avais fait des rimes, je n’avais jamais autant bossé pour un texte, même pour mes propres textes. Du coup, je me suis dit « Vas-y, on va le réutiliser ! » ; après, j’ai rajouté la partie en français. Pour le troisième album, on a décidé de partir 100 % en français, parce que Cédric préfère, et moi, c’est OK, mais ici, c’était en fonction des passages. Typiquement, je voulais faire du spoken word, c’était plus sympa en français. En plus, certains des textes que j’écrivais avaient un peu un flow pensé « rap » ; en tout cas, scandé, on va dire. C’est vraiment par rapport à la façon dont on veut faire le placement des mots. Ça s’est bien équilibré : anglais, français, c’est à peu près 50-50. On trouvait ça cool et on n’avait effectivement pas envie de se restreindre sur les langues. Mais il y a des rimes, même en anglais ; on a essayé de travailler aussi bien l’une et l’autre langue.

Tu as évoqué la pochette ; ça tombe bien, je voulais justement parler de cette illustration qui a été réalisée par Jeff Grimal — et qui est magnifique. Comment en êtes-vous venus à bosser avec Jeff Grimal et qu’est-ce que Berlial et Jeff ont voulu représenter au travers de ce visuel qui est quand même très chargé en symbolique ?

Jeff, forcément, et comme beaucoup, je connaissais son travail. Ce qui m’a plu chez lui, c’est qu’il a vraiment plusieurs univers. Il n’a pas qu’une seule palette : il a l’abstrait, il a les paysages, il a les portraits et il a évidemment l’univers lovecraftien, qui est un peu un mélange entre l’abstrait et les paysages. Il s’avère aussi qu’il a été dans Demande à la poussière avec Christophe Denhez, qui est un de mes meilleurs amis au sein de la scène. C’est grâce à lui qu’on en est là, c’est lui qui nous a trouvé le label… donc on a parlé un peu d’artistes et forcément, le nom de Jeff a poppé. Même s’il y a vraiment beaucoup d’artistes ; [Maxime] Taccardi, par exemple, je trouve que c’est super ce qu’il fait, ou le duo dont j’ai oublié le nom qui bossait pour Regarde les Hommes Tomber… mince, c’est un couple à la ville… (Adrien Havet et Jesse Daubertes de Førtifem, ndlr) J’aime bien leur univers, mais je trouve que quand tu vois un visuel d’eux, tu sais direct que c’est eux. Là, on voit que c’est du Jeff, mais ce n’est pas du Jeff en mode « automatique ». Du coup, par rapport aux thématiques, moi, je lui ai dit « Écoute, on a une idée pour l’instant ; notre titre phare, c’est We Deserve to Fall Again. » Visuellement, j’avais vu pas mal d’images sur Google du sixième continent — des déchets qui, vus du ciel, donnent l’impression d’être un continent. J’aime beaucoup ce côté brut qu’a Jeff — il travaille soit au pinceau, soit au couteau, mais tu as toujours une certaine épaisseur, même dans la version digitale […] Puis ça lui a parlé de ouf. On est partis juste de ça, c’était le pitch de départ… Sa manière de travailler, c’est marrant, parce qu’il nous a fait six petites toiles en 40 par 60 dont il nous a envoyé des photos. À partir de là, ça a poppé de ouf ! C’est là qu’on a eu l’idée : d’abord c’était la mer, ensuite l’océan… finalement le Styx, parce qu’on parle de Charon et d’Orphée dans Ivresse de la finitude, du coup : Bim ! On a eu l’idée de Charon. Et là, je lui parle des satellites d’Elon Musk, justement, que j’avais vu se déployer dans le ciel en 2021. Il y avait encore les périodes de couvre-feu et tout ; je m’étais dit « Mais c’est Star Trek, c’est super flippant… » C’est de là que toutes les idées ont poppé. Jeff a été cool parce qu’on l’a un peu poussé dans ses retranchements. Parce que sur la dernière version, il m’avait dit « Ouais, il me faut deux, trois semaines », et finalement, deux jours après, il m’envoie une version. Déjà, je t’avoue que ça m’a mis la puce à l’oreille […] C’était super mais c’était du Jeff comme on le connaît, un peu en mode automatique. Il m’avait mis un rouge, je lui dis « Mec, tu l’as mis sur Omrade, tu l’as mis sur The Great Old Ones, pschiiit, tu me dégages le rouge ! » (rires) Même si Omrade, c’est Krys [Denhez], j’adore, mais voilà, là, c’est Berlial. Il nous a fait du Jeff, mais quand même porté avec Berlial. Ça a été vraiment cool comme collaboration. En plus, tu as parlé de cinéma, mais on a des réfs cinématographiques ou picturales en commun. Je lui ai parlé de Jasper Jones, de Munch, même Jackson Pollock, un peu dans le geste… On a vraiment eu direct des réfs visuelles sur lesquelles on a pu définir un territoire dans lequel on a réussi à faire ce tableau.

