Salut, et merci de nous accorder cette deuxième interview pour parler de la nouvelle édition du Dark Medieval Fest ! Je vois que l’asso Golden Stone Events a repris du service en début d’année avec la release party de DeadlySins. Comment s’est passé ce concert ?
Franchement, c’était un super début d’année. Super bonne ambiance. Il y avait des groupes avec lesquels on a créé des liens : par exemple, Hellixxir, qu’on a déjà fait jouer au Rock’n’Eat, puis qu’on a vu sur le Dark Medieval Fest. On a l’habitude de travailler ensemble, ça fait plaisir de les revoir. Pareil pour Grand Bouc Noir, c’est un groupe qu’on avait dans les tuyaux depuis un petit bout de temps. C’était une bonne occasion d’avoir un plateau un peu grenoblois… puis, DeadlySins, dès que j’ai vu qu’ils sortaient leur album, je me suis dit : un vendredi soir en début d’année, si on veut un groupe qui bouge un peu et qui mette l’ambiance et qui réveille tout le monde, ils seront à leur place. On a donc concocté cette petite affiche et le public a répondu présent alors que […] le 3 janvier, c’était quand même un peu risqué pour nous, mais finalement, ça s’est super bien passé. Ça a bien lancé la saison. On est remontés à bloc pour préparer le 3 mai prochain.
C’est bien ma veine d’être tombée malade à ce moment-là… On va continuer avec l’épisode qui fâche un peu : l’édition de l’année dernière du Dark Medieval Fest, on le sait, aurait pu être la dernière. Est-ce que tu peux revenir un peu plus en détails sur ce qui s’est produit et sur ce qui a sauvé le festival ?
L’édition, pour nous, a été, en termes de fréquentation et d’organisation, la meilleure qu’on ait fait jusqu’à présent. On était vraiment tous très contents. On a réussi à finir à l’équilibre avant que la SACEM nous tombe dessus… Le problème du calcul de la SACEM, c’est qu’ils s’en fichent que tu fasses du bénéfice ou pas, que tu perdes de l’argent ou pas, ou que tu sois juste à zéro. Eux, ce qu’ils calculent, c’est par rapport aux dépenses engagées, donc, plus tu dépenses, plus tu as à payer la SACEM. En 2022, on avait déjà eu ce problème quand on avait fait l’édition au Jack Jack, où on avait perdu à peu près 3 000 € et la SACEM nous avait encore demandé de l’argent par-dessus ; ça nous avait déjà bien, bien mis dans le rouge… et puis, cette année, ils sont revenus toquer à notre porte en nous demandant une somme qu’on n’avait pas, tout simplement. Déjà qu’on avait des des arriérés par rapport à 2022, là, on se retrouvait avec encore plus de dettes et en n’ayant toujours pas dégagé de bénéfices sur le festival… donc, pour nous, il n’y avait pas d’autre solution que de tout arrêter. Il se trouve que dans l’entourage proche du festival, il y a quelqu’un à qui, déjà, le festival parle beaucoup et qui y a trouvé un peu comme une famille, qui n’a pas vu d’un bon œil le fait que le festival s’arrête. Cette personne-là, il se trouve aussi que c’est un mécène qui a de l’argent de côté et qui aime soutenir les choses qui lui tiennent à cœur, et entre autres, le Dark Medieval Fest. Cette personne nous a demandé quel était le montant de nos dettes et nous a fait un joli chèque permettant de toutes les régler et de repartir à zéro. Maintenant, on repart sur des bonnes bases, j’espère, en incluant, cette fois-ci et de la meilleure manière possible, la SACEM dans nos calculs. On a effectué pas mal de changements dans l’association pour faire en sorte que cette année, ça passe, parce qu’on ne veut pas faire appel à un mécène chaque année ; le but, c’est de réussir à prendre notre envol sans avoir besoin d’aide extérieure. J’espère que cette année, ce sera la bonne pour qu’enfin, on arrive à voler de nos propres ailes, parce que c’est vraiment l’objectif de s’en sortir et de faire honneur à cette personne, tout simplement, qui a quand même mis un petit peu d’argent pour nous et la moindre des choses, c’est qu’on lui montre que maintenant, on arrive à s’en sortir sans elle ! (rires)
Je suppose qu’on ne saura pas de qui il s’agit, mais on remercie cette personne.
