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Originaire de Columbus, dans l’Ohio, et fondé en 2015, Weed Demon offre un mélange de doom/sludge/stoner, mâtiné de psyché. Après Crater Maker, sorti en 2020, Weed Demon revient aujourd’hui avec son troisième album, The Doom Scroll, dont deux titres, Tower of Smoke et Willy the Pimp, sont déjà sortis en single en 2023 et 2024. Le line-up du groupe reste inchangé depuis le précédent album : on retrouve Jordan Holland au chant et à la basse, Nick Carter à la batterie, tandis qu’Andy Center et Brian Buckley tiennent les guitares lead et rythmique, tous trois assurant également les backing vocals.
The Doom Scroll débute par Acid Dungeon, un instrumental joué sur un synthé semblant avoir été fabriqué dans les années 70 et qui nous emmène dans les landes brumeuses et les couloirs suintants du dungeon synth. Un second instrumental, Tower of Smoke, lui succède, où l’on retrouve la maîtrise du doom dont fait preuve Weed Demon depuis ses débuts : riffs pesants à la Black Sabbath, changements de rythme tout au long du morceau, et un solo de guitare réussi pour relancer la machine. Bien qu’un peu long, ça tient la route !
Après ces deux morceaux constituant une sorte d’intro prolongée sur près de dix minutes, démarre Coma Dose, première chanson de l’album, elle aussi très longue puisqu’elle dure plus de neuf minutes. Après une intro évoquant un western, le groupe reste dans le doom, avec un rythme mid-tempo et des guitares lourdes, une alternance entre chants clair et caverneux, des breaks, et une fin bizarroïde.
Deuxième chanson de The Doom Scroll, Roasting the Sacred Bones, après une intro en douceur, nous offre un riff imparable et des vocaux plus metalcore. Un peu moins longue, elle dure tout de même un peu plus de six minutes et est ma préférée du LP.
Le dernier morceau, Dead Planet Blues, vient ensuite calmer le jeu en proposant un instrumental country/blues électrique, plutôt sympa mais qui tranche un peu trop avec ce qui précède.
Signalons également que sur l’édition vinyle figure, en bonus track, la reprise de Willy the Pimp. La réinterprétation de ce classique de Franck Zappa, chanté à l’époque par Captain Beefheart, m’a fait penser aux covers enregistrées par Lemmy Kilmister, avec ou sans Motorhead : c’est énergique et efficace. Cependant, cela ne fera pas oublier l’original et l’étourdissant solo de Franck Zappa.
En résumé, avec The Doom Scroll, les musiciens de Weed Demon prouvent l’étendue de leur technique dans les registres du doom, du sludge, ainsi que du stoner ou du country blues. Cependant, à trop vouloir démontrer, l’album finit par ressembler à un EP de doom/sludge auquel le groupe aurait rajouté un bonus bluesy ainsi que, pour le vinyle, une reprise pour faire bonne mesure. Je reconnais ainsi avoir une préférence pour Crater Maker, le précédent album de Weed Demon, plus cohérent à mon goût. Ceci étant dit, je ne peux que pardonner ces petits errements à un groupe qui avait eu le bon goût de sous-titrer sa reprise du Damage Case de Motörhead : Lemmy is God !