C’est une grande réussite ! En parlant de collaborateurs, Krys Denhez d’Ecr.Linf et anciennement de Demande à la poussière a aussi contribué en posant sa voix sur le morceau éponyme. On peut dire que finalement, c’était la suite logique de l’amitié qu’il y a entre vous…

Carrément, oui, sachant qu’il a déjà fait un feat sur le premier album. Sur Spotify, la chanson n’est pas disponible, parce que c’est moi qui avais fait la mise en ligne et j’ai dû me foirer, mais dans la version sur SoundCloud, tu as un neuvième morceau qui est la piste numéro sept […] c’est À la naissance du pire – Part 2. En fait, tu as un mec qui fait (il imite un cri lugubre), c’est Krys. Pour te raconter l’histoire avec Krys, on a fait les maquettes du premier album avec Cédric en février 2021. Quand je parle de maquette, c’était genre Cédric n’avait jamais utilisé de logiciel, il s’est auto-formé… Je pense qu’on était complètement taré ; on s’est dit « Vas-y, on va démarcher des labels avec ça ! » (rires) C’était Pierre/Tromgeist, qui est prof de philo, qui nous avait fait une page web horrible : fond noir, le logo en gris métal, custo avec un effet de rouge qui passait comme ça (geste de la main horizontal)… Franchement, on aurait voulu faire le truc le plus moche du monde, on n’aurait pas pu faire mieux ! Là, comme des beaux gosses, on a démarché qui ? Debemur Morti… qui nous a répondu, c’est ça le pire ! Il a dit « J’ai pas accroché. Bon courage. » Tu m’étonnes… (rires) Ensuite on a démarché un petit label qui venait de commencer, qui avait sorti Néfastes et Nature Morte — et aussi l’EP de Junon, mais je ne connaissais pas —, c’était Source Atone Records. Je me suis dit « Attends, les mecs, ils font du black death de bourrin avec Néfastes et du blackgaze de fragile, nous, on fait un peu de tout… vas-y, il y a moyen que ça marche. » Spoiler : les mecs ne nous ont pas signés… (rires) mais ils ne nous ont pas juste envoyé bouler. On avait dit « On ne sait pas trop comment s’y prendre, on est prêts à aller en studio, on a un peu d’économies et tout, mais on ne sait pas quoi faire. » Du coup, Krys nous a dit d’aller voir Edgar Chevallier, avec qui, à l’époque, il jouait encore dans Demande à la poussière. Et vas-y, banco, on réserve et on devait rentrer en studio le dimanche. La veille, à Saint-Germain-en-Laye, DALP (Demande à la poussière) jouait avec Regarde les Hommes Tomber et Svart Crown. D’ailleurs, c’est à ce concert-là que les futurs Ecr.Linf sont allés démarcher le batteur de Svart Crown pour enregistrer sur l’album ; il s’est passé plein de choses ce soir-là. Cédric était venu passer le week-end, on est allé voir le concert, on a discuté avec Krys, il nous a dit qu’il passerait dans la semaine ; il est passé et on a fait un feat. À l’époque, j’étais encore alcoolisé, donc la soirée a été un peu rocambolesque. On ne s’est plus pété un mot avec Krys pendant deux ans et demi… puis, je sais pas, un jour, il m’écrit pour prendre des news et il me dit « Si vous voulez que je refasse un feat à l’occase, allez-y ! » ; c’était en juin 2023. Je réponds « Ça tombe bien, mon gars : je viens finir les maquettes ce week-end en Alsace et je te les envoie dans la foulée. » Il a adoré et c’est grâce à lui qu’on a trouvé Edgar, déjà, et qu’on a signé chez My Kingdom Music, qui est le label principal d’Ecr.Linf et de tous les projets de Krys, de DALP, toujours actuellement, d’Omrade, d’Ophe… Il voulait nous signer sur Source Atone au départ, mais ses associés étaient moins chauds, notamment parce qu’on ne faisait pas de live. Mais du coup, une fois qu’on a été sur My Kingdom, ils ont accepté de nous prendre en distribution pour la France, donc on a trouvé ce label-là. Et je te donne une info exclusive : on va sortir des cassettes chez Huard Production ! En fait, Laurent avait été sollicité par Krys pour faire les cassettes d’Ecr.Linf il y a un an et demi. Il n’y a pas eu de réponse… et il y a quelques semaines, il lui demande « Au fait, vous voulez toujours faire des cassettes ? » Entretemps, Krys les avait faites chez Remparts Productions et je crois qu’elles sont déjà sold-out […] Krys lui répond « Non, c’est bon, on a déjà sorti une cassette. Par contre, j’ai un autre groupe à te conseiller… » Du coup, c’est comme ça qu’il nous a trouvé notre troisième label ! Si on bosse avec l’agence Singularités et Romain Richez, c’est parce que c’est sur Source Atone, c’est Krys. En gros, c’est pour ça que Krys, c’est notre premier remerciement ; on ne serait pas en train de se parler, toi et moi, s’il n’y avait pas Krys. Du coup, ça nous a amené, évidemment, à lui demander « Vas-y, viens rechanter ! » C’est cool, c’est un peu notre manager bénévole, tu vois !