Non, il préfère rester anonyme.
Toujours à propos de la dernière édition du Dark Medieval Fest, quels ont été les retours du public ?
Très positifs ! De toute façon, nous, on regarde les retours du public, mais aussi les retours des artisans qui sont sur le marché, des groupes qui viennent jouer chez nous… c’est vraiment un ensemble de signaux qu’on guette avec impatience pour savoir ce qu’il faut corriger ou autre. Je sais que l’année dernière, on a eu vraiment des échos très positifs. Déjà, dans le public, on retrouve chaque année des fidèles qui, a priori, répondront aussi présents cette année. Du côté des groupes, souvent, on fait appel, soit à des groupes, soit à des musiciens, soit à des projets parallèles qui souhaitent revenir ; on crée un véritable lien avec pas mal de groupes et ils veulent retravailler avec nous, donc c’est aussi bon signe. Les artisans du marché, ceux qui gèrent les animations chaque année, veulent aussi retravailler avec nous. C’est aussi que, quelque part, ça se passe plutôt bien en extérieur sur la partie marché et animation. Nous, en interne, on avait repéré pas mal de petites choses en 2023 qu’on a corrigées pour que ce soit plus fluide, plus professionnel aussi. On apprend chaque année de nos erreurs, mais l’année dernière, on a été plutôt satisfaits et les échos qu’on a sont plutôt encourageants aussi. Du coup, on va continuer sur cette voie-là pour proposer à chaque fois une expérience la plus professionnelle possible, tout en gardant ce côté convivial et familial.
Ce que je peux dire, c’est que je garde un excellent souvenir de cette dernière édition ! Maintenant, parlons un peu de l’affiche de cette année. Il y a une petite nouveauté par rapport à l’an dernier, c’est qu’elle compte un groupe supplémentaire, donc il y en a sept. D’où vient l’idée de mettre un groupe supplémentaire alors que ça peut être une décision considérée comme risquée ?
Le choix qu’on avait à faire quand on a préparé cette affiche, c’était de taper dans un groupe de tête d’affiche un peu plus cher — pas forcément plus gros en termes de notoriété, mais plus cher. On avait une opportunité qui était intéressante, mais en même temps, je sais qu’on avait eu une remarque, un commentaire sur l’affiche, disant qu’on avait limite plus de sponsors que de groupes. C’est un truc qui me taraudait un petit peu ; je me suis demandé « Est-ce que les gens, finalement, sont satisfaits de n’avoir que six groupes pour le prix qu’ils mettent ? Est-ce qu’on ne mettrait pas plutôt sept groupes, mais en ayant une tête d’affiche un peu moins onéreuse ? » Finalement, c’est cette décision qu’on a pris pour cette année, histoire que les gens en aient vraiment pour leur argent et pour proposer un éventail encore plus large d’un point de vue musical et ambiance. Aussi pour permettre de faire tourner un peu plus de groupes, parce que la liste d’attente s’allonge d’année en année pour jouer au Dark Medieval Fest, et en n’ayant que six groupes par an, ça ne permet pas forcément de faire jouer tout le monde. Alors, ajouter un groupe, c’est une expérience qu’on va tenter cette année, pour voir si tout se passe bien à ce niveau […] On a un groupe de plus et on n’augmente le prix que d’un euro, donc on a un tarif assez concurrentiel pour sept groupes, sachant qu’il y a aussi une formation qui viendra jouer à l’extérieur, donc ce sont en fait huit groupes qu’on a sur le festival ; pour 26 €, je trouve qu’on est plutôt pas mal. On va tenter cette formule-là. Si ça fonctionne, je pense que ça permettra de faire tourner un peu plus de groupes sur les années suivantes parce que chaque année, on doit refuser beaucoup de demandes, et c’est dommage, parce qu’il y a de très bons groupes qui veulent venir. Mais si on voit qu’il y a des couacs ou autres, peut-être qu’on repassera à six… on verra à l’issue de cette édition.
L’autre remarque qu’on peut faire par rapport à cette affiche, c’est qu’elle est quand même plus orientée vers le côté « dark » du nom du fest. Il y a pas mal de black : entre autres, Malepeste qui fait du black atmo, Circles ov Hell qui fait du black/death symphonique… c’est une affiche plutôt sombre. D’où vient cette direction ?
