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Vous qui vous apprêtez à lire cette chronique, sachez que celle-ci sera (un peu) interactive : elle dépendra de votre connaissance d’Helloween et de votre appétence pour la prose de votre serviteur.
Ah, Helloween… il y a tellement de choses à dire sur ce groupe si cher à mes yeux ! Vous êtes prêt pour une (petite) histoire ? Si ça vous branche, continuez la lecture juste ci-dessous, ou alors continuez au paragraphe avec la petite * si vous êtes déjà en mode pumpkin !
Il y a de ça fort longtemps, un jeune ado (à savoir moi) venait de découvrir le metal (à l’époque, on appelait ça le hard rock) et très rapidement une cassette audio ô combien précieuse lui tomba dans les mains. Ça s’appelait Helloween et c’était un groupe allemand fondé en 1984 à Hambourg par Kai Hansen (guitare et chant), Markus Großkopf (basse), Ingo Schwichtenberg (batterie) et Michael Weikath (guitare). Et que contenait donc cette fameuse cassette ? Eh bien le tout premier album du groupe, Walls of Jericho (1985) avec son mini-LP sobrement intitulé Helloween (qui porte d’ailleurs le même nom que le dernier album studio). Et clairement, l’impact de l’écoute de cette cassette fut énorme ! Imaginez, moi qui avais été biberonné à Accept (hey, déjà un groupe allemand) et Iron Maiden, passer d’un heavy, certes puissant, au groupe qui a inventé le speed metal mélodique (maintenant on appelle ça power), ça vous défrise à minima les moustaches ! En effet, combiner la puissance mélodique du heavy, avec la vélocité du thrash naissant, c’était du jamais entendu ! Starlight, Victim of Fate, Ride the Sky ou encore How Many Tears m’ont marqué au fer rouge du speed mélodique. Et ce n’était que le départ, car les sorties des Keepers of the Seven Keys Part I (1987) et II (1988), avec l’arrivée de Mikael Kiske au chant (qui remplaça donc Kai Hansen qui préférait se concentrer sur son jeu de guitare) fit entrer Helloween dans la cour des grands (et définitivement dans mon p’tit cœur d’ado). La vie étant ce qu’elle est, Kai Hansen quitta le groupe en 1989 (pour fonder Gamma Ray, le coquin) et fut remplacé par Roland Grapow (futur Masterplan). Las, après deux albums diversement appréciés par la critique et les fans, ce fut au tour de Mikael Kiske de faire ses valises et d’être remplacé par Andi Deris en 1994. Celui-ci sera à l’origine du renouveau du groupe jusqu’à maintenant !
Alors je pourrais en parler encore pendant un bout (oui, tout à fait), mais…
* Il est temps de commencer cette chronique. À ceci près qu’il me faut donner un peu de contexte (promis c’est la dernière fois). À l’automne 2023, Helloween terminait sa 2e tournée mondiale en mode United. Eh oui, après le Pumpkins United World Tour de 2017/2018 et une sortie d’album (Helloween), nos fameux Hambourgeois reprenaient la route en 2022/2023 pour la tournée United Forces. Mais pourquoi United ? Eh bien, jeune padawan, le line-up d’Helloween ayant pas mal bougé au fil des années, et les anciennes rancœurs étant apaisées, Kai Hansen et Mikael Kiske rejoignirent Andi Deris, Michael Weikath, Sascha Gerstner (guitare), Michael Großkopf et Dani Loeble (batterie) en 2016 (donc United !).
Ainsi, ce nouvel album Live at Budokan a été enregistré le 16 septembre 2023 au Nippon Budokan, à Tokyo, et ça c’est bien cool, et ce, pour deux raisons :
1, ça nous permet d’entendre quelques morceaux de l’album Helloween (2021) écrit par nos sept compères.
2, ça nous permet également de sentir la liesse du public japonais, chauffé à blanc sur les quinze titres qui composent ce live.
Et quoi de plus intéressant que de commencer par le meilleur morceau (pour moi) du dernier album, à savoir Skyfall (et son intro Orbit), où tour à tour les deux chanteurs principaux (Andi Deris et Mikael Kiske) interviennent (avec un p’tit passage de Kai Hansen en sus). Évidemment, les musiciens sont au diapason de nos vocalistes, pour délivrer ce morceau épique de plus de douze minutes !
Car la grande force du groupe en mode United est l’entente parfaite entre les différents membres, aussi bien chez les guitaristes Kai, Michael et Sascha (qui se partagent les solos des différents morceaux) que chez les chanteurs, qui là aussi se partagent les différents morceaux, chantant à tour de rôle un morceau complet en solo (Eagle Fly Free, Save Us par Mikael Kiske, Mass Pollution, Power par Andi Deris), ou alternant tous deux les lignes vocales (Dr. Stein, I Want Out). Mais l’alchimie parfaite est atteinte à mon sens lorsque les voix de Mikael Kiske et Andi Deris s’entremêlent et délivrent une prestation flamboyante (Orbit, Forever and One, Best Time). Enfin, mention spéciale à How Many Tears (un de mes titres préférés) où Kai Hansen pousse lui aussi la chansonnette et accompagne les deux vocalistes principaux pour un résultat des plus sympathique ! Sucrerie « hansenienne » supplémentaire, un medley de plus de quinze minutes où Kai remonte le temps avec Metal Invaders, Victim of Fate, Gorgar, et les deux indispensables que sont Ride the Sky et Heavy Metal Is The Law !!! Pour l’avoir vécu lors du passage du groupe à l’Olympia à Paris en 2022, je peux vous assurer qu’en tant que fan de Walls Of Jericho, ce fut un kif absolu !
Je pourrais encore parler de la section rythmique brillante (Markus et Dani), ou du morceau fleuve Keeper of the Seven Keys (toujours aussi épique !), mais il est maintenant temps de passer à la conclusion.
Alors, que penser de nouveau live ? Eh bien je dirai que ça va dépendre de ce que vous en attendez.
Les die-hard fans (dont je fais partie) ne pourront louper ce nouveau disque, car comme évoqué dans les précédents paragraphes, la symbiose entre les membres est parfaite, et cela s’entend (et se voit, rendez-vous en fin de chronique **).
Ceux qui possèdent déjà le précédent live – United Alive – pourraient être tentés de faire l’impasse sur Live at Budokan, mais celui-ci offre trois titres du dernier album studio qui gagnent vraiment à être écoutés live, sans oublier Save Us, le bonus track du vénérable Keeper II (qui ne figurait pas sur United Alive). Autre différence, ce nouveau live délivre un son plus percutant, plus « raw » même que son prédécesseur, ce qui renforce l’impression d’une capture brute du concert. Enfin, laissez-moi vous le redire encore, mais le medley de Kai Hansen est tout simplement jubilatoire !
Et pour ceux qui ne connaissent Helloween que par leur dernier album, et qui n’auraient pas pu les voir en concert, c’est une excellente occasion de se rattraper.
J’ai juste un petit regret : l’inexistence d’une version deluxe qui aurait pu inclure la version 2x CD ou 3x vinyle avec le Blu-ray du concert, mais j’imagine que c’est un choix assumé du label.
** Et vu qu’on est maintenant à la toute fin de la chronique, voici trois morceaux issus du Live at Budokan mis en ligne sur YouTube par Reigning Phoenix Music ! Enjoy !