Ce fut la tête reposée et le corps plein d’énergie que je commençais le deuxième jour du festival. Le groupe de Montréal Zero State ouvrait la journée de manière intense avec son death metal lourd. Ce n’était pas la première fois que je le voyais à Trois-Rivières, et comme à chaque fois, il a donné un spectacle qui a mis le feu dans la salle. Mention spéciale aux enfants qui étaient dans la foule et qui nous ont rappelé qu’il n’y a pas d’âge pour le metal.
Suivaient des vétérans du metal : Apocalyptic Fear. En effet, le groupe existe déjà depuis 1992 et ils continuent d’offrir leur brutalité. C’est du death-metal avec des breakdowns à s’en lécher les doigts, des solos efficaces, une basse bien présente, un batteur intense et un chanteur qui donne tout. C’est la deuxième fois que je les voyais et je n’ai pas été déçu de les revoir tout comme les personnes autour de moi qui s’échauffaient pour la suite.
Ma découverte de la soirée fut le troisième groupe, Fracturus. Un groupe de death-metal plus technique venant de Montréal. Le batteur joue comme une mitraillette, les guitaristes mettent juste suffisamment de mélodies pour apporter un son qui se démarque des autres bands du même genre. J’ai particulièrement aimé l’énergie que le chanteur apportait sur scène et qu’il communiquait au public. En effet, il faisait un bon travail en nous motivant à démarrer un mosh-pit. Déjà, des spectateurs de tous âges sautaient partout et lançaient des circle-pits endiablés.
Augury continuait la soirée avec intensité grâce à son death metal progressif. Ce n’était pas la première fois que je le voyais et à chaque fois j’ai été impressionné par le talent de ses musiciens. Le son du metal brutal et rapide avec des touches de jazz et autres styles, des solos qui rentrent toujours au poste et un batteur solide et précis. Mention spéciale au bassiste qui utilise plusieurs techniques sur le manche de son instrument et qui est impressionnant à voir, ainsi qu’au chanteur dont la voix contraste avec l’apparence de père de famille ou de professeur d’histoire. De plus, ils ont été rejoints sur scène par Corinne Cardinal (chanteuse de Valfreya) qui nous a offert des chants à la fois metal démoniaque et opéra angélique, pour le grand plaisir de la foule.
On continuait en force avec Necrotic Mutation. Une autre découverte pour moi qui ne m’a pas déçu. Du bon old-school death metal efficace et brutal comme on l’aime. Pour ma part, l’intensité était à son comble avec une fougue surprenante de la part de la foule du mosh-pit. Circle-pits, headbanging et windmill étaient les mouvements de danse que nous inspirait ce moment à vivre pour l’apprécier. Le tout apporté par des musiciens d’expérience avec une approche directe et sans prétention. Eux aussi ont eu un guest vocal, mais de Marie-Helene Ladry, d’Obsolete Mankind, qui a fait une excellente prestation avec les membres du groupe.
Mon coup de cœur de la soirée fut l’avant-dernier groupe : GOROD, une formation venue de France pour le plaisir des oreilles trifluviennes. Encore du death metal technique, mais qui se démarque par un bon équilibre musical entre le complexe et le direct. J’ai surtout apprécié le travail des guitaristes, droits comme des barres de fer autant lorsqu’ils jouaient des harmonies endiablées que des parties brutales. Le tout soutenu par une basse et une batterie qui ne laissaient pas leur place, et couronné par un chanteur variant les vocales souvent monstrueuses et quelques fois clean, mais s’emboitant parfaitement. On peut dire qu’il y a un certain groove dans leur son. Je crois que je n’étais pas le seul à m’arrêter pour juste regarder le playing. C’est un de ces moments où je préfère être en avant pour analyser la façon de jouer de chaque membre plutôt que d’être dans le mosh-pit.
Le festival finit en beauté avec Unearth, du bon hardcore metal du Massachussetts. Des riffs constants et pesants, de bons breakdowns pour chaque chanson, des musiciens de calibre international et un chanteur qui motivait la foule malgré un festival qui tirait à sa fin et la fatigue qui commençait à se faire sentir. J’ai pu attraper un pick de basse, ce qui pour moi était la cerise sur le gâteau en cette dernière soirée. En conclusion, ce fut un excellent festival et ces deux jours sont passés trop vite pour moi !