De l’actualité, tout simplement ! (rires) J’ai regardé les groupes qui avaient eu une actualité cette année et il se trouve que quasiment tous les groupes qu’on propose ont sorti il y a peu de temps un nouvel album ou en sortiront un dans les prochaines semaines ou les prochains mois. Beaucoup d’entre eux sont des groupes avec qui on était déjà en contact depuis pas mal de temps et qu’on voulait faire venir sur le festival, et le fait qu’ils aient une actualité, ça nous a convaincus de les faire venir. Malepeste, effectivement, est en train de préparer son nouvel album. Vils Gueux, qu’on a sur cette édition, c’est son tout premier concert et en même temps, ce sera la release party de son premier album. Circles ov Hell vient de sortir un deuxième album. Boisson Divine va proposer des morceaux du nouvel album qui devrait sortir un peu après le festival, mais on reste dans l’actualité du groupe. De même, Himinbjorg a sorti en septembre dernier son dernier album. Selvans, c’était fin janvier : nouvel album aussi. On est vraiment dans l’actualité de tous ces groupes et ça aurait été dommage de passer à côté, tout simplement. Il se trouve que cette année, effectivement, l’affiche est un peu moins folk. Heureusement, on a quand même Boisson Divine qui va apporter son lot de joyeuseté ! C’est un concours de circonstances qui fait que les groupes du moment sont des groupes un peu plus orientés pagan black ou black metal que purement folk, mais ce n’est pas un choix vraiment délibéré. C’est une conjoncture qui fait que l’année prochaine, on verra ce que nous apporte l’affiche si on est toujours là, mais on a déjà pas mal de pistes, toujours dans des registres assez différents, donc ça peut donner encore une affiche sympa. Chaque année, on essaie de proposer quelque chose d’un peu différent, mais cette année, on voulait vraiment coller à l’actualité. C’est pour ça aussi qu’on retrouve beaucoup de groupes français, plus que d’étrangers, parce que l’actualité de la scène française est très forte. Du coup, le but, c’est aussi de la soutenir au maximum. C’est pour ça qu’on est sur une affiche un peu plus dark, effectivement.
En parlant de la tête d’affiche, Selvans, c’est un groupe qui, si je m’abuse, a déjà joué et qui fait donc son retour, mais qui est là aussi pour faire ses adieux. J’imagine que pour l’asso et le fest, ça doit représenter beaucoup, symboliquement parlant…
Oui, c’est vrai que ça faisait partie des groupes marquants de l’édition en 2022 ; je sais que beaucoup de personnes ont été bluffées par la prestation du groupe. Nous aussi, avec Selvans — le personnage et non pas le groupe, parce que c’est vraiment un one-man-band à la base —, on avait vraiment créé des liens forts suite à cette édition et on avait décidé que si on avait l’opportunité de retravailler ensemble, on le ferait. Quand il m’a annoncé qu’il sortait un nouvel album, je lui ai dit « Allez, banco pour un retour ! » Suite à ça, il m’a annoncé qu’effectivement, ça serait le dernier album — sous cette appellation-là, en tout cas. Il voulait une trilogie, c’est donc le troisième album de la trilogie. Pour lui, il a fait le tour de la question et il va retourner dans l’ombre suite à ça. Ce n’est pas vraiment un concert d’adieu parce qu’il ne veut pas qu’on parle de concert d’adieu. C’est juste histoire de marquer le coup, de continuer à faire quelques dates pour faire vivre ce projet et cet album, parce que pour lui, dans sa tête, le projet Selvans s’est arrêté à la sortie de l’album le 31 janvier dernier. Du coup, c’est l’occasion, sans vraiment dire au revoir, de découvrir ces nouveaux morceaux sur scène aussi, parce que Selvans, c’est un groupe qui vit encore plus sur scène que sur album : c’est très théâtral, c’est une ambiance particulière. Ça aurait été dommage de tirer cette révérence sans nous faire profiter un peu de ce show exceptionnel. Pour nous, quelque part, c’est effectivement symbolique, mais c’est aussi un avantage qu’on a de pouvoir proposer ce qui sera sûrement la dernière date française de Selvans. On n’est pas peu fiers qu’il nous fasse confiance et on a hâte de voir ce qui va nous préparer pour cette année. Mais on s’attend à quelque chose d’assez envoûtant comme il a l’habitude de nous proposer.