Est-ce qu’il y a d’autres artistes dans le roster de My Kingdom Music, ou même dans la scène black metal en général, que vous voudriez avoir sur un prochain album ?

Pour un prochain album, des artistes qui nous inspirent chez My Kingdom Music, typiquement […] il y a Lord Agheros. C’est un one-man band, un Italien qui a un peu la même approche que nous : tu vas avoir une musique d’ambiance pendant trois minutes, après c’est symphonique, après, ça part sur du death… Il y a un peu ce côté melting pot, mais très bien écrit ; donc Lord Agheros, ça a une consonance. Tu as Cultus Sanguine, qui est un peu le Forbidden Site italien, avec qui on fit pas mal. Et puis on est proches d’Ecr.Linf et de Demande à la poussière, de facto, puisque l’un, c’est le groupe de notre pote, l’autre, c’est le groupe de notre producteur. Pour info, Dorian [Lairson], le guitariste d’Ecr.Linf, a réalisé le clip de Nourishing the Disaster to Come dans lequel il y a Krys — c’est lui le boucher… donc tu vois, on est vraiment en mode « cercle fermé » ! Sinon, en collaboration, pour le troisième album sur lequel on a déjà pas mal avancé en composition… par rapport au concept — que je ne veux pas dévoiler —, il y a une pertinence à avoir une voix féminine. La chanteuse de Houle — Adèle, si je ne m’abuse —, j’aime bien sa tessiture vocale parce qu’elle gueule, mais il y a aussi… c’est pas comme Angela Gossow d’Arch Enemy où, à la limite, sa voix, on sentait peu que c’était une voix féminine ; moi, je veux que ça crie, mais qu’il y ait une tessiture féminine. Je trouve qu’elle le fait super bien, notamment sur leur premier EP quatre titres qui m’avait bien marqué. Je ne la connais pas personnellement, mais je sais qu’elle est bien pote avec Maxime [Tabuteau], le bassiste d’Ecr.Linf. Du coup, j’imagine pouvoir rentrer en contact avec elle […] Ou Jessy Vignolle, qui est la chanteuse d’Usquam, qui est également sur Source Atone et qui a sorti son album un peu avant nous — qui est super. Elle, c’est une prof de chant — c’est la prof d’Adèle, d’ailleurs, si je ne dis pas de connerie (ndlr : il n’en dit pas). Mais pour le coup, elle a vraiment une voix très technique, très growlée. J’aimerais bien un côté un peu plus imparfait… Donc ouais, ça, ce serait une collaboration qui nous plairait. Et puis alors, mon rêve ultime — mais comme Krys est pote avec lui et d’autres gens, j’espère un jour le contacter directement —, c’est Rose Hreidmarr. Je ne te le présente pas : Anorexia Nervosa, Glaciation, etc… Je crois qu’on n’a pas une trop grosse différence d’âge, mais j’ai quelques années de plus que toi. Tu as peut-être connu Hard’n’Heavy Magazine ; il avait une chronique dedans. Je suis une vraie fanzouze, j’avais des posters dans ma chambre […] Hard’n’Heavy, ça s’est arrêté à peu près en 2006, 2007, donc c’était mes années collège et lycée. Et puis, je ne sais pas si tu as écouté le dernier Decline of the I qui est sorti vendredi dernier (le 14 février, ndlr) […] A.K., qui a joué dans Arkhon Infaustus, Diapsiquir, Merrimack, Neo Inferno 262, etc. ; lui, c’est le plus grand génie de toute la scène. Je ne saurais pas quoi faire avec lui, mais tout, rien… ça, ce serait plus mes rêves, on va dire.

Même si je me doute bien que la réponse à cette question ne sera pas positive, se pourrait-il que Berlial envisage de se produire sur scène ?