J’ai hâte de voir ça. Et en parlant de personnes avec qui vous avez créé des liens forts, il y a Nicolas Foucault qui a participé, si je ne me trompe pas, à toutes les éditions avec des groupes différents. Quelle est l’histoire de ce lien qu’il y a entre Golden Stone Events et Heart of Metal ?
Déjà, une première rencontre a eu lieu en 2022, quand il était venu avec Infinityum : on a tout de suite bien accroché ; on est vraiment dans le même état d’esprit et c’est quelqu’un d’adorable, tout simplement. D’ailleurs, il n’y a pas que lui, parce que depuis cette édition 2022, il a toujours son guitariste, Damien [Prunier], qui l’accompagne. Il se trouve que Nico et Damien ont tous les deux moult groupes à leur actif et que tous ces groupes-là peuvent avoir facilement leur place sur le festival, donc pourquoi ne pas profiter du fait que lui-même propose une grande variété de musique pour faire venir ces groupes ? Il est revenu en 2023 avec Trollheart, son groupe de « troll metal », puis en 2024 avec Vosegus, plus dans le style pagan black metal. Cette année, il nous propose Circles ov Hell, qui est effectivement dans un registre black/death symphonique, mais aussi Vils Gueux. Cette année, il vient donc avec deux groupes, dont un tout frais qui vient d’éclore et qui est vraiment destiné au public du Dark Medieval Fest, avec un medieval black metal bien crade, chanté en vieux françois ; c’est un projet atypique qu’il a hâte de nous faire découvrir sur scène ! C’est un lien fort qui s’est créé : il nous a soutenus depuis le début et on lui rend la pareille à notre manière. Après, peut-être qu’on sera obligés à un moment donné de faire un break avec lui parce qu’il faut aussi laisser la place aux autres, même s’il a encore beaucoup de choses à nous montrer et que forcément, chaque groupe aura un nouvel album à proposer dans les années à venir… (rires) On va peut-être étaler un petit peu ses présences, non pas contre lui ou autre, mais juste parce qu’il y a beaucoup de monde qui toque à la porte du DMF et qu’il faut laisser aussi leur chance à d’autres, mais je guette quand même. Je sais qu’il était toujours en train d’enregistrer ce qui devrait être la continuité de son projet de Trollheart ; je suis sûr que tôt ou tard, ça fait partie des groupes qui devraient revenir sur l’affiche du DMF, mais on verra ce que l’avenir nous réserve. En tout cas, Nico, c’est quelqu’un d’incroyable. Encore hier, on était en contact par rapport à notre commande de T-shirts : on fait une nouvelle collection de T-shirts pour cette année et on a trouvé un très bon plan grâce à lui. Même en dehors du festival, on garde contact pour avancer chacun de notre côté sur les différents projets qu’on a. C’est un lien particulier et on est vraiment content de le revoir chaque année.
Toujours en parlant de collaborateurs, qui peut-on espérer retrouver aux stands de merchandising ?
Les annonces seront faites en ligne bientôt, mais pour l’interview, je vais dévoiler Adipocere parce que ce sont des fidèles de la première heure — même si effectivement, Adipocere a changé un peu de formule et que ce n’est plus Christian [Bivel] qui s’occupe du stand du label. On aura aussi Blood Empire, qu’on avait eu une fois sur un concert au Rock’n’Eat et qui viendra aussi présenter son stand. Il y aura un petit stand France, Black, Death, Grind, qui nous a proposé ses sorties et en même temps un partenariat. Ils devraient mettre en place un concours très prochainement pour gagner un joli lot dans le cadre du festival… donc il faut rester connecté, on va annoncer ça normalement d’ici quelques jours (ndlr : les trois stands ont été annoncés le 6 avril dernier) […] Il y aura donc trois stands de merch metal sur le festival, plus le merchandising des groupes, bien évidemment, donc ça va faire un paquet de choses pour ceux qui aiment collectionner les CD ou les T-shirts, il y aura de quoi faire ! (rires)
Et du côté des animations et du marché ?