Ouais, tu as un peu anticipé la réponse. À moyen terme, clairement, non. En fait, c’est pour une raison pratique : déjà, on n’est que deux et on est quand même séparés de 500 bornes, entre le nord de l’Alsace et Paris ; puis il s’avère qu’on est tous les deux pères et séparés, donc ce n’est pas évident à ce niveau-là. Je pense qu’on arriverait à trouver des copains pour monter un line-up, soit en Île-de-France, soit en Alsace, mais en fait, quand on a du temps libre, on a vraiment envie de créer plus que de répéter. On a répété pendant nos années lycée : toutes les semaines, on était dans le semi-remorque du daron de Cédric et on faisait des concerts comme un groupe de lycée, tu vois… Là, comme je disais, on a déjà commencé le troisième album, on a déjà une idée et on a deux ou trois autres idées de projets — pas forcément des albums — et des collaborations peut-être avec d’autres artistes en plus. On a un peu, je ne vais pas dire un plan de carrière, mais en tout cas un plan de création avec au moins un long format et peut-être deux ou trois autres plus collaboratifs. Une fois qu’on aura fait ça, peut-être qu’à ce moment-là, si on est un peu… pas asséchés, mais en tout cas qu’on a réalisé les idées qu’on a dans notre tête et qui doivent sortir, on arrivera à envisager du live — et nos filles seront peut-être plus grandes aussi, donc ce sera un peu plus simple. Mais là, aujourd’hui, ce serait quasiment pas gérable logistiquement […] Je vois Ecr.Linf qui n’avait pas trop voulu faire du live ; là, en ce moment, ils sont à donf et ce n’est pas évident. C’est quand même lourd logistiquement, donc ce n’est pas simple. Et quand tu as des gosses, c’est vraiment la misère… (rires)

Ce n’est quand même pas mal du tout non plus de s’épanouir en studio ; il n’y a pas forcément besoin de faire de la scène.

Dans le black, en vrai, tu as combien de one-man bands ? Dans le DSBM, tu en as plein, des mecs comme ça, qui te sortent quatre albums dans l’année ! (rires) Ouais, je suis tout à fait d’accord avec toi. C’est pour ça que je pense qu’on restera fidèles à Edgar parce que… c’est con, mais pour nous, c’est un peu des vacances. On est obligés de poser des jours pour le taf, faire garder les gosses… Quand on y va, on a envie de kiffer et au-delà du fait qu’Edgar, pour l’instant, arrive à vraiment nous accompagner sur le son qu’on veut avoir, le midi, on se fait une vraie pause, on se fait une bonne bouffe. Pour nous, c’est des vacances, c’est un moment de loisir et on veut que ça le reste.

Tu as évoqué le fait que Berlial travaille sur un troisième album. On peut s’attendre à une sortie pour quelle période ?

Franchement, ce n’est pas du tout pour faire l’artiste, mais déjà, on a quand même encore un gros travail de composition ; on a pas mal de matière brute, mais il faut qu’on travaille. Là, du coup, la promo, mine de rien, c’est du kiff absolu, mais c’est intense dans les mois qui suivent le moment de la sortie. Et puis, une fois qu’on aura fini d’écrire, on ira enregistrer… Tu vois, comme je te disais, on est sortis de studio le 17 janvier 2024 et l’album est sorti le 7 février 2025. En fait, aujourd’hui, tu as des plannings… Déjà, il faut voir si notre label actuel nous refait confiance ; si ce n’est pas le cas, il faudra en trouver un autre. J’espère que ce ne sera pas le cas, mais on ne sait jamais. Après, les plannings de sortie, c’est quand même assez compliqué. Je pense… allez, je te donne un éventail large : fin 2025, s’il y a une fenêtre de tir, genre une sortie annulée qui fait un trou dans la journée de ton label, sinon, 2026. Ça ne va pas mettre des années et des années non plus, je pense.

Merci beaucoup d’avoir pris le temps de nous parler de Berlial et de sa discographie, c’était très intéressant ! As-tu quelques derniers mots pour les auditeurs ?

Oui, carrément, avec plaisir ! Déjà, je tenais à te remercier de t’être intéressée à notre musique, d’avoir écouté les deux albums. C’est super cool d’avoir fait aussi l’effort d’écouter le premier. Ouais, remercier des médias comme les vôtres, parce que c’est bien d’être zikos, mais en vrai, s’il n’y a pas des gens avec qui on peut parler, faire diffuser la musique, on ne fait rien… donc franchement, c’est cool. Et puis, je connaissais Metal Alliance, je suivais un peu vos contenus. J’ai lu ta dernière interview de Björn Strid pour The Night Flight Orchestra, qui est un de mes péchés mignons. J’adore ce groupe ; je suis un fan inconditionnel d’ABBA. (rires) […] Donc un grand merci. C’était ça le mot, parce qu’encore une fois, c’est grâce à des gens comme toi qu’on peut kiffer, parler de notre musique et la faire diffuser, donc c’est quand même cool.

Merci beaucoup ; en espérant ne pas attendre trop longtemps pour la sortie du troisième album !

On va essayer… Je vais dire à Cédric de bosser !