Cette année, le marché a pris de l’embonpoint : on a poussé les murs et on a réussi à caser quasiment trente artisans cette année. On a un peu plus de 80 mètres linéaires vendus, ce qui fait trente mètres linéaires de gagnés par rapport à l’année dernière, donc un marché beaucoup plus achalandé. Cette année, trois associations locales vont participer au festival : Les Pérégrins d’Ycelieu, qui sont là aussi depuis 2023 ; Les Lamhes du Val d’Azergues, qui sont là depuis 2023 aussi ; et une nouvelle association, Les Compagnons Médiévistes d’Azergues, qui eux vont proposer de l’initiation au combat de bâtons, à la calligraphie, à l’haubergerie aussi — l‘haubergerie, c’est la fabrication des cottes de mailles. D’un côté, il y a de la démonstration de jonglerie de feu et de crache de feu avec les autres assos, de l’autre un peu d’initiation pour petits et grands. C’est une offre assez complète et avec des assos locales.
Quelles sont les attentes de l’association vis-à-vis de cette nouvelle édition du Dark Medieval Fest ?
Qu’on arrive à survivre, déjà ! (rires) Cette année, c’est vraiment l’objectif numéro un, survivre par nos propres moyens, mais surtout qu’on arrive à garder cette ambiance propre au festival, ce côté très familial et convivial. L’année dernière, on avait été surpris par le nombre d’enfants que les parents avaient ramenés sur le festival. C’est aussi de garder ce lien toujours fort avec les artisans, les groupes, nos bénévoles aussi… c’est devenu un peu une grande famille. Qu’on arrive à garder cet esprit-là et puis qu’on s’en sorte d’un point de vue technique, qu’on n’ait pas de couac particulier et qu’on arrive à montrer qu’on est capable de faire jouer sept groupes sans prendre un retard phénoménal comme en 2022, où il y a eu problème technique sur problème technique ; ça avait été une catastrophe niveau délais. Je sais que l’année dernière, à un quart d’heure près, on était bien. Cette année, on rajoute un groupe ; c’est un risque au point de vue du timing, mais on va montrer qu’on est capables de le faire. Si tout se passe bien d’un point de vue technique, si on arrive à garder cette ambiance propre au festival, on sera contents. Et puis surtout, ne pas perdre d’argent ! (rires) Si on arrive même à en gagner, ça nous permettra de voir les choses un peu plus sereinement pour l’avenir et de proposer des groupes peut-être un peu plus conséquents.
À ce sujet, y aurait-il quelques noms de groupes qui seraient susceptibles de faire leur retour ou leur première apparition sur une affiche du Dark Medieval Fest — ou éventuellement sur d’autres concerts ?
Des groupes susceptibles de faire leur première apparition, oui : j’en ai pas mal dans les tuyaux et avec des négociations plutôt bien avancées pour 2026, donc à voir quand on aura passé cette nouvelle édition. Après, des groupes susceptibles de revenir, oui, il y en a aussi, c’est sûr. Les pistes principales actuellement, je pourrais citer Darkenhöld, qui est en train de préparer son nouvel album, qui était là sur la première édition du festival et qu’on serait ravis d’accueillir à nouveau. Après, l’année prochaine, il y a un groupe aussi qui va avoir une grosse actualité, c’est Aorlhac, qui avait marqué les esprits en 2022. On les garde dans un coin de nos têtes ; ça fait partie des groupes cibles pour ce qui est des groupes français. Après, parmi les groupes étrangers qui aimeraient revenir, qui ont émis ce souhait et qu’on aimerait pouvoir accueillir à nouveau — mais, comme je dis, il faut quand même qu’on arrive à proposer des nouvelles têtes plutôt que de refaire toujours jouer les mêmes groupes —, on a par exemple Ukanose, qui était là en 2022 et qui aimerait bien revenir, ainsi que Varang Nord, qui a déjà fait deux éditions mais qui est toujours partant pour revenir parce qu’il fait partie des groupes avec qui on a créé un lien fort. En plus, là, ils sortent leur nouvel album, donc ils ont bien envie de le défendre sur cette scène, donc on y réfléchit pour l’avenir… mais il y a aussi beaucoup de nouvelles têtes. Je pense que l’affiche de l’année prochaine sera un peu plus européenne que purement française ; il y a beaucoup de pistes à l’étranger, je pense que ça va être assez sympa […] Il faut varier les plaisirs, c’est ça qui est bien ! (rires)
Merci beaucoup d’avoir répondu à nos questions ! Quelques mots à ajouter ?
Le mot de conclusion le plus simple, c’est : ne boudez pas un événement comme ça qui demande à chaque fois un an de préparation, beaucoup de travail pour finalement peu de personnes impliquées. On est une toute petite asso et on essaie de faire vivre une scène pagan/folk plus underground que le Cernunnos ou le Lid ar Morrigan, par exemple, mais pour ça, on ne peut pas fonctionner s’il n’y a pas de public. C’est vraiment le nerf de la guerre pour nous. Cette année, les préventes démarrent mieux que les années précédentes, mais il ne faut pas relâcher l’effort ; on a besoin de ce soutien, on a besoin que les gens prennent des préventes […] Le 3 mai, on a besoin du soutien de tout le monde, donc il ne faut pas hésiter à aller sur HelloAsso pour prendre sa place. C’est 26 € pour sept groupes avec l’extérieur entièrement gratuit, mais c’est un tout ; on est plutôt bien placés, on va dire, niveau tarif. Il n’y a pas que le Hellfest dans la vie ! (rires) Certains y trouvent leur compte, mais n’oublions pas qu’il y a aussi des plus petits événements. Sur place, on a tout ce qu’il faut : il y a la gare qui est juste en face pour ceux qui veulent venir en train, un camping accessible à pied […] À partir de midi, le marché ouvre. Il y a la taverne, des food-trucks, de la restauration encore autre ; le marché est actif jusqu’à la tombée de la nuit et les concerts débutent à partir de 15 h 30 — cette année, il n’y a pas de décalage comme on avait les autres années : on ouvre à 15 h 30, mais le premier groupe commence à l’ouverture des portes. Puis juste pour préciser, à l’extérieur, il y aura une formation qui s’appelle Stroszek ; pour ceux qui ne connaissent pas, c’est Claudio Alcara, le fondateur de Frostmoon Eclipse, un groupe de black metal italien, qui a un projet solo dark folk et qui vient d’Italie spécialement pour nous présenter sa musique dans le cadre du marché. Du coup, ceux qui veulent venir un peu en avance pour profiter du marché pourront aussi découvrir ce musicien et ce qu’il a à proposer. J’avais fait jouer son groupe à l’époque où j’organisais avec Wintermoon Production les Black Art Ceremonies (ndlr : Frostmoon Eclipse était à l’affiche de la seconde édition qui a eu lieu fin septembre 2013) ; on est restés en contact depuis. On rapporte aussi un peu d’Italie, pas seulement dans la salle, mais aussi un peu sur le marché. Il y aura aussi un artisan qui va venir de Milan ; c’est la première fois qu’on accueille un artisan étranger. Il y a plein de choses à voir pour seulement 26 € ; il suffit de prendre ses préventes et de nous soutenir jusqu’au bout parce que c’est une grande famille et on a besoin de faire vivre cette grande famille du Dark Medieval Fest chaque année. Cette année, on n’aura pas de mécène pour nous soutenir, donc c’est au public de jouer le jeu maintenant.
Avec une programmation qui est plus black que celle de Temple au Hellfest et en plus la présence de l’Italie sur le marché, je pense que ça va le faire.
J’espère ! (rires) En tout cas, tous les groupes ont de nouveaux morceaux à proposer et de nouveaux albums à soutenir, donc si vous ne le faites pas pour nous, faites-le pour les groupes parce que ce n’est pas tous les ans qu’on a autant de sorties sur la scène française de black et de pagan, donc il y a vraiment beaucoup de choses à découvrir sur scène. Ce ne sont pas non plus des groupes qui jouent tous les 36 du mois : il y en a quand même pas mal qui n’ont pas mis les pieds dans la région depuis un petit bout de temps, voire qui n’y ont jamais joué. C’est vraiment l’occasion de soutenir les groupes en même temps que vous nous soutenez, nous. Il ne faut pas hésiter, c’est tout ! (rires)